13.11.07

Sarkozy récidive sur l'étranger polygame

On se souvient que le 5 février dernier, sur la chaîne privée TF1, Nicolas Sarkozy avait chassé sur les terres du Front National sans vergogne et en se justifiant :
« Si Le Pen dit : "le soleil est jaune", je ne vais pas être obligé d’arriver en disant "il est bleu". Personne n’est obligé, je répète, d’habiter en France. Mais quand on habite en France, on respecte ses règles. C’est-à-dire qu’on n’est pas polygame, on ne pratique pas l’excision sur ses filles, on n’égorge pas le mouton dans son appartement. »
Cela faisait pendant à "la France, tu l'aimes ou tu la quittes" et avait finalement provoqué la démission d'Azouz Begag, alors ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances du gouvernement Villepin.

Cela n'empêcha pas le candidat UMP de voguer sur les thèmes frontistes et de siphonner l'élecctorat d'extrême-droite en reprenant à son compte des propositions du FN, telles que l' "immigration choisie", la chasse aux sans-papiers, la fermeture de fait des frontières, etc.

On pensait cette sortie verbale une exagération , dans un contexte de précampagne électorale ? Pas du tout.

C'est aujourd'hui en Président de la Rpéublique Française que M. Sarkozy a proféré les paroles suivantes :
"Si on n'a pas le courage de maîtriser les flux migratoires, on ne réussira pas l'intégration"

"Nos pays sont ouverts, ils ne sont pas fermés, ce ne sont pas des forteresses. Mais celui qui demande à venir doit respecter la culture dont il veut qu'elle devienne la sienne"

"Si on veut être intégré, il faut accepter les lois, la culture, la langue et il faut que le pays qui reçoive soit assez généreux pour donner un travail, une éducation et un logement"

"Pas de polygamie! Pas de mariage forcé! L'égalité des femmes et des hommes! Ce sont des règles sur lesquelles on ne transigera pas"

"L'excision, on n'en veut pas".

"On ne rentrera plus en France pour un visa de long séjour si on ne maîtrise pas le français"

"Ceux qui empêcheront leur femme d'apprendre le français ne resteront pas"
Aujourd'hui, la campagne électorale est terminée, il n'y a plus de voix à siphonner, mais le candidat UMP ressurgit pour tenir des dicours de bas du front, en Allemagne, au nom de la France...

Désolant.

Qu'est-ce qui est déolant, me demanderont les sarkozystes ?

Mettons les points sur les i.

Il est désolant que le message de la France à l'étranger et aux étrangers soit celui de la défiance et de l'amalgame.

Dans l'esprit sarkozyste, un étranger est donc au choix ou simultanément clandestin, irrespectueux, preneur d'emploi et de logement, polygame ou tortionnaire de femmes... Charmant !

A quel électorat, à quelle opinion publique s'adresse un tel discours ?

Est-il possible que le président français puisse croire que son pays se grandisse à humilier et insulter les immigrants potentiels et ceux déjà installés en France ?

La France d'après est décidément bien étriquée et peureuse. Mais l'élection du candidat Sarkozy nous l'avait déjà révélé.

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