Commentaires des propositions de Royal (4) : la réussite éducative et culturelle
Remontée des débats
L’école n’apparaît plus comme un lieu sacralisé, les élèves semblent perdre, peu à peu, leurs repères. Pourtant, l’école joue un rôle essentiel en tant que lieu de socialisation. C’est le lieu où doit s’apprendre le respect des règles du bien vivre en société. Les élèves et les citoyens en puissance qui doivent être formés.
Sacraliser l'école ? En faire un sanctuaire ? Est-ce bien son rôle ?
D'ailleurs, ce n'est pas LE lieu où doit s'apprendre le respect des règles : la famille est là pour cela normalement, avant l'école.
Former les futurs citoyens, bien sûr.
Les ZEP ont été beaucoup débattues. L’individualisation du parcours scolaire, le soutien personnalisé aux devoirs permettraient de remédier à l’échec scolaire. La création de classes à « géométrie variable » avec un maximum de 25 élèves par classe a été régulièrement évoquée.
Pourquoi 25, pourquoi pas 20 ou 15 ? Le nombre ne vaut que dans les classes difficiles. Faire des classes de 40 élèves attentifs et motivés n'a jamais posé de problèmes : il n'y a qu'à voir les effectifs de prépas...
La formation des enseignants est également abordée. Repenser totalement l’IUFM, encourager la formation continue, telles sont quelques unes des suggestions concrètes des internautes.
Modifier la formation des enseignants, oui. Leur apprendre notamment à faire face aux difficultés qui les attendent face à des publics difficiles. Tenir une classe "normale" est déjà fatiguant, alors tenir une classe difficile... Sans compter que les objectifs pédagogiques ne sont pas les mêmes suivant le type de public.
Sur la carte scolaire, certains pensent qu’une utilisation différente permettrait de résoudre certains problèmes, d’autres citent à plusieurs reprises l’exemple de la ville de Tours, qui a réintégré dans le centre ville les ZEP afin de favoriser la mixité sociale.
La carte scolaire n'a pour seule difficulté que la création de ghettos sociaux. Pour briser le cercle infernal de l'échec dans les établissements en ZUS, il faut éliminer les ZUS. La carte scolaire n'a jamais été un outil de mixicité, il ne faut pas vouloir lui faire faire ce pour quoi elle n'est pas faite. Si on n'agit que sur la carte, alors il faut une géométrie variable dans le temps. Pendant 2 ou 3 ans, une rue va à tel établissement, puis pendant deux ou trois autres dans un autre, et on tourne.
La nécessité d’un lien très fort entre l’école et les parents est soulignée pour réinstaurer la confiance réciproque. La multiplication des rencontres entre les parents et les professeurs est souhaitée tant la responsabilisation des parents est perçue comme un levier essentiel.
Bla bla.
Se dégage le sentiment que le temps de la réforme est arrivé. Que l’école revienne aux fondamentaux ou qu’elle s’engage résolument dans la modernité, la réforme paraît essentielle pour réduire les inégalités sociales, pour permettre à tous les enfants de trouver leur place dans la société.
Bla bla.
Enjeux
Aujourd’hui, 150 000 élèves sortent du système scolaire sans qualification. L’école doit tenir la promesse républicaine d’égalité scolaire.
C'est l'égalité des chances qui doit être assurée, pas l'égalité. Mais comme disait Coluche, pour celui qui est noir, petit et con, c'est plus dur !
Propositions et mes commentaires :
- Reconnaître la mission fondamentale des enseignantsJe ne vois pas en quoi des Etats généraux amélioreront quoi que ce soit. Ce sont les conclusions de ces EG qui devront changer, mais le problème se posera immanquablement de savoir quoi appliquer dans l'ensemble des revendications et observations.
22- Organiser des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour améliorer leurs conditions de travail dans l’école, assurer la pleine reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l’emploi précaire.
- S’attaquer à l’échec scolaire à la racineTous les enfants sont déjà scolarisés dès 3 ans. Faut-il aller plus loin et accueillir dès 2 ans et demi ou 2 ans ?
23- Mettre en place un service public de la petite enfance et la scolarisation obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la maternelle.
Langue parlée, le français j'imagine. Y'a t'il beaucoup d'enfants qui ne parlent pas un français à peu près correct à 6 ans ? Je parle de ceux qui sont nés en France et qui y vivent depuis leur naissance, pas des enfants arrivés de l'étranger entre temps. S'agit-il donc de former les enfants étrangers à parler correctement le français ? C'est louable, çà évitera des problèmes ensuite. Mais en attendant, que fait-on de ceux qui maîtrisent déjà la parole à 3 ans ?
