8.6.09

Réaction de l'Elysée aux résultats de l'élection au Parlement Européen


Publié le 08-06-09 à 10:07

Communiqué de la Présidence de la République

La majorité présidentielle a remporté hier un succès. Les Français ont marqué leur reconnaissance pour le travail accompli pendant la présidence française de l’Union Européenne et leur soutien aux efforts engagés par le gouvernement pour sortir d’une crise mondiale sans précédent. Mais le Président de la République sait les attentes des Français. Ce succès aux élections européennes commande d’aller plus loin.
L’Europe doit changer. Les réformes doivent continuer. Le Président de la République prendra dans les jours qui viennent des initiatives ouvrant de nouveaux chantiers. Il souhaite recevoir avant le prochain Conseil européen des 18 et 19 juin, tous les chefs de partis représentés au Parlement de Strasbourg. Les Français doivent être unis pour construire l’Europe et la France d’après la crise.
Comment dire ?
Certes le parti du pésident domine les résultats, dans l'absolu, avec 29 sièges pour 30% des suffrages exprimés.
Mais.
Quand il parle des français, le président parle de 4 millions de votant UMP.
Il y a 8 millions d'électeurs qui eux n'ont pas du tout marqué leur reconnaissance.
Mais il y a 60% d'abstention !
Ce qui signifie donc, à lire le président, que ces 25 millions de français qui se sont exprimés en ne venant pas voter sont quantité négligeable.
Et qu'il faudrait continuer. Continuer une politique qui, selon l'analyse de l'UMP et de son président, répondrait aux attentes des français. Mais de quels français ? Ceux de l'UMP ? Ceux qui ont voté ce 7 juin ? Ou de tous les français, comme cela devrait être la préoccupation unique du président ?
Vraiment bizarre, ce communiqué. Inquiétant même. Mais certainement pas surprenant...
Un communiqué moins orienté de la part d'un président consensuel aurait plutôt évoqué l'abstention, la difficulté à convaincre les français de l'importance de l'Europe sur leur vie de tous les jours, sur la nécessité impérieuse de participer au jeu démocratique pour mettre en place une vraie majorité au Parlement européen, qui porte un projet clair et cohérent. Mais ce n'est pas le problème du président de l'UMP, qui a réussi à recaser les siens...
Enfin, le dernier paragraphe est énigmatique. L’Europe doit changer. Les réformes doivent continuer. L'Europe doit changer ? Ce ne sont pas 29 députés UMP qui pourront la changer. Les réformes doivent continuer ? Au niveau européen, les réformes se décident au niveau des Etats. Pas au niveau du Parlement. Les seules réformes sur lesquelles le président à la main sont celles impulsées au niveau français. Et c'est peu dire qu'elles ne rencontrent pas un vif succès, au vu du bilan des deux premières années de pouvoir de notre président.
Alors, continuer comme çà ? Des annonces, des ballons d'essai, des lois bâclées, vite retirées ou vidées de leur substance ? Bigre. Encore 3 ans dans cette France d'après ?

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