19.3.08

De l'analyse politique bâtie sur du vent

Depuis dimanche, on nous rebat les oreilles avec des analyses trop nombreuses sur le "message" ou le "sens à donner" aux résultats des élections municipales.

Outre que tenter de donner un sens à 36000 élections distinctes paraît déjà une tâche difficile, les analystes de haut-vol, multicartes et omniprésents (ils se reconnaîtront), n'ont pas hésité à commenter les chiffres des résultats concernant les communes de plus de 30000 habitants, pour affirmer sans rire que "la gauche a battu la droite", en quantifiant même le phénomène : 47% contre 45%.

C'est là qu'il faut conserver un tout petit peu de cette lucidité qui manque à l'ensemble de la classe politique et journalistique sur ce coup.

Car en effet, quel pourcentage de la population représente les villes de plus de 30000 habitants ?

La réponse se trouve sur le site du minefi :

Les villes de plus de 10000 habitants représentent 55,2 % de la population.

Au vu de la pyramide des âges, les petites communes sont plus âgées que les grandes, en nombre d'électeurs est encore plus en défaveur des communes de plus de 10000 habitants...

On glose donc dans les médias depuis des jours sur des chiffres représentant 879 communes et 55% de la population !

On nous bassine avec les villes de plus de 30000 habitants, c'est à dire une grosse centaine de communes, et on oublie volontairement plus de la moitié de la population et des électeurs.

Merci et bravo à tous ceux qui ont participé à cette tartufferie !