- Réaliser la promesse républicaine d’égalité scolaireD'égalité DES CHANCES. Pas d'égalité. Ce qui signifie donner plus aux élèves qui ont du mal du fait de carences par ailleurs.
24- Organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.Qui seront ces répétiteurs ? Les profs eux-mêmes ? Pas sûrs que çà les intéresse. Des emplois-jeunes ? Pas sûr de la qualité du suivi. Pas simple à mettre en oeuvre cette proposition.
25- Limiter à 17 le nombre d’élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation17 ? Pourquoi 17 et pas 12 ou 22 ? Pourquoi seulement dans les ZEP ?
ordinaire.
Un peu de maths : si 1% des élève sont considérés en difficulté, cela signifie que cet établissement aurait une DGH augmentée de 0,25%. Si 50% sont en difficulté, on augmente de 12,5%, si tous sont en difficulté, on passe à 25% en plus. Et on fait quoi de cette DGH ? On fait plus de classes ? Si 17 est le max, sans élèves en difficultés, cela signifie que s'ils sont tous en difficultés, on peut faire deux classes de 8 et 9 ? Ben non, car on a que 25% d'heures en plus...
Des limites mathématiques aux propositions...
26- Réviser la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d’éducation prioritaire.Il faut d'abord assurer la mixité sociale des quartiers, de tous les quartiers, avant de chercher à assurer la mixité des écoles. Personne ne viendra du centre-ville dans un établissement de ZUS, il ne faut pas rêver. Et quel ministre de l'éducation niterdira enfin aux établissements de créer des options élitistes pour s'assurer de bons élèves ?
Tiens, une idée, faire une option arabe ou sport en centre-ville et une option latin/grec, russe ou chinois, ou danse classique en ZEP.
Mais je suis sûr que les bobos du centre apprendraient alors l'arabe ou feraient du sport, tandis que les enfants destinés à la ZEP ne feraient pas plus de latin ou de danse classique...
Tiens ! Pourquoi les classes bilingues (européennes : abitur/franco-américaine, etc) ne sont jamais dans les ZEP ?
27- Renforcer la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera nécessaire, par la présence d’un deuxième adulte dans les classes.Deuxième adulte dans la classe = le prof est trop nul pour s'en tirer tout seul.
Par contre, plus de surveillants adultes (et pas des grands frères ou des étudiants de 19 ans), plus de CPE, plus de profs dans les établissements hors de leur heures de cours, oui.
28- Implanter des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en sont dépourvus. L’excellence scolaire ne doit pas être réservée aux établissements de centre-ville.Et qui ira dans ces établissements en prépa ? Les gens des banlieues, dont les dossiers n'auront pas été pris ailleurs... Ou ceux qui auront été refusé en centre-ville parce que trop faibles. Les bons iront toujours en centre-ville. A moins qu'il s'agisse de supprimer les prépas des centres-villes ? Bon courage !
Je ne comprends pas la proposition. Mais cela relève plus de l'action sociale que de l'éducation nationale.
- Epauler les parents en difficulté
29- Créer des emplois-parents, la généralisation d’écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité.
- Donner à notre Université les moyens de l’excellenceQue c'est beau !
30- Adopter une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de l’excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE. Renforcer l’autonomie des universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à niveau des universités (bâtiments, logements étudiants…).Alors, encore un peu de maths. En 5 ans, on va atteindre la moyenne. Donc la moyenne va augmenter, et donc il faudra encore augmenter les moyens ,mais la moyenne augmentera proportionnellement, et il faudra...
Bon, c'est facile de se moquer, mais je suppose qu'il s'agit de rejoindre la moyenne actuelle.
Renforcer l'autonomie des universités ? Bigre. Dans quels domaines ? Finance, recrutements, programmes, choix des étudiants ?
Associer les régions ? Mais ce sont déjà elles qui payent une bonne partie des investissements. Ce n'est pas une forme de décentralisation supplémentaire, reporterant le poids financier de l'université sur les régions ?
31- Créer un service public d’orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des débouchés offerts par chaque filière.Cà s'appelle les CIJ, non ? Et à quoi servent les revues de l'ONISEP ?
32- Créer une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources avec un contrat pour faciliter les études et l’entrée dans la vie active.Sous condition de ressources de qui ? Du jeune ou des parents ?
Actuellement ,les principales distorsions dans les aides au logement et autres bourses proviennent de ce qu'on demande les revenus des jeunes et non ceux de leurs parents...
Un contrat ? Un contrat de travail ? Un contrat emploi jeune ? Pas clair...
33- Engager le chantier national proposé par le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale.On parle aux initiés, là. C'est quoi ce chantier ?
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