Un évènement par jour : 2008 part sur les mêmes bases que 2007
L'année 2008 débute par une mise en garde du président : "Vous n'avez rien vu !"
Et pour nous le prouver, il annonce coup sur coup deux choses : la sanction des chômeurs et la notation des ministres.
Sanctionner les chômeurs :
Il s'agit à priori d'une vieille lune de la droite. Les chômeurs qui refusent des emplois devraient être sanctionnés. Car il est connu que les chômeurs préfèrent rester au chômage plutôt que de travailler. Il préfèrent "l'assistanat" et se complaisent dans l'oisiveté. Il faut donc les remettre au boulot de force au besoin.
Caricatural ? Bien sûr. Mais il faut malgré tout tirer les enseignements de la proposition du président. Elle laisse bien supposer, en creux, qu'il existe des chômeurs qui refusent des emplois, ce qui serait effectivement intrigant. Mais on ne saura pas combien de gens refusent des postes et surtout pourquoi ils les refusent.
La notion d' "emploi acceptable" est très jolie, mais elle n'a actuellement aucun fondement. Pour un mort de faim, tout est semble t'il acceptable. Est-ce cela que l'on souhaite ? Non. L' "acceptabilité" se doit de reposer sur des critères objectifs : niveau de compétences en particulier. Il ne sert à rien de recaser des docteurs en philosophie au comptoir des MacDo. D'abord parce que le docteur en philo saura trouver la route du MacDo tout seul sans passer par l'ANPE, mais surtout parce que cela ne rentre en rien dans le parcours professionnel d'un docteur en philo que de servir des hamburgers. Une personne à qui la société a payé une formation doit pouvoir l'utiliser, sans qu'il doive accepter soit de reprendre une nouvelle formation, soit un poste qui n'a que peu de choses à voir avec ses connaissances et ses capacités.
La justification de cette mesure repose sur le nombre d'emplois non pourvus, faute de bras, en particulier dans le bâtiment et la restauration.
Alors bien sûr, il y a des armadas de jeunes qui sortent de fac avec des diplômes et qui ne trouvent pas de job. Faut-il les forcer à accepter n'importe quoi ? Faut-il envoyer les licenciés en histoire dans le bâtiment ? Faut-il envoyer des BTS électronique dans la restauration ? Est-ce pertinent ?
La question de fond serait pourtant de savoir pourquoi il y a une telle inadéquation. Les réponses existent : ces métiers sont pénibles et ils sont mal payés. Ceux qui y entrent jeunes en ressortent souvent assez vite. Une solution serait donc de revaloriser ces métiers, de leur donner une attractivité qu'ils n'ont pas. A l'autre bout de la chaîne, il faut également mieux orienter les gens vers les métiers qui ont des besoins et arrêter de produire des diplômés aigris qui ne feront rien de leur diplôme...
Mais non. Pour qu'il y ait moins de chômeur, objectif chiffré à 7,7% rapidement et à 5% en 2012 (ne l'oublions pas, c'est la promesse de Sarkozy : 5% de chômeurs en 2012), rien de tel que de trouver un nouveau moyen de faire sortir des chômeurs des statistiques ! Et tant pis pour ceux qui n'auront plus le soutien des assedic : il faudra bien qu'ils trouvent de quoi se nourrir.
A propos d'objectifs chiffrés, venons-en à la deuxième nouvelle du jour.
La notation des ministres :
Elle est dans la droite ligne de la culture du résultat imposée par le ministre de l'intérieur Sarkozy aux forces de l'ordre. Du chiffre !
C'est la même logique qui prévaudra donc désormais dans les ministères. Du chiffre !
Peu importe les réalités qu'ils recouvrent. Nombres d'explusés, nombre d'heures sups, nombres de visiteurs des musées, nombre de facs converties à la liberté Pécressienne, etc.
Du chiffre !
Ce qui est incroyable dans ce culte du résultat, c'est que les règles du jeu sont énoncées 6 mois après la nomination des ministres. On voudrait nous faire croire que la fonction publique et le service d'Etat se convertirait aux méthodes du privé. Rien n'est plus faux sur ces exemples.
Pourquoi ? Parce que personne dans le privé n'accepte une mission sans que les critères d'évaluation soient définis. Surtout quand c'est la pérennité du poste ou le montant de la prime qui en dépend. Les objectifs sont donc donnés en début de mission, pas en cours de route. Et ils doivent être quantifiables pour être acceptables, d'où le recours aux chiffres. Mais jamais on n'accepte d'être évalué sur des critères qui n'auront pas été clairement établis en début de partie, en clair au cours des entretiens annuels.
Rien à voir donc avec ce nouveau fait du prince cherchant une nouveauté nouvelle à jeter en pâture aux français...
La culture du résultat suppose une totale adhésion aux objectifs fixés. Si, comme c'est le cas ici, les objectifs sont fixés après avoir donné le poste et l'ordre de mission, il est impensable que les personnes concernées puissent les atteindre...
De plus, pour un ministre, la seule sanction est la démission et la seule récompense le maintien en poste ou le poste de premier ministre. Quelle contrepartie sera accordée à ceux qui réussiront ? Garder leur portefeuille ? Devenir premier ministre ? Et à ceux qui n'auront pas réussi ? Démission immédiate ?
Bref, un bel affichage pour aucun changement : le chef continuera de décider qui doit être remplacé quand et par qui... Quel que soient les résultats obtenus, qui serviront au mieux de justification. Beaucoup de bruit pour rien. Comme souvent.
