25.4.08

Le Revenu de Solidarité Active en question

C'est la vie des idées et c'est bien.

A l'heure où des décisions sont annoncées pour financer la généralisation du RSA, il n'est pas inutile de remettre certaines pendules à l'heure.

Non, les RMIstes ne sont pas tous d'infâmes calculateurs qui préfèrent rester chez eux plutôt que d'aller bosser pour des clopinettes. L'effet d'incitation n'est pas du tout le premier facteur déterminant pour une reprise d'emploi. Mais c'est tellement plus compliqué que de dire que les RMIstes sont tous des fainéants...

Extraits :

Que constate-t-on ? Que la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire (certains travaillent en perdant de l’argent !) mais ressortissent à bien d’autres contraintes : contraintes « familiales », dues notamment à l’absence de modes de garde proposées aux allocataires de l’Allocation Parents Isolés (60% déclarent connaître des difficultés dans leur démarche de recherche d’emploi parce qu’ils et plus souvent elles ne peuvent faire garder leur enfant), contraintes de santé, contraintes de transport, absence d’accompagnement vers et dans l’emploi... En somme, il est faux d’imaginer qu’ils préfèrent ne pas travailler simplement parce que le travail ne leur rapporterait pas assez. Comme le souligne Céline Marc, ce sont moins de 1 % des bénéficiaires qui invoquent un tel manque de rentabilité financière du travail comme un obstacle au retour à l’emploi.

Cà remet les idées en place, ce genre de considérations, non ?
Il s’agit surtout aujourd’hui de mettre en place les moyens qui permettront à ces personnes de surmonter les contraintes auxquelles elles sont confrontées et qui les empêchent de retrouver un emploi. Les solutions se déduisent clairement des travaux cités ci-dessus : mettre en oeuvre un véritable service public de la petite enfance – qui devrait sans doute dans un premier temps être prioritairement consacré à résoudre les problèmes de garde des allocataires de minima sociaux puis rapidement concerner l’ensemble des parents de jeunes enfants – ; développer des postes de travail susceptibles d’accueillir les personnes présentant des problèmes de santé ; faire bénéficier les allocataires non inscrits à l’ANPE et susceptibles de travailler, des services personnalisés, et sans doute pour partie renforcés, de celle-ci, y compris de prestations lourdes de formation.
En conclusion, une question essentielle :

Les pauvres sont-ils simplement pauvres d’argent ? Ou bien le sont-ils aussi de ressources sociales, d’informations, de formation... ? En se contentant de la première position, on risque de commettre une lourde erreur.

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