5.3.08

Transmission des entreprises : péril en la demeure ?

Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux Entreprises, veut baisser les droits de mutation et accroître la déductabilité des intérêts d'emprunts pour les repreneurs, nous dit Le Figaro.
«Un véritable danger menace le tissu industriel familial de province».
Diable !

Mais quel est ce danger, M. Novelli, secrétaire d'État aux Entreprises et au Commerce extérieur ?
«Si rien n'est fait, on risque le rachat de nos pépites par des fonds ou des groupes étrangers.»
Ah, ah ! Le bon vieux patriotisme économique. Les entreprises françaises rachetées par des étrangers ! La honte ! Et cette idée qu'il est meilleur pour la France que les entreprises soient à capitaux français, quelle que soit leur activité...

Pourquoi, en France, un dirigeant a-t-il plus de mal à céder son entreprise à son fils, sa fille ou à son plus proche collaborateur, demande le Firgaro ? À cause de «l'environnement fiscal et financier, mais ­aussi culturel», répond Hervé Novelli.

Nous y voilà ! Si l'entrepreneur français, qui s'est levé tôt toute sa vie et a travaillé dur, ne transmet pas son entreprise à sa famille, c'est à cause de la fiscalité qui assomme le cédant et le repreneur.

Cet argument n'est pas forcément idiot. Mais la fiscalité s'applique à tous, même aux méchants étrangers. Pourquoi donc reprendraient ils plus facilement que la famille du cédant l'entreprise familiale ? Mystère.

En fait, cet argument est probablement le seul qu'a pu trouver Novelli pour justifier ce qu'il veut faire, à savoir baisser encore la fiscalité sur les entreprises et les successions.

La loi TEPA a déjà fait beaucoup pour mettre un peu de beurre dans les épinards des entrepreneurs et des héritiers. Mais le spectre du fonds étranger venant reprendre les entreprises familiales françaises est tellement pratique à agiter pour justifier de nouvelles exonérations...

Tout cela une semaine avant des élections qu'on dit mal parties pour la droite. Y'a pas de petits effets d'annonce !

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