Rétrolien : la préférence nationale existe, je l'ai rencontrée
[Marine Le Pen] a réaffirmé que «nous devons réserver notre aide sociale, notre politique sociale à nos compatriotes, ainsi d'ailleurs que la priorité d'accès à l'emploi et au logement». Bien évidemment, l'ensemble de classe politique hors FN et des observateurs ont une nouvelle fois condamné ce type d'affirmations. C'est mon cas aussi. Mais prenons une part seulement du programme lepéniste: la priorité d'accès à l'emploi pour les nationaux. J'ai eu, en tant que DAF/DRH, à embaucher des étrangers et je me suis rendu compte que c'est le parcours du combattant et que la préférence nationale est, de facto, appliquée. Nos politiques et observateurs, plutôt que de pousser des cris d'orfraie, devraient plutôt regarder ce qui se passe effectivement dans le pays. Petite description de mon expérience
Les problèmes commencent. Il faut en effet que Fernando contacte la préfecture pour faire un changement de titre de séjour, en passant d'étudiant à travailleur. Il faut pour cela fournir notamment une preuve de résidence (logement) et une promesse d'embauche par la société. Problème: le processus prend (au moins) 2 mois. Pendant ce temps, Fernando n'a pas le droit de travailler. C'est évidemment gênant pour la société mais surtout pour lui. S'il ne travaille pas, il n'a pas de revenus. Comment se loge-t-il ? S'il ne se loge pas, pas de papiers ...
Mais ce n'est pas tout. Il faut encore s'acquitter d'une taxe auprès de l'OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégration) qui gère une partie du dossier. Dans le cas de Fernando, celle-ci est égale à 60% du salaire mensuel brut dans la limite de 2,5 fois le SMIC. Fernando est payé 2.500€ bruts mensuels, la taxe va donc être de 1.500€, montant que l'entreprise n'aurait bien sûr pas à payer si elle embauchait un français.
Résultat des courses? Il faut vraiment être motivé pour embaucher un étranger: tracasseries administratives, gestion complexe de l'embauche, paiement de taxe, délais. En sus de la nécessité de prouver que l'embauché ne prend pas la place d'un Français. Si ce n'est pas de la préférence nationale à l'embauche, qu'on me dise comment l'appeler!
Libellés : immigration
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