15.2.08

François Fillon et la méthode Coué

C'est dans Le Figaro que le 1er ministre s'épanche.

Extraits:
Quelle est notre ambition ? Je peux la résumer en six objectifs : figurer, à la fin du quinquennat, dans les trois premiers pays européens en termes de croissance ; être à 5 % de chômage ; avoir réduit d'un tiers la pauvreté ; avoir des comptes publics à l'équilibre ; être sur le chemin de la réduction de 20 % des émissions de CO2 en 2020 ; placer 10 universités françaises dans les 100 premières mondiales.
C'est noté. A bientôt pour le bilan.
Les Français ne sont pas réticents aux réformes. Au contraire, ils sont demandeurs. La liste de celles réalisées depuis neuf mois le montre : l'autonomie des universités était un des sujets les plus conflictuels depuis 1968. Le service minimum dans les entreprises de transports était réputé une mission impossible. La fusion ANPE-Unédic, plusieurs ministres des Affaires sociales avaient été remerciés pour l'avoir seulement évoquée. La réforme des régimes spéciaux de retraite était aussi considérée comme une réforme impossible. Toutes ces réformes ont été soutenues par les Français dans des proportions inégalées.
L'autonomie des universités ? Une réformette.
Le service minimum ? Un mirage. La loi votée ne permet pas de service minimum.
La fusion ANPE-UNEDIC aurait fait sauter des ministres ? Dans les rêves de Fillon uniquement.
La réforme des régimes spéciaux ? Une réforme inutile, puisque sans effet sur les comptes des caisses vidées par ailleurs par l'exonération des heures sups, sans parler des accords négociés avec les cheminots qui annihilent le fond de la réforme.
Soutenues par les français ? Par les électeurs de la Sarthe qui votent à droite, certainement. Pour le reste des français, j'ai un doute...

le Président, lui, s'était engagé pendant la campagne électorale à faire évoluer la réglementation de la profession des taxis sans la déréglementer. Nous tiendrons nos engagements. Il y aura une réforme de la réglementation de la profession avec pour objectif d'augmenter le service aux usagers, notamment à Paris. Mais ce ne sera pas une déréglementation.
La quadrature du cercle : réformer sans changer la réglementation.
Mais Fillon est aidé par la loi actuelle qui permet, si elle était appliquée, de distribuer autant de licences gratuites que nécessaire...

Et sur la mise sous conditions des allocations ?
C'est exactement la même chose. Nous nous sommes engagés, dans la campagne, à ne pas le faire. On ne va pas se déjuger et trahir la confiance des Français sous prétexte qu'un rapport nous le propose.
C'est noté. Ce point ne sera donc jamais mis en oeuvre sous la présidence Sarkozy.

Personne n'est aujourd'hui en mesure de prévoir avec précision l'ampleur du ralentissement de l'économie américaine, mais tout le monde semble d'accord pour dire qu'il y en aura un. Il aura des conséquences sur toutes les économies du monde qui révisent leurs prévisions de croissance à la baisse. Nous étions sur une fourchette de 2 à 2,25 %. Depuis plusieurs semaines nous disons que le contexte nous tire vers le bas de cette fourchette. Je ne crois pas que nous serons très en dessous, en raison notamment de la politique que nous menons depuis neuf mois. Les allègements fiscaux (heures supplémentaires, droits de succession, etc.) portant sur 10 milliards en 2007 et 15 milliards les années suivantes, malgré les polémiques suscitées par la gauche, correspondent exactement à ce dont avait besoin une économie soumise à un risque dû à une crise internationale. Les experts saluent a posteriori le choix judicieux du gouvernement qui va booster dans un contexte difficile la croissance française. C'est la raison pour laquelle je pense que la croissance de 2008 sera proche de 2 %.
Irma Fillon a parlé : les auspices lui indiquent la croissance. 2% en 2008. Rendez-vous en décembre.

Quelle est la politique économique et financière que nous menons ? Travailler plus, investir plus et dépenser moins.

