Bugbrother s'énerve sur la "vie privée" et a bien raison de le faire
J’aurais aimé que cette Journée soit aussi l’occasion de revenir sur ce pourquoi, et comment, le ministère de l’Intérieur a réussi à faire passer, en force, ses deux nouveaux fichiers Edvige, tout en enterrant en grande pompe la proposition parlementaire d’encadrement des fichiers policiers, alors que le quart des 58 fichiers policiers est hors la loi, sur le projet de triplement du nombre de caméras de vidéosurveillance (alors que l’on sait qu’elles sont inefficaces), ou encore sur la démagogie sécuritaire qui préside à l’accroissement de la surveillance des passagers aériens (scanners, fichiers, contrôles au faciès), au motif qu’un terroriste a tenté (sans succès faut-il le rappeler) de faire péter son slip ?
Les terroristes ont gagné : ils n’ont plus besoin de tuer des gens pour les terroriser. Et nos dirigeants foncent dans le panneau, et banalisent encore et toujours plus les technologies de surveillance.
Pendant ce temps-là, la CNIL et ses pairs, créés pour protéger les citoyens du fichage administratif et de la surveillance d’Etat, nous alertent sur les dangers pris par ces ados qui montrent leurs fesses sur Facebook.
Il y a un mot pour qualifier cela : c’est de la novlangue. On ne retient généralement de 1984, le roman de George Orwell, que la seule société de surveillance. On oublie que, pour y parvenir, la Police de la pensée de Big Brother organise aussi un appauvrissement planifié de la langue. On ne “surveille” pas pour “surveiller“, mais pour contrôler, et se maintenir au pouvoir.
La question de la “vie privée” est politique : il n’y a pas de libertés sans vie privée. Et je me plais à penser que le sujet est autrement plus intéressant, important et vital pour nos démocraties que ces histoires de fesses sur Facebook…
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