Médiateur de France Inter : un bien dur métier
Le médiateur de France Inter s'exprime tous les samedis vers 16h45.
Aujourd'hui, il traitait entre autres des termes "grogne", "galère" et "otage", que France Inter comme l'ensemble des médias habituels, a décidé de choisir et a martelé depuis que les grèves ont commencé.
Des auditeurs s'en sont émus et ont demandé des comptes à France Inter.
Ils n'ont vraisemblablement toujours pas compris que le médiateur est là pour expliquer que France Inter ne saurait être taxée de maljournalisme ou de parti-pris.
Explications de texte.
Pour défendre le choix de ces termes, le médiateur ouvre son Petit Robert 2008, fraîchement acheté, et y lit les définitions qu'il y trouve.
Grâce à l'excellent travail des équipes du Robert, le sens imagé qui est donné à ces termes - et qu'on entend sur France Inter à chaque grève depuis des années - appliqués à un mouvement de grève s'y trouve ! La boucle est bouclée : le Robert explique les termes utilisés par les radios pour que des jeunes esprits ou des étrangers comprennent ce que la radio française d'Etat énonce, la radio peut donc à son tour expliquer que ces termes veulent bien dire ce que la radio dit qu'ils disent. C'est confus, mais çà s'appelle le serpent qui se mord la queue.
Et le médiateur d'en conclure que les termes sont bien utilisables dans ce cas, sans aucune coloration idéologique, comme le pensent - forcément à tort - les auditeurs.
La seule concession faite aux auditeurs plein de reproches est la répétition prononcée de ces mots.
Médiateur, c'est un métier.
Faire passer une antenne au diapason des médias dominants, prenant les grévistes pour cible à coup de microtrottoirs d'usagers-grognant-otages-en-galère, comme un journal de Lagardère, pour un bastion de la neutralité est un tour de force. C'est sans doute pourquoi ce poste est si prisé et tant rémunéré...
Mais est-il possible que dans l'esprit du médiateur, l'idée que les mots ont non seulement un sens, mais également un contexte, une histoire et par là même une charge émotionnelle, puisse avoir prise ?
Non, bien sûr. Médiateur, c'est un métier qui ne connaît pas l'émotion.
"Otage", "galère" et "grogne" sont des mots parmi d'autres. Ils ont leur sens, le même sens que d'autres qui leur sont synonymes.
Choisir ceux-là et les marteler ne saurait en aucun cas relever d'un choix éditorial visant à faire passer les grévistes pour des monstres grognant, preneur d'otages et fouetteurs de galériens. Relayer à longueur de journal le mécontentement des usagers n'est pas un parti-pris.
Non, les mots sont neutres. Ils n'ont pas d'arrière plan, ni de contenu propre.
Utiliser "grogne" au lieu de "bougonnement, jérémiade, lamentation, mécontentement, murmure, pleurnicherie, récrimination ou rouspétance", c'est indifférent.
Utiliser "galère" au lieu de "situation pénible, embarras, contretemps, contrariété, incident, incommodité, ennui, gêne" est évidemment équivalent.
Utiliser "otage, qui est synonyme de "captif, prisonnier", dans un contexte de grève est sans importance. Bien le boujour à Ingrid Bétancourt au passage.
Quel intérêt peu bien avoir le médiateur à défendre une telle ligne, pourtant indéfendable ?
Est-ce si dur de devoir travailler pour une radio qui traite l'information de façon partiale et sensationnelle, dans le sens du vent, pour des raisons inavouables d'audimat et de rentrées publicitaires ?
Est-il besoin de se défausser sur les "politiques, les journalistes et les auditeurs" et affirmer que ce sont eux qui utilisent ces termes que France Inter ne fait que rapporter, quand on est un tant soit peu honnête ?
Tant de bêtise financée par nos impôts. Il y a des économies à faire avec ce poste de médiateur...
Et par extension, il y a des économies à faire avec France Inter.
Aujourd'hui, il traitait entre autres des termes "grogne", "galère" et "otage", que France Inter comme l'ensemble des médias habituels, a décidé de choisir et a martelé depuis que les grèves ont commencé.
Des auditeurs s'en sont émus et ont demandé des comptes à France Inter.
Ils n'ont vraisemblablement toujours pas compris que le médiateur est là pour expliquer que France Inter ne saurait être taxée de maljournalisme ou de parti-pris.
Explications de texte.
Pour défendre le choix de ces termes, le médiateur ouvre son Petit Robert 2008, fraîchement acheté, et y lit les définitions qu'il y trouve.
Grâce à l'excellent travail des équipes du Robert, le sens imagé qui est donné à ces termes - et qu'on entend sur France Inter à chaque grève depuis des années - appliqués à un mouvement de grève s'y trouve ! La boucle est bouclée : le Robert explique les termes utilisés par les radios pour que des jeunes esprits ou des étrangers comprennent ce que la radio française d'Etat énonce, la radio peut donc à son tour expliquer que ces termes veulent bien dire ce que la radio dit qu'ils disent. C'est confus, mais çà s'appelle le serpent qui se mord la queue.
Et le médiateur d'en conclure que les termes sont bien utilisables dans ce cas, sans aucune coloration idéologique, comme le pensent - forcément à tort - les auditeurs.
La seule concession faite aux auditeurs plein de reproches est la répétition prononcée de ces mots.
Médiateur, c'est un métier.
Faire passer une antenne au diapason des médias dominants, prenant les grévistes pour cible à coup de microtrottoirs d'usagers-grognant-otages-en-galère, comme un journal de Lagardère, pour un bastion de la neutralité est un tour de force. C'est sans doute pourquoi ce poste est si prisé et tant rémunéré...
Mais est-il possible que dans l'esprit du médiateur, l'idée que les mots ont non seulement un sens, mais également un contexte, une histoire et par là même une charge émotionnelle, puisse avoir prise ?
Non, bien sûr. Médiateur, c'est un métier qui ne connaît pas l'émotion.
"Otage", "galère" et "grogne" sont des mots parmi d'autres. Ils ont leur sens, le même sens que d'autres qui leur sont synonymes.
Choisir ceux-là et les marteler ne saurait en aucun cas relever d'un choix éditorial visant à faire passer les grévistes pour des monstres grognant, preneur d'otages et fouetteurs de galériens. Relayer à longueur de journal le mécontentement des usagers n'est pas un parti-pris.
Non, les mots sont neutres. Ils n'ont pas d'arrière plan, ni de contenu propre.
Utiliser "grogne" au lieu de "bougonnement, jérémiade, lamentation, mécontentement, murmure, pleurnicherie, récrimination ou rouspétance", c'est indifférent.
Utiliser "galère" au lieu de "situation pénible, embarras, contretemps, contrariété, incident, incommodité, ennui, gêne" est évidemment équivalent.
Utiliser "otage, qui est synonyme de "captif, prisonnier", dans un contexte de grève est sans importance. Bien le boujour à Ingrid Bétancourt au passage.
Quel intérêt peu bien avoir le médiateur à défendre une telle ligne, pourtant indéfendable ?
Est-ce si dur de devoir travailler pour une radio qui traite l'information de façon partiale et sensationnelle, dans le sens du vent, pour des raisons inavouables d'audimat et de rentrées publicitaires ?
Est-il besoin de se défausser sur les "politiques, les journalistes et les auditeurs" et affirmer que ce sont eux qui utilisent ces termes que France Inter ne fait que rapporter, quand on est un tant soit peu honnête ?
Tant de bêtise financée par nos impôts. Il y a des économies à faire avec ce poste de médiateur...
Et par extension, il y a des économies à faire avec France Inter.
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