Trois en un : baisse des cotisations chômage, l'histoire aux historiens, omerta sur les clandestins
Les cotisations chômage après 60 ans pourraient être supprimées, annonce Reuters, recopié d'un clic par Libération.
Merci au ministre d'expliquer si clairement que pour lui (et donc pour le gouvernement) le régime de retraite ou le régime de chômage sont des systèmes d'assurance et non des systèmes par répartition. On croyait que le système reposait également sur la mise en commun de cotisations pour que tous payent pour ceux qui en ont besoin. Est-ce qu'on rembourse ceux qui n'ont jamais été au chômage ? Est-ce qu'on rembourse les veuves des salariés morts avant 65 ans de leurs cotisations retraite ?Xavier Bertrand propose de supprimer les cotisations chômage pour les salariés de plus de 60 ans afin d'encourager l'emploi des seniors.
"Pourquoi dans ces cas-là, un salarié de plus de 60 ans - mais l'âge est à déterminer - pourquoi continuer à le faire cotiser pour le chômage, pourquoi l'entreprise continue à cotiser pour le chômage ?", s'interroge-t-il.
"Parce que si ce salarié quitte son entreprise demain, il ne sera pas au chômage, il sera à la retraite. Donc, le système de cotisations chômage ne perd rien, mais par contre il y a un gain (...) de 4% pour l'entreprise, d'un peu plus de 2% pour le salarié", explique-t-il.
Merci également au ministre d'expliquer qu'à partir de 60 ans - "mais l'âge reste à déterminer" - on est soit au boulot, soit à la retraite. On croyait que le gouvernement venait d'augmenter l'âge du départ à la retraite à 61 ans et voulait l'augmenter à 62 puis même 65 bientôt ?
Enfin, louons le ministre pour sa grande sagesse : s'il décide de diminuer les cotisations pour les plus de 60 ans, ce n'est pas du tout pour leur permettre de rester plus facilement dans l'emploi. Non, non. C'est pour le pouvoir d'achat et la compétitivité !
Comment dit-on gentiment à quelqu'un de la fermer s'il n'a que des conneries à dire ?
2.
Pierre Tévanian pose bien la question du devoir de mémoire face à la repentance, dans un long article intelligent sur le rôle de l'historien.
Lorsque, par exemple, Nicolas Sarkozy ordonne qu’on « laisse les historiens faire le travail de mémoire » qui s’impose sur le passé esclavagiste et colonial, les journalistes qui l’interrogent n’ont pas l’à-propos de lui demander s’il préconise la même retenue et le même silence des non-historiens en ce qui concerne la Shoah. Et lorsqu’il dénonce le fait de juger le passé « à l’aune des idées politiques d’aujourd’hui », les journalistes ne lui demandent pas non plus s’il préconise le même relativisme moral à l’égard de l’antisémitisme, s’il reproche par exemple aux associations communautaires juives et aux associations antiracistes de juger la politique anti-juive de Vichy « à l’aune des idées politiques d’aujourd’hui ».3.
Eva Joly parle de la politique des quotas. Et elle en parle bien.
La politique du chiffre est en effet une course en avant. Des résultats tangibles en valeur absolue étant hors de portée (la diminution du nombre de clandestins sur le territoire par les reconduites demeure dérisoire), le gouvernement focalise sa communication sur l'augmentation du chiffre de reconduites d'une année sur l'autre. La mise en oeuvre de cette augmentation statistiquement marginale a un coût moral tout à fait exorbitant.
Libellés : fiscalité, France d'après, immigration
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