8.12.08

Analyse critique du plan de relance français

Il a été annoncé à grand renfort de publicité, avec bandes-annonces, fuite dans les médias et mobilisation des stars pour l'avant-vente et l'après-vente.

Un film ?

Non.

Le plan de relance français pour tenter de contrer la crise, plan de relance dit "de Sarkozy".

Beaucoup de choses intelligentes ont été écrites sur le sujet, en particulier sur le temps nécessaire à déconstruire ce qui est annoncé en quelques minutes, et qu'il faudra des mois pour déconstruire, pour faire passer dans l'opinion que non, ce ne sont pas 26 milliards, et que oui, il était possible de faire autre chose, et que non, Sarkozy n'est pas le sauveur qu'il prétend être et que oui, ce sont encore les moins favorisés qui vont trinquer...

Tout cela a été écrit partout sur la Toile.

Je m'apprêtais à en remettre une couche quand je suis tombé sur cet article de Gilles Raveaud sur alter-éco. Et tout est devenu limpide.

La critique du plan français repose, outre sur le démontage des 26 milliards qui n'en sont que 4 ou 5, sur l'absence de cohérence, sur les effets d'annonce et de l'absence de réponse adaptée au problème.

Sur l'absence de cohérence, le Grenelle de l'environnement, pourtant récent et à peine mis en musique, est déjà oublié : entre la prime à la casse pour les véhicules à 160 gCO2/km quand le bonus écologique s'applique à partir de 130 et l'absence d'aides à l'isolation des logements, pourtant plus gros pourvoyeur d'économie d'énergie, on reste pantois !

Sur les effets d'annonce : la majorité des aides annoncées sont des remboursements anticipés de crédits. De l'habillage. D'autre part, la prime à la casse déplace la consommation en écoulant les stocks, mais les gens n'achèteront pas plus de voitures. Seulement plus tôt ! Effet nul à moyen terme... Mais peut-être sensible sur une durée politique, il est vrai, et c'ets le but recherché... Quant aux grands travaux, ils sont sur les rails (ah, ah) depuis des années : pas de nouveauté sauf à confirmer les engagements.

Sur l'absence de réponse adaptée : pas de relance de la consommation, en particulier des plus pauvres. Par contre, les entreprises continueront à moins financer la protection sociale du fait des nouvelles exonérations : le travail de sape de la Sécu continue, avec la bénédiction de tous puisque c'est la crise . Affligeant !

Donc, plutôt que de faire ce qui n'était pas à faire, qu'aurait-il fallu faire ? La critique est aisée, mais que proposez-vous, entonne le choeur des défenseurs de la politique sarkozyste. Hé bien, s'il s'agit de relancer l'investissement, investissons ! En masse. Pas de demi-mesure, pas de millions, mais beaucoup plus. Dans l'environnement, dans la recherche, dans la connaissance. Dans tout ce qui permettra de passer cette crise et les prochaines. Un plan massif, pas un plan implortant. Un plan social, pas des cadeaux aux entreprises. Un plan de développement, pas un plan de défense.

INVESTIR. Dans le durable, dans l'écologique, dans la recherche, dans la connaissance.

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