4.3.08

Fillon : pas de plan de rigueur après les municipales

François Fillon, qu'on n'a jamais autant entendu que ces jours ci (stratégie d'effacement présidentiel ?), s'est épanché sur Europe 1.

«Nous n'avons pas le droit à la pause» dans les réformes. «Après les municipales, on va accélérer».
«les élections municipales n'auront pas d'impact sur le projet politique choisi par les Français sinon il n'y aurait plus de démocratie»

On ne peut que donner raison au premier ministre de marteler que la politique nationale ne dépend pas des résultats des municipales. Mais il lui faudra compter au plan national avec des régions de gauche, des départements de gauche et des grandes municipalités de gauche. La réforme de la carte judiciaire, par exemple, a laissé des traces localement quant aux critères de maintien ou de fermeture des tribunaux. Certains fiefs de ministres ont été clairement épargnés par les coupes. Si la politique nationale consiste à aider les amis localement, on peut craindre le pire pour les réformes futures : le choix du TGV vers Bordeaux plutôt que vers le Languedoc ou la Bretagne, les financements de tramways pour les mairies UMP, etc.



Au programme des réformes à venir, «un projet de modernisation de l'économie avec des mesures de soutien aux petites et moyennes entreprises», «un plan très ambitieux de soutien aux nouvelles technologies», «la réforme de la distribution au livret A» et un «projet de loi sur la flexsécurité».

«Il n’y aura pas de plan de rigueur. Il y a un budget 2008 qui a été voté par le Parlement, il sera mis en œuvre»
«Naturellement, en fonction de la croissance et des rentrées fiscales, comme tout gouvernement, on fait des ajustements sur les dépenses. Ça n’a rien à voir avec un plan de rigueur»

Pas de plan de rigueur. Disons un plan d'austérité, alors. Parce qu'avec les hypothèses du budget 2008, fondé sur une croissance de 2,5% et un baril à 73 $, on risque l'asphyxie.

Quand on sait que par ailleurs la France s'est engagée à revenir à l'équilibre budgétaire européen en 2012 (ou 2010 ?), il va bien falloir faire des choix, sans doute douloureux. Car le budget 2008 a prévu encore 40 milliards de déficit environ...

Mais prenons acte qu'il n'y aura que des "ajustements", et pas de "plan".