16.6.06

Conseil Supérieur de l'Abhérance

Dans sa décision du 13 juin, publiée le 14 juin, le CSA a décidé ceci :
En conséquence, le Conseil a décidé d'imputer les interventions des onze députés ayant voté la censure au temps de parole de l'opposition parlementaire, conformément au principe de référence adopté en 2000 pour l'appréciation du pluralisme, qui prévoit que l'appartenance à la majorité ou à l'opposition parlementaire s'applique à des personnalités et non à des formations politiques.
Ce qui signifie donc que les 11 députés UDF qui ont voté la censure du gouvernement (dont M. Bayrou lui-même) voient désormais leur temps de parole dans les médias affecté au décompte de l'opposition parlementaire !

Cela ne manque pas de sel, et semble conforme à l'esprit du recul pris avec le gouvernement par le chef de l'UDF.

Cependant, la décision pose problème sur le fond, pour au moins les raisons qui suivent :

1) s'il suffit de voter la censure pour être classé dans l' "opposition", il est évident, par contraposée, que sont classés dans la majorité ceux qui ne voteront pas la censure. Ergo, il suffit maintenant à l'opoosition de ne pas voter la censure pour pouvoir voir leur temps de parole compté dans l'autre camp. De même, il suffirait à quelques députés de la majorité de voter la censure pour ensuite aller déblatérer à longueur de temps sur le compte-temps de l'opposition. Amusant !

2) Poussons le raisonnement du CSA plus loin et imaginons que des députés de la majorité (hypothèse extrêmement farfelue, je vous l'accorde) ne votent pas pour les textes de leur camp. Ne faudrait-il pas alors les compter aussi dans l'opposition ?

On le voit, cette décision est pour le moins curieuse. Le fait que le patron du CSA soit un certain M. Baudis n'a certainement rien à voir avec cette décision hautement politique...