12.11.08

Terrorisme ferroviaire : un article mesuré du Figaro

Qu'il est bon, en France d'après, de disposer de médias libres et indépendants, garants de la pluralité des points de vue et d'analyses hors de toute pression politique !

Exemple parfait de cette situation, le Figaro, dont on ne peut que louer l'indépendance vis-à-vis des puissances de l'argent et de la politique. Son directeur, M. Dassault, ne peut en effet être soupçonné de vouloir orienter la ligne éditoriale de son journal, tant sa neutralité est proverbiale.

Les évènements récents concernant les sabotages de caténaires sur le réseau RFF ont donné lieu à de nombreux articles qui ne rivalisent aucunement avec celui du Figaro.

Cet article, qu'on doit à un certain Christophe Cornevin, est en effet un monument d'équilibre et d'objectivité.

L'article débute par un chapeau en gras :
Susceptibles d'être violents, ces nihilistes clandestins voulaient s'attaquer à un symbole de l'État.
Suivent les qualificatifs suivants :
saboteurs, groupuscule d'ultragauche, en totale rupture de ban avec la société, mode de vie altermondialiste, vivotant, apprentis terroristes de la gauche ultra, nihilistes considérés comme «potentiellement très violents», d'activistes déjà fichés
Cette précision descriptive ne saurait étonner de la part du quotidien de référence. Quel luxe de détails ! Et quel choix dans les termes !

Le Figaro fait frémir ses lecteurs en barrant son article d'un effrayant :

Aucun ne travaillait

Le paragraphe qui suit démontre avec vigueur l'implication de ce groupuscule dans un attentat aux Etats-Unis :

Avec une rare véhémence, ils protestaient alors devant un centre de recrutement de l'armée américaine qui, d'ailleurs, a été frappé par un attentat le mois suivant.

"Aucun ne travaillait", mais ils pouvaient se payer des billets d'avion pour les States ?

Plus loin, on est saisi par la personnalité de ces gens, en particulier les femmes, héritières directes de Joëlle Aubron, pas moins :
Les femmes de la bande, quant à elles, sont plus volontiers dépeintes sous les traits de «filles de bonne famille issues de la bourgeoisie de province». Un profil somme toute guère étonnant au regard de la jeune fille chic en Burberry qui répondait au nom de Joëlle Aubron à l'époque d'Action Directe.
Enfin, on sait pourquoi ces gens se sont attaqués à des caténaires :
«Ces gens ont voulu s'attaquer à la SNCF, car c'est un symbole de l'État et ils savaient que leurs actes auraient un fort retentissement médiatique
De ce côté là, Le Figaro, heureusement ne tombe pas dans le piège de donner une caisse de résonnance à ce groupuscule jusque là inconnu !

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1 Commentaire(s) :

Blogger omelette16oeufs a écrit...

Il faut bien que le bourgeois continue à avoir peur des autres. Sinon c'est la fin de toutes nos valeurs!

9:03 AM  

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