5.10.05

Service public

Hier, un million de personnes ont manifesté dans les rues de France avec diverses revendications, portant sur le pouvoir d'achat donc le niveau des salaires, les licenciements donc sur le chômage, la précarité, et le service public.

Le service public. Grande notion chère aux français, et à leur "modèle social".

Alors que la droite omniprésente actuellement au pouvoir en France déroule son programme, celui pour lequel elle a été élue au Parlement en 2002 par une majorité de français, et que la gauche de son côté se perd en combats internes, alors que tous ont déjà les yeux rivés vers l'Elysée en 2007, force est de constater que le débat sur ce qu'est le service public n'intéresse pas nos représentants politiques.

D'un côté, à droite, les tenants de l'état "régalien", limité à son rôle de maintien de l'ordre et de justice, ainsi que de défense.

De l'autre, à gauche, rien, ou tout et son contraire.

Et au milieu de tout çà, des millions de français qui expriment que l'Etat se doit d'assurer un service public concernant également la santé, l'éducation, la culture, l'accès aux besoins élémetaires (eau, logement, emploi...) et peut-être moins élémentaires, mais considérés comme indispensables dans une société "développée" : accès à l'énergie (électricité, gaz, etc.), aux communications (téléphone, réseaux divers, télévision...), aux infrastructures (routes et autoroutes, trains, avions, bateaux...)

Il semble donc qu'il y ait un décalage entre les attentes de la population française et la volonté politique de ses dirigeants.

Alors, faisons le point. Définir ce qui relève du service public, donc des missions de l'Etat, est le préalable à toute démarche politique.

C'est de cette définition que découle directement le budget de l'Etat. C'est de cette définition que découle le rôle des fonctionnaires et agents de l'Etat.

La récente Loi de Finance a entraîné l'ensemble des commentateurs sur le terrain facile du "qui est gagnant sur la réforme de l'impôt sur le revenu ?". Ce qu'aucun commentateur n'a relevé, c'est que la baisse annoncée de l'IR, conjuguée à la baisse mécanique de l'Impôt sur la fortune (plafond de 60% des revenus), c'est autant de recettes en moins pour l'Etat. Et qu'à déficit constant,il va donc bien s'agir de diminuer les dépenses, et donc de réduire le périmètre d'intervention de l'Etat. Qu'un gouvernement de droite, appliquant en cela son programme, se lance dans de telles réductions n'est pas choquant. Ce qui est choquant, c'est le manque de réactions et de commentaires face à ce mouvement de désengagement.

Diminuer le nombre de fonctionnaires, transférer des pans entier de la solidarité nationale aux régions, privatiser des entreprises publiques, tout cela est logique pour la droite. Mais, au vu des réactions dans les rues, cela n'est pas logique pour tout le monde. Qu'attend donc la gauche française pour proposer un prorgamme alternatif ?