Ce qui est gratuit n'a pas de valeur
C'est le slogan proféré par Mme Pécresse, Ministre de la Recherche, ce matin au micro de France Inter.
Ce qui est gratuit n'a pas de valeur...
Peut-on imaginer meilleure synthèse des idées de l'UMP dans cette phrase ?
Visée par cette saillie, la gratuité de l'enseignement, pour justifier que l'entrée à l'université soit payante. Mais c'est plus que cela qui est résumé dans cette phrase.
C'est l'idée libérale qu'il ne saurait y avoir de repas gratuit [anglais]. Si vous ne payez pas pour quelquechose, quelqu'un le paie pour vous. Cette idée qui semble insupportable à Mme Pécresse est pourtant la base de ce que la gauche appelle la solidarité : grossièrement, certains, qui en ont les moyens, payent pour d'autres, qui n'en ont pas les moyens, de façon à permettre l'accès à tous à certains services, dits publics. Cela pour limiter la pauvreté et créer les conditions d'une société plus vivable pour tous.
En France, sont ainsi financés : la gratuité de l'école publique, la gratuité de la santé, la gratuité de l'accès à l'administration, la gratuité de l'aide juridictionnelle, la gratuité de la police, la gratuité de nombreux services publics pour les plus pauvres, etc. Tout cela est "gratuit", dans le sens où il n'est pas nécessaire de sortir sa carte bleue avant d'être pris en charge par les pompiers ou pour entrer dans une classe. Tout le monde sait que cela a un coût. Ce coût est pris en charge par la collectivité, et chacun, à sa mesure, doit contribuer au financement de cela pour que tou le monde puisse en bénéficier.
Est-ce cette "gratuité" qui n'a pas de valeur ? Probablement, puisque le gouvernement auquel appartient Mme Pécresse, dans la droite ligne des gouvernements précédents dirigés par le même parti, souhaite revenir sur la gratuité des soins, déjà mise à mal, ainsi que sur pas mal d'autres moyens de redistribution. De même, ce gouvernement s'acharne à limiter les prélèvements sociaux et les impôts, ce qui a pour conséquence de ne pas pouvoir continuer à financer de manière collective les services publics. C'est le même mouvement qui conduit à l'individualisation des prestations. Face à la redistribution et à la mise en commun de ressources, la droite souhaite que chacun finance uniquement ce qu'il souhaite : son éducation, sa santé, éventuellement son chômage et sa retraite. Dans le programme de la droite, seules la justice et l'armée restent financées par les deniers publics.
Sous le clinquant et les annonces, c'est bien ce genre de conviction qui fonde l'action politique de ces dirigeants de droite : ce qui est gratuit n'a pas de valeur... Pour sourire un peu, on peut également penser que les élections sont gratuites. Doit-on en conclure que leur résultat n'a pas de valeur ? A entendre Mme Pécresse, il semble bien que cela soit le cas.
Ce qui est gratuit n'a pas de valeur...
Peut-on imaginer meilleure synthèse des idées de l'UMP dans cette phrase ?
Visée par cette saillie, la gratuité de l'enseignement, pour justifier que l'entrée à l'université soit payante. Mais c'est plus que cela qui est résumé dans cette phrase.
C'est l'idée libérale qu'il ne saurait y avoir de repas gratuit [anglais]. Si vous ne payez pas pour quelquechose, quelqu'un le paie pour vous. Cette idée qui semble insupportable à Mme Pécresse est pourtant la base de ce que la gauche appelle la solidarité : grossièrement, certains, qui en ont les moyens, payent pour d'autres, qui n'en ont pas les moyens, de façon à permettre l'accès à tous à certains services, dits publics. Cela pour limiter la pauvreté et créer les conditions d'une société plus vivable pour tous.
En France, sont ainsi financés : la gratuité de l'école publique, la gratuité de la santé, la gratuité de l'accès à l'administration, la gratuité de l'aide juridictionnelle, la gratuité de la police, la gratuité de nombreux services publics pour les plus pauvres, etc. Tout cela est "gratuit", dans le sens où il n'est pas nécessaire de sortir sa carte bleue avant d'être pris en charge par les pompiers ou pour entrer dans une classe. Tout le monde sait que cela a un coût. Ce coût est pris en charge par la collectivité, et chacun, à sa mesure, doit contribuer au financement de cela pour que tou le monde puisse en bénéficier.
Est-ce cette "gratuité" qui n'a pas de valeur ? Probablement, puisque le gouvernement auquel appartient Mme Pécresse, dans la droite ligne des gouvernements précédents dirigés par le même parti, souhaite revenir sur la gratuité des soins, déjà mise à mal, ainsi que sur pas mal d'autres moyens de redistribution. De même, ce gouvernement s'acharne à limiter les prélèvements sociaux et les impôts, ce qui a pour conséquence de ne pas pouvoir continuer à financer de manière collective les services publics. C'est le même mouvement qui conduit à l'individualisation des prestations. Face à la redistribution et à la mise en commun de ressources, la droite souhaite que chacun finance uniquement ce qu'il souhaite : son éducation, sa santé, éventuellement son chômage et sa retraite. Dans le programme de la droite, seules la justice et l'armée restent financées par les deniers publics.
Sous le clinquant et les annonces, c'est bien ce genre de conviction qui fonde l'action politique de ces dirigeants de droite : ce qui est gratuit n'a pas de valeur... Pour sourire un peu, on peut également penser que les élections sont gratuites. Doit-on en conclure que leur résultat n'a pas de valeur ? A entendre Mme Pécresse, il semble bien que cela soit le cas.
Libellés : politique
2 Commentaire(s) :
Et là: ce qui est gratuit est gaspillé ? ( ou bien doit absolument être gaspillé...)
@zeclectron :
Je ne comprends pas bien votre question.
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