12.4.10

Le vrai coût de l'imiigration

C'est chez Laurent Chambon et c'est bien !

Extraits :

c’est pour ne pas avoir à augmenter les salaires et ne pas avoir à investir pour moderniser l’économie que l’élite économique néerlandaise a fait venir des paysans illettrés. En cela, l’extrême droite a raison: l’immigration est un processus qui tire les salaires vers le bas. Ce qu’elle omet de préciser, c’est que ce sont les entrepreneurs de droite, parfois même liés à l’extrême droite, qui ont organisé cela.

c’est exactement la même droite qui a fait venir des paysans illettrés pour ne pas avoir à investir et monter les salaires qui à la fois soutient les partis qui s’illustrent le plus par leur xénophobie, à la fois emploie des sans-papiers, et qui délocalise sa production dans les pays où les salaires sont largement moindres qu’en Europe.

c’est bien la droite capitaliste et donneuse de leçons qui a fait venir les immigrés pour niquer les travailleurs, c’est la même droite liée à l’industrie qui les a abandonnés à leur sort ensuite. C’est toujours la même droite qui nous a parlé des odeurs, de la Marseillaise et de la racaille à nettoyer au Kärcher™, c’est aussi celle qui criminalise les sans-papiers sans vraiment s’attaquer à ceux qui les emploient.

C’est toujours la même droite des grandes familles et de l’industrie qui criminalise la pauvreté, ignore la criminalité en col blanc et délocalise la production en Asie où il n’y a ni droit du travail ni démocratie. C’est la même qui va nous parler d’ordre républicain, de la menace islamiste, des Français mis en minorité par la burqa et de l’identité nationale.

Et je mélange les Pays-Bas et la France à dessein: on retrouve exactement les mêmes thèmes, la même propagande nationaliste, la même tendance à se goinfrer de bénéfices facile et de jeter l’anathème sur le musulman ou le Noir.

La droite adore parler de responsabilité, comme si la gauche, les pauvres, les Noirs ou les Arabes étaient forcément irresponsables et que les gens de droite, blanc et bien propre sur eux, étaient toujours moralement irréprochables.

il faut parler du coût de l’immigration, de rappeler que la droite qui soutient Sarkozy et Besson est la même qui a engendré ces coûts, et que l’héritage Lafarge dont a profité Jean-Marie Le Pen doit beaucoup à cette immigration qu’il dénonce. Je pense qu’il faut parler de qui en a profité, et de qui en profite encore aujourd’hui.

Cà décape, hein ?

Bien sûr, c'est une vision unilatérale, mais elle comporte un vrai fond de vérité : les immigrés sont venus en France dans les années 60 parce que le patronnat est allé les chercher. Les histoires de camions ramassant les hommes en Algérie pour les emmener en France sont vraies. Et ces hommes se sont retrouvés sans grand chose une fois le tournant de la crise arrivé, associé à la montée en puissance de la productivité. C'est une thèse qui se défend.
Bien sûr, les objections sont nombreuses, mais il y a de la matière à réflexion : le coût de l'immigration, le problème de l'immigration, ces mots qu'on nous répètent sans les expliquer, ont un sens et une origine. Non, les immigrés ne sont pas tous des boat people échoués en Corse. Ils sont pour beaucoup des travailleurs qu'on a été chercher ! Comme dirait Zemmour, c'est un fait. Et ce fait là pourrait effectivement gêner aux entournures la droite française si prompte à donner des leçons en matière d'immigration...

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2.4.10

Eric Besson répond à Stéphane Guillon

Il est rare qu'un ministre prenne la plume dans un journal. Il est encore plus rare que ce soit pour attaquer nommément quelqu'un. C'est ce que fait le ministre des métèques et du drapeau, M. Eric Besson, à qui une chronique se voulant humoristique de M. Stéphane Guillon n'a pas plu.
In extenso, car ce genre de propos est historique, dans ce qu'il révèle de la personne chargée de traiter des affaires d'immigration, d'intégration, d'identité nationale et de développement solidaire en notre nom à tous :

Le différend qui m’a opposé à Stéphane Guillon ne relève pas de la susceptibilité blessée ou, pire, de l’appel à la censure. J’ai dénoncé, je persiste et signe, des méthodes et des propos de facho, mal déguisés sous un look bobo et une vulgate supposée gaucho. Alors pour en finir, voici quelques mises au point.

