18.6.08

Qu'est-ce qu'un libéral alternatif ?

Alternative Libérale propose un questionnaire pour déterminer votre taux de libéralisme.

Ce questionnaire a pour ambition : "de vous aider à comprendre ce qu’est véritablement le libéralisme."

Il s'agit de dire si l'on est tout à fait d'accord, plutôt d'accord ou pas du tout d'accord avec les propositions suivantes :
La mondialisation est une chance que nous devons saisir.
  • Plus il y a de concurrence, plus les prix sont bas et les clients choyés.
  • Il vaudrait mieux baisser les charges des entreprises que leur allouer des subventions.
  • Taxis, coiffeurs, notaires… nous aurions tout à gagner si ces professions étaient moins réglementées
  • Les niches fiscales sont des privilèges qu'il faudrait supprimer.
  • L’impôt devrait être proportionnel aux revenus de chacun.
  • Ceux qui le souhaitent devraient pouvoir travailler librement le dimanche.
  • Le code du travail doit être simplifié et les contrats négociés plus librement.
  • Les syndicats devraient défendre les salariés des PME autant que les fonctionnaires.
  • Chacun doit pouvoir circuler et travailler librement dans toute l'Union Européenne.
  • Chacun devrait pouvoir inscrire ses enfants dans l'école de son choix.
  • Chacun devrait pouvoir choisir l'âge et les modalités de financement de sa retraite.
  • Chacun devrait pouvoir choisir librement son assurance santé.
  • Les étrangers qui ont un contrat de travail en France devraient pouvoir y résider légalement.
  • La loi ne doit pas limiter la liberté d'expression, même si certaines idées sont choquantes.
  • Il est absurde de condamner quelqu'un à la prison pour avoir fumé du cannabis.
  • L'État ne doit faire aucune différence entre les citoyens sur la base de leur sexualité.
  • La France devrait avoir une politique étrangère plus ferme à l'égard des dictatures.
  • Certains lieux, comme les bars à cigare ou à narguilé devraient pouvoir rester fumeurs.
  • Pour préserver l'environnement, il faut responsabiliser tous les acteurs en appliquant le principe du « pollueur-payeur ».
Bien entendu, il ne s'agit pas de décider si vous êtes un pur libéral, mais bien de vous faire passer le message que défend Alternative Libérale.
Ainsi, si vous répondez que vous êtes "tout à fait d'accord" avec les propositions précédents, vous avez 20/20.

Mais quelle sorte de libéralisme cache ce questionnaire ?

Un libéralisme économique, d'abord : concurrence, baisse des charges, fin des rentes de situation, travail le dimanche, individualisation des relations du travail, régularisation des étrangers sous contrat de travail,

Un libéralisme fiscal : suppression des niches fiscales, impôt proportionnel,

Un libéralisme sociétal : liberté de circulation et de travail dans l'UE, choix de l'école de ses enfants, choix de sa retraite, choix de sa couverture santé, liberté totale d'expression, dépénalisation du cannabis, respect des homosexuel(le)s, défense des fumeurs,

Mais aussi : les syndicats vus comme corporatistes (ils ne défendent que les fonctionnaires), le code du travail vu comme complexe (puisqu'il doit être simplifié), fin du pragmatisme en politique étrangère, principe pollueur = payeur.

On obtient un fidèle résumé du programme d'Alternative-Libérale.

Mais tout ceci est-il du libéralisme ? Probablement.

Tout ceci est-il une vision acceptable d'une société ? Sans doute, pour ceux qui ont les moyens intellectuels et matériels d'être libres.

Car la liberté telle qu'elle apparaît dans cette liste de question ressemble beaucoup à la liberté de ceux qui ont les moyens de l'être. Il ne faut pas être salarié (subordonné à un contrat de travail individualisé avec un code du travail moins protecteur), ni malade (couverture santé individuelle), ni au chômage (pas de cotisation de retraite) , l'impôt proportionnel est le plus injuste (1000 € par an pour quelqu'un qui gagne 10 000 € par an ne sont pas comparables à 100 000 € pour quelqu'un qui en gagne 1 000 000 € par an, c'est la fin de la redistribution), la fin des niches fiscales empêcherait toute mesure d'avantage fiscal comme politique d'incitation (à la naissance, à l'écologie, à l'emploi, etc.), il faut pouvoir choisir son école (donc être riche, seul facteur discriminant de choix : il faut pouvoir habiter non loin de cette école choisie ou pouvoir y aller facilement...)

Sur le plan social, la liberté d'expression connaît des limites imposées par la loi, et c'est heureux. Définir ces limites paraît plus important que les supprimer.

Bref, la liberté du renard dans le poulailler...

Où est l'alternative ?