15.1.07

Travailler le dimanche ?

Gérard Filoche, inspecteur du travail, explique mieux que moi les limites de l'idée de travailler le dimanche.

En résumé :
1) Pas de volontariat dans le droit du travail : un salarié ne peut pas refuser de travailler le dimanche si son employeur le souhaite, tout comme il ne peut pas travailler le dimanche si son employeur ne le souhaite pas. Cela s'appelle le lien de subordination.

2) Gagner plus en travaillant le dimanche ? Si les textes s'appliquent, oui, le dimanche devrait être un jour majoré. Mais ce n'est déjà pas le cas. Difficile de penser que cela sera mieux appliqué quand plus de salariés auront l'obligation de bosser le dimanche.

3) Perte d'emplois si les magasins n'ouvrent pas ? Foutaises. Au contraire, l'emploi sera perdu de toutes façons puisque l'emploi est tributaire de la charge de travail. Si les gens viennent le dimanche, il ne viendront plus les autres jours, d'où déplacement de la charge et pas augmentation de celle-ci. De plus, ceux qui travailleront le dimanche ne seront probablement pas ceux qui achèteront, sauf à penser qu'il y aura un effet d'aubaine dû à la proximité des magasins des lieux de travail. Mais là encore, un salarié qui ira faire ses courses le dimanche ne les fera plus un autre jour...

4) Perte de qualité de vie indéniable : c'est le dimanche qu'ont lieu beaucoup de réunions de famille et les activités extra-professionnelles puisque c'est le jour où les gens sont le plus libre, du fait de l'interdiction de travail le dimanche pour la majorité des métiers.

Donc pourquoi pas au contraire engager un mouvement inverse, obligeant à fermer le dimanche les entreprises qui n'ont pas de clientèle particulière ce jour là : autrement dit, hormis les dérigations déjà existantes pour les établissements recevant du public, il n'y a aucun besoin d'ouvrir les zones industrielles et artisanales le dimanche.