Elections cantonales : le FN et les tartuffes
Ah, qu'ils sont beaux, nos dirigeants, en ces jours tristes de campagne électorale pour les élections cantonales !
Fronçant le nez, tortillant du derrière, ils ne parviennent pas à se faire à l'idée qu'exu et leurs affidés devront souvent choisir entre le choléra rouge PS et la peste brune FN. La moitié des cantons renouvellables se retouve avec un duel au second tour impliquant le FN face à la gauche. Et l'UMP ne sait plus que dire ou que faire. La cacophonie règne au plus haut dans l'appareil d'Etat aux mains de l'UMP. Le président Ni-Ni Sarkozy éructe que les voix UMP ne se porteront ni sur la gauche, ni sur le FN et tous embrayent dans la confusion pour expliquer la constitution d'un "front républicain" ne passera pas par eux, mais que faudrait pas croire qu'ils poussent à voter FN - non, non, jamais - mais qu'ils n'exhortent pas non plus à voter pour l'autre candidats, voire qu'il serait pertinent pour une fois de voter blanc, quand il ne s'agit pas pour d'autres de tout simplement refuser d'aller voter - vous comprenez, ce ne sont pas nos idées, alors à quoi bon ?
Bref, la cacophonie et la débandade pour tous les tartuffes de l'UMP.
Pourquoi les traiter de tartuffe et leur rendre ainsi un trop grand hommage en les comparant au célèbre personnage inventé par Molière ?
Parce que ce sont les mêmes qui aujourd'hui ne savent pas quel vote choisir qui ont créé la situation qu'ils ne savent gérer aujourd'hui.
Qui a profité du 21 avril 2002 pour retrouver les rênes du pouvoir bêtement perdu en 1997 ? L'UMP.
Qui a ensuite poussé à bipolarisation, au bipartisme, en instituant un parti unique à droite ? L'UMP.
Qui a voté en 2009 une loi scélérate consistant à relever le seuil de maintien au second tour à 12,5% des inscrits ? L'UMP.
C'est à cette dernière loi qu'on doit d'avoir aujourd'hui tant de duels et presqu'aucune triangulaire ou plus. Cette loi faite sur mesure par l'UMP pour éliminer le FN et ne plus se retrouver en ballotage défavorable à cause de ces fichus candidats FN qui permettaient à la gauche de passer et ainsi prendre le contrôle des départements.
C'est à l'UMP qu'on doit d'avoir aujourd'hui des dizaines de cantons qui, faute de participation, n'ont qu'un seul candidat à passer le seuil fatidique, et qui oblige donc le candidat arrivé second -mais sous le seuil - à se maintenir.
Des tartuffes, je vous dit !
Maintenant, qui entend la gauche parler de cette situation insupportable dans laquelle le choix des votants est limité à quelques candidats au premier tour et à 2 candidats au 2ème tour ? On ne les entend pas, ces gens "de gauche", se lever contre le bipartisme. Trop occupés à tirer les marrons du feu ! Tartuffes aussi, ceux-là qui jouent la carte du "front républicain" pour se faire élire facilement...
Bien sûr il faut lutter contre le FN. Mais pas au prix de sacrifices avec la morale républicaine ! La solution est évidente : il faut revenir sur la bipolaristion de l'offre politique et redescendre le seuil de maintien au second tour : à 10% ou même 5% des inscrits, voire des votants. Et prévoir qu'en cas de votes blancs massifs, l'élection est invalidée. De façon à rouvrir l'éventail politique et permettre à d'autres sensibilités que l'UMP et le PS d'avoir des élus. De façon à lutter aussi contre la tentation de vilipender l'UMPS, comme le fait avec intelligence le FN pour décrédibiliser les partis au pouvoir.
Qu'attendons-nous pour faire passer le message à ceux qui demandent nos voix ? En particulier "à gauche" ?
Libellés : institutions, politique
0 Commentaire(s) :
Enregistrer un commentaire
<< Accueil