10.12.07

Le pays des droits de l'homme, on vous dit

Aujourd'hui 10 décembre, c'est la Journée des Droits de l'Homme.

La France se targue d'être la patrie des Droits de l'Homme, avec sa déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Elle donne à ce titre depuis des années des leçons au monde entier.

Aujourd'hui 10 décembre, jour des Droits de l'Homme, la France donne une nouvelle leçon symbolique au monde.

Aujourd'hui 10 décembre, jour des Droits de l'Homme, la France accueille un colonel autoproclamé, venu au pouvoir il y a 38 ans par un coup d'Etat, qui prône le recours au terrorisme pour les pays pauvres et dont le pays a pratiqué des attentats mortels sur deux avions, qui détenait il y a encore peu de temps des étrangers risquant la peine de mort sous un motif fallacieux...

Il ne faut pas regarder en arrière, nous dit-on.

Kadhafi a changé, nous dit-on.

La Libye rejoint le concert des nations fréquentables, nous dit-on.

C'est un peu vrai : la Libye libère des otages, paye des indemnités aux familles des victimes des attentats et signe le traité de non prolifération.

Mais.

Mais la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme n'a pourtant pas de mots assez durs.

Mais le Ministre des Affaires Etrangères, chef de Diplomatie, sera par un "heureux hasard" (c'est lui qui le dit ce matin sur France Inter), absent lors de la visite de ce chef d'Etat.

Pourtant.

Pourtant, la France sert la main, par le biais de son président tout sourire.

Pourtant la France offre l'hospitalité sous une tente 5 étoiles.

Parce que ?

Parce que la Libye, c'est un pays qui a besoin d'armes de guerre et veut se convertirà l'énergie nucléaire.

Et la France est parmi les premiers pays vendeurs d'arme.

Et la France est leader dans le domaine du nucléaire civil.

Donc ?

Donc la France hypocrite serrera la main d'un dictateur pour fourguer des armes.

Le pays des Droits de l'Homme, on vous dit...

Par contre.

Par contre, poursuivre la diplomatie en Lybie, à l'ONU ou lors de sommets comme à Lisbonne récemment, ce n'est pas une voie mise en avant.

Par contre, refuser de recevoir ce chef d'Etat tant que des avancées encore plus significatives n'auront pas été constatées, ce n'est pas à l'ordre du jour.

Par contre, exprimer haut et fort ce que pourraient être des actes crédibles de rapprochement du concert des nations, c'est trop demander...

Un peu de liberté d'expression ?

Des élections libres ?

Du multipartisme ?

La fin du partage du pouvoir au sein de la famille Kadhafi ?

Des demandes certainement inaudibles pour la Lybie...

Mais alors, pourquoi recevoir ce chef d'Etat ?

Pour quelques milliards de commandes ?

Quand donc la France décidera t'elle qu'elle ne peut aller chercher la croissance en vendant des armes et du nucléaire à des pays tels que la Lybie ?

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