Travailler plus grâce à la libération des heures supplémentaires, des comptes épargne-temps et des RTT, au meilleur accompagnement des demandeurs d'emploi avec la fusion ANPE-Unédic, à la modernisation du contrat de travail, qui sera mise en œuvre au printemps, à la réforme de la formation professionnelle et à celle du dialogue social, qui permettra de négocier le régime des heures supplémentaires dans l'entreprise.

Investir plus grâce aux mesures de cet été sur l'ISF, celles destinées à tripler le crédit impôt recherche, mais aussi la revue générale des prélèvements obligatoires. Celle-ci va se traduire par des mesures qui placeront la fiscalité des entreprises françaises dans la moyenne européenne. Le Président s'est engagé sur la suppression de l'impôt forfaitaire annuel en 2009. Au printemps, Christine Lagarde fera des propositions sur l'impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle, pour une application au budget 2009. Sans oublier l'autonomie des universités et l'effort considérable d'investissement sur la recherche et l'enseignement supérieur.

Dépenser moins grâce au gel des dépenses publiques en volume pendant cinq ans, qui n'a jamais été fait jusqu'à maintenant dans notre pays, à la révision générale des politiques publiques, et à la réduction du nombre des emplois publics. Dans le budget 2008, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite n'a pas été remplacé. Dans le budget 2009 la règle sera de un sur deux. Car on anticipe les réformes de structures que nous sommes en train de réaliser. Grâce également à l'évaluation des politiques publiques, la mise en œuvre du budget pluriannuel sur trois ans, et le chantier ouvert par le Président sur les retraites et la protection sociale avec les partenaires sociaux. L'objectif est clair : assurer l'équilibre des comptes sociaux.

Tout un programme.

La ligne, c'est d'abord la lutte sans merci contre l'immigration clandestine. On s'était fixé un objectif de 25 000 reconduites à la frontière en 2007. On est à 24 000. L'objectif est de 26 000 pour 2008. La première caractéristique de notre politique c'est une extrême fermeté dans la lutte contre l'immigration clandestine. Nous avons modifié la législation pour orienter la politique d'immigration française vers une immigration économique plutôt qu'une immigration familiale. On veut adapter nos flux migratoires aux besoins de l'économie française. Le Président, en janvier, a annoncé son intention de mettre en place une politique d'immigration par quotas, d'unifier les procédures juridictionnelles pour les étrangers en situation irrégulière et enfin d'obtenir, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un pacte européen sur l'immigration.

La chasse à l'étranger est toujours ouverte, sauff pour ceux qui seront adoubés, mais en nombre limité. Que ceux-là soient utiles en France plutôt que dans leur pays d'origine n'est pas un argument, vous ne voudriez pas qu'un autre pays nous pique ces talents étrangers, n'est-ce pas ?

Je suis très attaché au maintien de la règle des 15 ministres. Il y aura peut-être des réglages de périmètre à faire, mais il est trop tôt après seulement neuf mois d'action pour tirer un bilan après des décennies d'immobilisme.

15 ministres ? Il sait compter, Fillon ? Non, car il y a 42 portefeuilles dans son gouvernement. Ah oui, ils n'ont pas l'étiquette de ministre, juste la fonction... Un peu comme le ministre des affaires étrangères de l'union, quoi.

Des décennies d'immobilisme ? Il faisait quoi, Fillon , les dernières décennies ? Il habitait sur Mars ?

Fonctions ministérielles

- Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de 2004 à 2005
- Ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, de 2002 à 2004
- Ministre délégué chargé de la Poste, des Télécommunications et de l’Espace, de 1995 à 1997
- Ministre des Technologies de l’information et de la Poste, 1995
- Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de 1993 à 1995

Dans le cadre de la réforme institutionnelle, nous voudrions permettre à un ministre de redevenir automatiquement parlementaire quand il quitte son portefeuille.

C'est plus sûr, hein, on ne sait jamais, député Fillon...


Vive la France d'après.
Celle d'après Fillon, disons.