4.12.06

TVA à 5,5% pour la restauration ? Chiche !

Sarkozy promet la baisse de la TVAà 5,5% dans la restauration.

Chiche !

Comment donc notre futur président de la France d'après compte t'il convaincre les allemands de céder sur ce point ?
Comment va t'il convaincre Merkel de permettre à la France de faire le contraire de ce qu'elle souhaite pour l'Allemagne ?
Quelles concessions vont être faites aux autres pays pour obtenir cette baisse de la TVA ?

Rappelons tout de même que cette promesse date un peu, puisqu'on la trouve dans le projet de loi de finances pour 2004 :
Article 69 :

Taux réduit de la taxe sur la valeur ajoutée sur la restauration

Dans les quatre mois suivant l'entrée en vigueur de la directive incluant les services de restauration dans l'annexe H à la directive 77/388/CEE du Conseil du 17 mai 1977, une loi fixera les conditions dans lesquelles ces services seront soumis au taux prévu à l'article 279 du code général des impôts.

Exposé des motifs :

Conformément à ses engagements, le Gouvernement entend mettre en œuvre le taux réduit à 5,5 % dans le secteur de la restauration dès que l'Union européenne l'aura définitivement autorisé.

Ce que l'UMIH, l'Union des Métiers des Industries de l'Hôtellerie commente en ces termes :

L’UMIH qui combat depuis dix ans pour que l’égalité fiscale soit rétablie, est satisfaite de cette décision.

C’est une bonne décision qui va dans le sens de la croissance de l’économie en France.

L’emploi est notre première priorité. Le secteur crée 15 000 emplois par an. Les besoins sont énormes : on évalue à 40 000 emplois supplémentaires la première année. L’embauche connaît de telle difficulté que les professionnels disposeront d’une bouffée d’oxygène pour augmenter les salaires, attirer les jeunes dans nos métiers et les garder en les formant.

Les baisses de prix pratiqués par les établissements qui sont en situation de concurrence défavorable seront ressenties par les clients.

Les investissements seront aussi nécessaires pour améliorer la sécurité sanitaire et alimentaire dans les établissements.

Les premiers bénéficiaires sont les 600 000 salariés du secteur et tous ceux qui voudront s’épanouir dans nos métiers grâce à des nouveaux accords entre les partenaires sociaux.
La baisse de la TVA est donc censée profiter aux clients, aux investissements et aux salariés, dans cet ordre.

Amusant. Pour ma part, les échanges que j'ai pu avoir avec des restaurateurs sur le sujet m'indiquent plutôt que la baisse de la TVA ne sera pas répercutée sur les prix, donc que le consommateur restera le dindon de la farce.

D'autre part, si les prix ne baissent pas suite à la baisse de la TVA, les clients ne viendront pas plus, donc les recettes resteront peu ou prou les mêmes, ce qui ne permettra pas vraiment d'investissements et surtout pas de meilleurs salaires.

Tout cela vaut-il le coup de se mettre l'Europe à dos pour le bénéfice politique d'un seul homme ?



2 Commentaire(s) :

Anonymous Anonyme a écrit...

en tant que restaurateur, je tiens à eclaircir une certaine logique: Si il y a une baisse de la TVA, et que les prix baissent en conséquence, où se trouve l'intérét de baisser cette taxe?
reponse simple: un retaurateur travaille trois fois plus qu'un salarié, certe c'est un choix! sur 130000€ de CATTC, il me reste pour vivre 15000€ par an pour vivre, et je donne 17000€ de tva par ans! sans compter les controles incessant d'inspecteurs qui ne cherchent qu'à trouver la moindre infraction pour engraisser un gouvernement qui redistribue ces richesse pour des gens qui ne connaissent pas la définition du mot TRAVAIL, alors redonnons à ceux qui veulent entreprendre, le droit de réussir, y compris pour les personnes salariés qui contribue de manière essentielle au fonctionnement d'un entreprise.

5:26 PM  
Blogger yrduab a écrit...

Votre question est bonne : à quoi cela sert-il de baisser la TVA ?

Côté consommateur, la logique voudrait que si la TVA passe de 20% à 5%, le client paye 105 là où il payait 120.

L'Etat perd en recettes, mais il permet à des gens d'aller plus au restaurant A BUDGET CONSTANT.

Supposons un ménage capable d'aller une fois par semaine au restau. Actuellement, il laisse, disons, 70 € par repas, soit 280 € par mois, soit 3360 € par an.

Sur ces 3360 €, la TVA représente 560 €.

Si la TVA passe de 20 à 5%, ces 560 € se transforment en 140 €, ce qui permet A BUDGET CONSTANT, de payer 6 repas supplémentaires à 70 € pièces sur une année.

De quoi mettre dans la poche du restaurateur 400 € supplémentaires par an.

C'est à cela que sert une baisse de TVA : à augmenter la consommation.

Pas à augmenter les marges.

8:19 PM  

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