Eric Besson répond à Stéphane Guillon
Le différend qui m’a opposé à Stéphane Guillon ne relève pas de la susceptibilité blessée ou, pire, de l’appel à la censure. J’ai dénoncé, je persiste et signe, des méthodes et des propos de facho, mal déguisés sous un look bobo et une vulgate supposée gaucho. Alors pour en finir, voici quelques mises au point.
1) Après avoir quitté le studio de France Inter je n’ai appelé personne et notamment pas le président de Radio France. Je n’ai demandé ni excuses ni sanction contre Guillon. Je me fiche éperdument de son avenir professionnel, de la reconduction ou non de son contrat même si je ne suis pas dupe de sa stratégie : pousser la provocation et l’outrance jusqu’au point de rupture et chercher à mourir en martyr sur l’autel de la liberté d’expression et du courage, de gauche, forcément de gauche.
2) Les attaques récurrentes (car ce ne sont pas les premières) de Guillon sur mon physique ne m’ont guère touché : je suis un homme politique, pas un mannequin ou un play-boy. Elles me rappellent simplement les méthodes de la presse d’extrême droite de l’entre-deux-guerres et il n’est peut-être pas indifférent qu’elles soient proférées, non par un chansonnier dans un obscur cabaret mais par un «humoriste» à une heure de grande écoute sur une radio de service public autrement dit une radio qui appartient à la nation, à tous les citoyens et même au-delà, à la francophonie. Je ne suis certes pas le seul homme, ou femme, politique dont Guillon ait moqué le physique. Que l’on me pardonne d’y voir le signe des obsessions de cet acteur raté et de ses propres angoisses ou frustrations.
3) Mais ce que j’ai dénoncé avec force, ce ne sont pas les attaques glauques sur mon physique mais le racisme, oui je dis bien le racisme, de plusieurs chroniques de Stéphane Guillon. Que ceux qui épargnent Guillon pour mieux lyncher Zemmour prennent la peine de relire par exemple ses attaques sur mes origines (en la circonstance celle de ma mère) ou sur mon éventuel «mariage gris». Le racisme ordinaire est-il plus chic lorsqu’il émane d’une bouche autoproclamée «humoriste de gauche» ?
4) France Inter n’est pas « la voix de la France » et ses journalistes ne sont pas soumis à une quelconque obligation de réserve. Reste qu’il n’est pas tout à fait indifférent de présenter - mauvaise imitation gutturale à l’appui - un ministre français sous les traits d’un nazi. Le fait que beaucoup de réactions offusquées par les
chroniques de Guillon ou de messages de soutien me soient parvenues d’Afrique - dont du Maghreb - m’a réconforté.5) Pour finir. Guillon est un lâche, tenaillé par la peur physique de croiser ses cibles sortir du studio de France Inter. En fuyant - tel un vulgaire Peillon - le face-à-face que je lui proposais et que plusieurs télévisions ou radios étaient prêtes à organiser il a définitivement confirmé qu’il est plus facile d’étriller une cible seul face à un micro que d’accepter une confrontation exigeante qui l’aurait obligé à improviser un minimum lui qui, visiblement, ne sait que lire laborieusement des textes totalement ficelés. En refusant, m’a-t-il rendu service ? Il se peut. J’ai été abreuvé de conseils d’amis m’expliquant «qu’un ministre ne débat pas face à un humoriste» ou qu’un homme politique ne doit jamais polémiquer avec un humoriste car il lui fait de la publicité. Certes… Mais nul ne m’a jamais fait courber l’échine. Et ce n’est pas ce pleutre de Guillon qui va commencer.
Libellés : immigration
2 Commentaire(s) :
on s'étonnera que ce Besson aît omis de procéder, à celle des mises au point qui s'imposait : loin d'avoir "des yeux de fouine et le menton fuyant", comme l'a dit son adversaire, il a au contraire, des yeux fuyants et un menton de fouine.
oui vous avez raison, c'est toujours de soi-même qu'on parle quand on se laisse aller à critiquer quelqu'un qui vous a contrarié. On croit qu'on parle de l'autre mais en fait on parle de soi. C'est pourquoi il faut bien s'écouter dans ces cas-là. Cela nous apprend beaucoup de choses sur nous-mêmes dont on n'avait pas conscience. En l'occurence il est clair que M. Besson est le seul à ne pas se rendre compte qu'il se décrit lui-même et que le portrait qu'il nous brosse de lui-même, bien que peu flatteur, est sans nul doute exact puisque c'est lui qui le dit...
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