4.5.09

En deux réponses, X. Bertrand répand l'idéologie fiscale UMPiste

Cela va très vite.
Dans Le Monde, Xavier Bertrand donne en deux réponses l'étendue du vide idéologique de l'UMP concernant la fiscalité.
Citation :

Le gouvernement a-t-il raison de ne pas vouloir toucher au bouclier fiscal, alors qu'une partie de la majorité y est favorable ?
Il a raison. Ce n'est pas une question d'idéologie mais d'efficacité. Pendant des années, nous avons vu partir de France des gens qui réussissaient et qui en avaient assez de payer plus de la moitié de leurs revenus en impôts. C'est absurde. Quand quelqu'un
gagne beaucoup d'argent, je préfère qu'il le dépense en France, car cela fait vivre l'économie française. Et puis, dans la famille politique qui est la mienne et dont je suis le secrétaire général, il n'est pas question d'augmenter les impôts.

Comment allez-vous réduire les déficits lorsque la crise sera finie ?
En continuant de réduire un certain nombre de dépenses publiques, comme nous l'avons fait depuis deux ans, et en mettant en oeuvre la réforme des collectivités territoriales. A l'UMP, nous sommes déterminés à la faire aboutir rapidement. Nous voulons réduire le nombre d'élus départementaux et régionaux. J'attends de voir si les socialistes vont continuer de défendre l'immobilisme dans lequel ils se sont enfermés alors qu'on a l'occasion de montrer aux Français que l'on sait faire des efforts.

Pourquoi est-ce de l'idéologie ?

Parce qu'il n'y a pas le début d'un argument dans ce qui est asséné, avec toupet, par le ministre (de quoi, déjà ?). Il s'agit juste de frapper les imaginations.

Premier temps : la fiscalité décourage les riches, ceux qui réussissent, en les faisant fuir.

Deuxième temps : ce qui coûte cher, qui creuse le déficit, ce sont les dépenses publiques.

Fin du sketch.

Brandir les évadés fiscaux, qui sont donc des fraudeurs, comme exemple de ceux qu'il faut faire revenir pour qu'ils mettent leur argent en France, est un méli-mélo peu digne d'un décideur.
Méli-mélo qui emmêle des revenus et des investissements, comme si les uns étaient les autres, comme si ce que gagne un gros revenu est immédiatement ré-investi dans l'économie en vue de la faire tourner, alors qu'il est plutôt dans les comportements des riches de placer là où çà rapporte, donc pas forcément en France...


Une imagerie d'Epinal...

Les très gros revenus, qui se sentent obligés de frauder pour ne pas "payer plus de la moitié de leurs revenus en impôts", c'est qui ? Quelques happys fews, qui possèdent et gagnent plusieurs millions d'euros par ans. C'est pour eux et eux seuls, merci Xavier de l'aveu, que le bouclier fiscal a été créé et est aujourd'hui maintenu. C'est le ministre des sous qui vous le dit, dans Le Monde ! Faut-il qu'il ait du toupet, non ?


Brandir les dépenses publiques comme le tonneau des Danaïdes qu'il faut reboucher, sous peine de - de quoi Xavier ? - est un autre marronnier UMPiste.

Car qui - QUI Xavier ? - vide les caisses consciencieusement depuis des années, à coup de défiscalisation variées et d'aides aux entreprises et de baisses d'impôts ? Qui - QUI, Xavier ? - prend prétexte de ce manque à gagner pour inhumer chaque jour un peu plus les solidarités héritées de nos grands-parents, en brandissant le trou insondable qu'ils ont créé pour démontre qu'il ne peut que y avoir un trou, qu'on ne cessera de creuser qu'en supprimant les dépenses qui le gonflent ?

Bref...

Penser, seulement penser, qu'il devrait être possible, certes de limiter les dépenses - avec en tête constamment un souci de justice sociale, contrairement aux gouvernements récents, dont celui auquel participe Xavier - qu'il devrait être possible, donc de cesser de donner aux riches pour financer nos dépenses publiques, de cesser de transférer de la richesse de la poche de tous à celle de quelques amis du pouvoir, de cesser enfin de faire croire qu'on se soucie, Xavier, de la santé de tous, quand c'est celle de quelques uns qui permettra d'assoir encore un peu plus un pantin sur le trône de France. Et qui sera ce pantin, la prochaine fois ?

Xavier !

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