4.2.08

Un compte humoristico-historique : l'histoire se répète en France à propos de l'Europe

L'histoire est facétieuse. Elle apprécie les retournements de situation.

Ecoutez plutôt.

Dans un pays, il advint qu'un traité devait être ratifié.
Ce traité, pour mieux unifier le continent, subordonnait certaines compétences du pays à la décision collective.
Dans le pays, deux visions se déchiraient.
Fallait-il accepter que la loi continentale pût éclipser la loi locale ?
Certains pensaient que Oui.
D'autres que Non.
Mais dans tous les cas, le pays devait trancher en deux temps.
Premier temps, changer la loi fondamentale.
Deuxième temps : ratifier.

Pour changer la loi fondamentale, on réunit le congrès.
Les jeunes godillots et les anciens ronflants se réunirent au palais.
Là, certains évoquèrent les droits fondamentaux, la souveraineté, pour refuser de modifier.
D'autres au contraire expliquèrent les avancées, et soutinrent la nouveauté.
Un troisième parti, enfin, décida de ne rien décider, et s'abstint donc de participer, sinon aux discussions, du moins au vote.

Le texte fut donc adopté et la loi fondamentale amendée.

Vint ensuite la ratification, et le continent s'en trouva doté d'un traité.

Fin de l'histoire.

Pourquoi vous raconter l'histoire de cette ratification, qui est si actuelle, au passé ?

Parce qu'il ne s'agit pas dans cette histoire du Congrès du 4 février 2008, mais de celui du 23 juin 1992.

A l'époque, le PS régnait et Laurent Fabius était pour Maastricht.
A l'époque, le RPR était dans l'opposition et décidait de ne pas prendre part au vote lors du congrès.
A l'époque, un député nommé Sarkozy s'abstenait...

Aujourd'hui, le RPR (devenu UMP) règne et Laurent Fabius est contre Lisbonne.
Aujourd'hui, le PS est dans l'opposition et décide de ne pas prendre part au vote lors du congrès.
Qui est le Sarkozy de demain dans les rangs de l'opposition ?

L'histoire a de ces retours de flamme...

PS : la liste des députés RPR s'étant abstenus recèle bien des surprises. MAM, Balladur, Balkany, Debré frères, Juppé, Panafieu, Pasqua, Perben, Poncelet (président du Sénat aujourd'hui, qui va voter pour la modification de la Constitution !), Tiberi, Toubon... Il est amusant d'entendre certains se gausser de la discipline de parti du PS aujourd'hui.

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