1) Après avoir quitté le studio de France Inter je n’ai appelé personne et notamment pas le président de Radio France. Je n’ai demandé ni excuses ni sanction contre Guillon. Je me fiche éperdument de son avenir professionnel, de la reconduction ou non de son contrat même si je ne suis pas dupe de sa stratégie : pousser la provocation et l’outrance jusqu’au point de rupture et chercher à mourir en martyr sur l’autel de la liberté d’expression et du courage, de gauche, forcément de gauche.

2) Les attaques récurrentes (car ce ne sont pas les premières) de Guillon sur mon physique ne m’ont guère touché : je suis un homme politique, pas un mannequin ou un play-boy. Elles me rappellent simplement les méthodes de la presse d’extrême droite de l’entre-deux-guerres et il n’est peut-être pas indifférent qu’elles soient proférées, non par un chansonnier dans un obscur cabaret mais par un «humoriste» à une heure de grande écoute sur une radio de service public autrement dit une radio qui appartient à la nation, à tous les citoyens et même au-delà, à la francophonie. Je ne suis certes pas le seul homme, ou femme, politique dont Guillon ait moqué le physique. Que l’on me pardonne d’y voir le signe des obsessions de cet acteur raté et de ses propres angoisses ou frustrations.

3) Mais ce que j’ai dénoncé avec force, ce ne sont pas les attaques glauques sur mon physique mais le racisme, oui je dis bien le racisme, de plusieurs chroniques de Stéphane Guillon. Que ceux qui épargnent Guillon pour mieux lyncher Zemmour prennent la peine de relire par exemple ses attaques sur mes origines (en la circonstance celle de ma mère) ou sur mon éventuel «mariage gris». Le racisme ordinaire est-il plus chic lorsqu’il émane d’une bouche autoproclamée «humoriste de gauche» ?

4) France Inter n’est pas « la voix de la France » et ses journalistes ne sont pas soumis à une quelconque obligation de réserve. Reste qu’il n’est pas tout à fait indifférent de présenter - mauvaise imitation gutturale à l’appui - un ministre français sous les traits d’un nazi. Le fait que beaucoup de réactions offusquées par les
chroniques de Guillon ou de messages de soutien me soient parvenues d’Afrique - dont du Maghreb - m’a réconforté.

5) Pour finir. Guillon est un lâche, tenaillé par la peur physique de croiser ses cibles sortir du studio de France Inter. En fuyant - tel un vulgaire Peillon - le face-à-face que je lui proposais et que plusieurs télévisions ou radios étaient prêtes à organiser il a définitivement confirmé qu’il est plus facile d’étriller une cible seul face à un micro que d’accepter une confrontation exigeante qui l’aurait obligé à improviser un minimum lui qui, visiblement, ne sait que lire laborieusement des textes totalement ficelés. En refusant, m’a-t-il rendu service ? Il se peut. J’ai été abreuvé de conseils d’amis m’expliquant «qu’un ministre ne débat pas face à un humoriste» ou qu’un homme politique ne doit jamais polémiquer avec un humoriste car il lui fait de la publicité. Certes… Mais nul ne m’a jamais fait courber l’échine. Et ce n’est pas ce pleutre de Guillon qui va commencer.

Le dernier § ne manque pas de charme, on sent l'invitation à régler le différend à mains nues. Quelle classe !
Mais ce sont surtout les § précédents qui ne manquent pas de souffle. Reprocher à l'ennemi ses propres défauts est un classique. Guillon serait raciste ? N'est-ce pas tordant de la part de l'instigateur du débat sur l'identité nationale ? Guillon aurait parlé de mariage gris à propos de l'union de M. Besson avec une marocaine, c'est insupportable ? Qui a inventé le concept de mariage gris, qui a décidé de faire des difficultés à l'ensemble des français souhaitant épouser des étrangers, en particulier maghrébins ? Il n'est pas indifférent de présenter un ministre sous les traits d'un nazi ? Certes. Mais si çà dépasse les limites de la légalité, devant quel tribunal est déposée la plainte de M. Besson ? D'ailleurs qui organise les contrôles au faciès, les arrestations dans les écoles, piège les gens dans les préfectures, renvoie des femmes battues, et choisit maintenant d'interdire de revenir ceux qui auront eu la malchance de se faire prendre ? Le ministre de l'intérieur, bien sûr, l'ancien occupant du poste de M. Besson... Et pas le M3I, c'est évident. D'ailleurs, on entend souvent M. Besson s'élever contre les pratiques des hommes de M. Hortefeux, puisque M. Besson n'est pas un lâche.

Guillon doit bicher : se faire prendre pour un imbécile par quelqu'un qu'on tient pour un idiot est une volupté de fin gourmet...

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