Et pour nous le prouver, il annonce coup sur coup deux choses : la sanction des chômeurs et la notation des ministres.
Sanctionner les chômeurs :
Il s'agit à priori d'une vieille lune de la droite. Les chômeurs qui refusent des emplois devraient être sanctionnés. Car il est connu que les chômeurs préfèrent rester au chômage plutôt que de travailler. Il préfèrent "l'assistanat" et se complaisent dans l'oisiveté. Il faut donc les remettre au boulot de force au besoin.
Caricatural ? Bien sûr. Mais il faut malgré tout tirer les enseignements de la proposition du président. Elle laisse bien supposer, en creux, qu'il existe des chômeurs qui refusent des emplois, ce qui serait effectivement intrigant. Mais on ne saura pas combien de gens refusent des postes et surtout pourquoi ils les refusent.
La notion d' "emploi acceptable" est très jolie, mais elle n'a actuellement aucun fondement. Pour un mort de faim, tout est semble t'il acceptable. Est-ce cela que l'on souhaite ? Non. L' "acceptabilité" se doit de reposer sur des critères objectifs : niveau de compétences en particulier. Il ne sert à rien de recaser des docteurs en philosophie au comptoir des MacDo. D'abord parce que le docteur en philo saura trouver la route du MacDo tout seul sans passer par l'ANPE, mais surtout parce que cela ne rentre en rien dans le parcours professionnel d'un docteur en philo que de servir des hamburgers. Une personne à qui la société a payé une formation doit pouvoir l'utiliser, sans qu'il doive accepter soit de reprendre une nouvelle formation, soit un poste qui n'a que peu de choses à voir avec ses connaissances et ses capacités.
La justification de cette mesure repose sur le nombre d'emplois non pourvus, faute de bras, en particulier dans le bâtiment et la restauration.
Alors bien sûr, il y a des armadas de jeunes qui sortent de fac avec des diplômes et qui ne trouvent pas de job. Faut-il les forcer à accepter n'importe quoi ? Faut-il envoyer les licenciés en histoire dans le bâtiment ? Faut-il envoyer des BTS électronique dans la restauration ? Est-ce pertinent ?
La question de fond serait pourtant de savoir pourquoi il y a une telle inadéquation. Les réponses existent : ces métiers sont pénibles et ils sont mal payés. Ceux qui y entrent jeunes en ressortent souvent assez vite. Une solution serait donc de revaloriser ces métiers, de leur donner une attractivité qu'ils n'ont pas. A l'autre bout de la chaîne, il faut également mieux orienter les gens vers les métiers qui ont des besoins et arrêter de produire des diplômés aigris qui ne feront rien de leur diplôme...
Mais non. Pour qu'il y ait moins de chômeur, objectif chiffré à 7,7% rapidement et à 5% en 2012 (ne l'oublions pas, c'est la promesse de Sarkozy : 5% de chômeurs en 2012), rien de tel que de trouver un nouveau moyen de faire sortir des chômeurs des statistiques ! Et tant pis pour ceux qui n'auront plus le soutien des assedic : il faudra bien qu'ils trouvent de quoi se nourrir.
A propos d'objectifs chiffrés, venons-en à la deuxième nouvelle du jour.
La notation des ministres :
Elle est dans la droite ligne de la culture du résultat imposée par le ministre de l'intérieur Sarkozy aux forces de l'ordre. Du chiffre !
C'est la même logique qui prévaudra donc désormais dans les ministères. Du chiffre !
Peu importe les réalités qu'ils recouvrent. Nombres d'explusés, nombre d'heures sups, nombres de visiteurs des musées, nombre de facs converties à la liberté Pécressienne, etc.
Du chiffre !
Ce qui est incroyable dans ce culte du résultat, c'est que les règles du jeu sont énoncées 6 mois après la nomination des ministres. On voudrait nous faire croire que la fonction publique et le service d'Etat se convertirait aux méthodes du privé. Rien n'est plus faux sur ces exemples.
Pourquoi ? Parce que personne dans le privé n'accepte une mission sans que les critères d'évaluation soient définis. Surtout quand c'est la pérennité du poste ou le montant de la prime qui en dépend. Les objectifs sont donc donnés en début de mission, pas en cours de route. Et ils doivent être quantifiables pour être acceptables, d'où le recours aux chiffres. Mais jamais on n'accepte d'être évalué sur des critères qui n'auront pas été clairement établis en début de partie, en clair au cours des entretiens annuels.
Rien à voir donc avec ce nouveau fait du prince cherchant une nouveauté nouvelle à jeter en pâture aux français...
La culture du résultat suppose une totale adhésion aux objectifs fixés. Si, comme c'est le cas ici, les objectifs sont fixés après avoir donné le poste et l'ordre de mission, il est impensable que les personnes concernées puissent les atteindre...
De plus, pour un ministre, la seule sanction est la démission et la seule récompense le maintien en poste ou le poste de premier ministre. Quelle contrepartie sera accordée à ceux qui réussiront ? Garder leur portefeuille ? Devenir premier ministre ? Et à ceux qui n'auront pas réussi ? Démission immédiate ?
Bref, un bel affichage pour aucun changement : le chef continuera de décider qui doit être remplacé quand et par qui... Quel que soient les résultats obtenus, qui serviront au mieux de justification. Beaucoup de bruit pour rien. Comme souvent.
Libellés : France d'après, sarkozy
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