8.5.07

Nouveau gouvernement : la concurrence est rude

Pour le Figaro, c'est Fillon qui sera premier ministre le 16 mai.

La rumeur enfle donc sur le nom de ce brave homme qui incarne certainement la "rupture" et le "changement" et le "renouveau".

En politique depuis 1976 en tant qu'assistant parlementaire, élu depuis 1981 comme conseiller municipal de Sablé-sur-Sarthe (maire dès 1983) et conseiller général de la Sarthe (qu'il préside de 1992 à 1998), il est également député de la Sarthe depuis 1981, réélu à chaque fois depuis avant de devenir sénateur en 1995.

Il est également ministre des gouvernements successifs de droite depuis 1993 :
- avril 1993 - 1995, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le Gouvernement Édouard Balladur
- mai 1995- Juin 1997, ministre des Technologies de l'information et de la Poste, puis ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l'Espace dans les premier et deuxième gouvernements d'Alain Juppé.
- mai 2002 - mars 2004, ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, dans les premier et deuxième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
- mars 2004 - juin 2005, ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

Mais foin d'ironie facile.

L'intérêt de cet article du Figaro réside plus dans les derniers paragraphes (je graisse) :
Reste à établir la liste des quinze hommes et femmes qui gouverneront avec Nicolas Sarkozy et François Fillon. [...] entre les anciens sarkozystes, les nouveaux et les derniers ralliés, la concurrence est rude. [...] C'est d'autant plus compliqué que Nicolas Sarkozy a décidé d'imposer la parité mais aussi d'ouvrir la composition de son premier gouvernement à des personnalités issues de l'UDF, voire de la gauche.
Au final, peu de personnes semblent assurées d'avoir le ticket d'entrée. Chez les hommes : Alain Juppé (Affaires étrangères, Écologie), Jean-Louis Borloo (Stratégie économique et Emploi ou Éducation), Xavier Bertrand (Affaires sociales, Intérieur), Brice Hortefeux (Intérieur), Patrick Devedjian (Justice). Chez les femmes : Michèle Alliot-Marie (Affaires étrangères), Christine Lagarde (Entreprise), Rachida Dati (Justice, Outre-Mer), Valérie Pécresse (Santé). Même dans cette liste non exhaustive, il y a des incertitudes : Brice Hortefeux, l'ami de trente ans, pourrait prendre les rênes de l'UMP , Alain Juppé prendre la présidence de l'Assemblée nationale et Patrick Devedjian se contenter de la succession de Sarkozy à la tête du conseil général des Hauts-de-Seine.
Déterminé à rassembler, le successeur de Jacques Chirac pourrait repêcher un de ses fidèles. Dans cette catégorie, François Baroin semble le mieux placé. Il est décidé aussi à réserver une ou deux places à des élus UDF. Samedi, il a reçu au QG une quinzaine de députés, dont Hervé Morin et François Sauvadet, l'un d'entre eux pouvant récupérer le ministère de l'Agriculture. Enfin, l'ouverture vers la gauche est à l'étude. Présent dimanche soir au QG, l'ex-député PS Éric Besson est bien parti pour intégrer le premier gouvernement de François Fillon. Et sur le plateau de TF1, dimanche, Brice Hortefeux tressait les lauriers de Bernard Kouchner...
On le voit, les réflexions doivent être difficiles sur le 60 mètres de Bolloré... Et le renouvellement de la classe politique est loin d'être gagné : beaucoup de ces personnes sont déjà ministres ou l'ont été...

Il est malheureux de voir que le nom d'Alain Juppé ressort comme par magie du chapeau : ce brave chiraquien aura conservé de solides dossiers dans son exil canadien. Et sa réhabilitation suite à sa peine d'inéligibilité est en bonne voie. Espèrons qu'il ne récidive pas : les peines planchers seront bientôt incoutournables. Il doit être heureux de savoir qu'en cas de non réélection comme député de Gironde (cas fort peu probable il est vrai), il aura une place au chaud comme ministre...

La traîtrise paiera t'elle ? Le nom de Besson qui circule est quand même un pied-de-nez énorme à l'encontre du PS et une claque de plus pour les démocrates convaincus : merci aux appareils de faire de la place aux traîtres pour leur donner une gamelle. Car les électeurs de ce monsieur, dans la Drôme, pourraient eux décider de le virer s'il osait reparaître devant leurs suffrages... La Drôme possède maintenant deux députés UMP qui inspirent la sympathie par leurs prises de positions récentes.

Enfin, heureusement que des places sont libres dans les divers organes laissés libres par le cumulard Sarkozy pour placer les amis de toujours !

Libellés : , ,