3.12.07

Les caisses de l'Etat sont vides ?

"Les caisses de l'Etat sont vides".

C'est ce qu'a laissé échapper le président lors de son interview à l'Elysée.

Cela fait écho à "la France est en faillite" de Fillon récemment.

Mais pourquoi dire cela ?

Parce que la France est endettée.
Parce que les comptes des caisses de solidarité sont dans le rouge.
Parce que la croissance qui devait nous sauver ne sera pas au rendez-vous prochainement.

Soit.

C'est le bréviaire de la droite.

Mais qu'en est-il ?

La France est endettée, c'est vrai. Mais elle est loin d'être en faillite. Elle possède même pas mal de biens, qui en font un Etat riche, quand bien même sa trésorerie serait défaillante. C'est d'ailleurs le président qui le souligne quand il indique vouloir vendre 3% d'EDF pour financer les universités. Cela signifie bien que l'Etat possède quelques biens, qui ont une valeur. La dette est donc toute relative. En fait, si on fait le bilan actif/passif, l'Etat (et donc les français) est plutôt riche.

Les caisses des comptes sociaux sont vides, c'est vrai. Le "trou de la sécu", l'assurance chômage en déficit et les caisses de retraite qui crient famine, on nous le redit tous les jours.
Mais la faute à qui ? A 25 ans de gouvernements immobiles ? Soit. Mais on notera que l'évolution des déficits n'a pas toujours été aussi forte seon les gouvernements. Et on notera qu'aujourd'hui on ne parle pas de diminuer les dettes, mais de les contenir. On a connu plus ambitieux comme volonté politique.
A qui la faute, quand un gouvernement nouvellement élu creuse les trous à coup de paquet fiscal et d'exonérations de charges pour solution à tous les maux ?

On voudrait ainsi continuer à creuser les trous qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Une fois de plus, on va entendre des gens de droite se désoler de l'état des finances et continuer de l'autre côté de creuser. C'est une volonté politique qui se cache à peine et qui ne dit pas son nom : transférer la solidarité aux caisses privées après mise en faillite du système public, réduit à peau de chagrin, couplée au désengagement de l'Etat reserré sur ses fonctions régaliennes de justice et de sécurité.

Voilà les conséquences du programme Sarkozy. Il est temps d'arrêter de se laisser bercer (berner ?). La politique de la droite actuelle, c'est moins d'argent pour les tâches de l'Etat, et moins d'argent pour la redistribution. C'est travailler plus pour gagner plus, peut-être, mais surtout gagner plus pour payer plus. Car il faudra bien financer sur ses deniers la baisse de sa pension, de ses indemnités chômage et de ses remboursements de sécu.

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