France Inter prend le pli de l'information d'Etat
Ce matin sur France Inter, trois moments qui m'auraient semblé impensables il y a quelques années. Cette station de radio, publique, financée par nos soins, semble avoir pris complètement le pli de l'information d'Etat.
Premier moment, la visite de Mme Sarkozy en Libye.
Deuxième moment, le choix du terme d' "assistance" pour parler d' "aide sociale".
Troisième moment, l'intervention d'un membre de la Commission Sarkozy chargée de réfléchir (tu parles !) aux évolutions souhaitables des institutions.
La visite de la femme du chef de l'Etat en territoire étranger est un récidive. Cette personne, qui ne possède aucune fonction officielle, aucun mandat, aucune mission, est l'envoyée de la France en Libye. Elle n'est pourtant pas ministre des affaires étrangères, elle n'est pas un diplomate, mais elle est la femme du président français. Et France Inter de rapporter le fait, comme s'il était anodin et normal. Pas un questionnement, pas une remarque. Des faits, rien que des faits. Une investigation poussée pour rapporter aux citoyens français les conditions de ce voyage : un avion présidentiel, affrêté par qui ? Par nous. Pour faire voyager qui ? La femme du président. Qui a quelle mission ? Délivrer les infirmières bulgares et le médecin palestinien et les rappatrier en Bulgarie. Très bien ! Au nom de qui ? Heu... Avec quelle légitimité ? Heu... Avec quel financement ? Houla ! Bref, un grand moment de journalisme, comme France INter sait trop bien les fabriquer depuis quelques temps.
Le choix du terme "assistance" pour parler des aides sociales est lui aussi sympomatique. Qui martèle ce terme, en lieu et place d' "aide sociale", peu connoté ou de "solidarité", certes plus connoté "de gauche" ? L'UMP, depuis des années. Le candidat Sarkozy depuis des mois. Les députés UMP depuis des semaines. Pourquoi le choix de ce mot, dans ce cas ? Pourquoi répéter que l'aide sociale, qui est un droit, pour laquelle les gens reçoivent un revenu indirect, qui permet d'éviter les situations de très grande pauvreté et de maintenir un semblant de dignité chez ceux que la vie n'a pas gâtés, pourquoi donc le nommer "assistance" en reprenant la connotation UMP de ce mot ? Seule réponse possible, qui me désole : France Inter est aux ordres d'une rédaction qui a choisi un camp. Dur à avaler, hein ?
L'intervention du membre de la Commission maintenant, grand moment d'interview. Florilège : "le pouvoir présidentiel ne saurait être renforcé, il est déjà très grand", "permettre l'intervention du Président devant l'Assemblée profitera avant tout à l'Assemblée", "la présence obligatoire des députés à l'Assemblée permettra de rendre du pouvoir aux députés face au gouvernement qui a pris l'habitude de faire passer ses textes devant une Assemblée vide", "l'obligation de siéger deux jours par semaine n'est pas trop demander aux députés. Il y aura retenue sur salaire pour les absnets". Est-il possible de laisser quelqu'un enfiler des perles sans oser le reprendre une seule fois ? Cela ne s'appelle t'il pas, en langage courant, "servir la soupe" ? Quel est l'intérêt, pour France Inter, de relayer de telles propos, sans oser une remise en perspective, sans parler même d'une remise en place. Quelques idées ?
Allez, je suis en verve :
- Le pouvoir présidentiel ne saurait être renforcé ? Ne peut on imaginer pourtant un régime ou le premier ministre disparaitrait au profit du président ?
- L'intervention du Président directement à l'Assemblée profitera à celle-ci ? Cela signifie t'il que l'Assemblée pourra poser des questions au Président ou voter une motion de défiance, voire de censure, un genre d'empêchement ou de destitution directe ?
- Comment la présence massive de députés pourrait-elle changer quoi que ce soit au résultat des votes d'une majorité godillot, puisque les députés sont majoritairement du côté du gouvernement ?
- Les députés ont un salaire ? Tiens ? Depuis quand les indemnités parlementaires font-elles office de salaire ?
Bref, un peu de journalisme de base aurait pu avantageusement remplacer la louche que tenait ce matin l'intervieweur... Mais à quoi bon poser des questions qui dérangeraient le calme feutré qui règne dans le studio d'une radio d'Etat ?
Premier moment, la visite de Mme Sarkozy en Libye.
Deuxième moment, le choix du terme d' "assistance" pour parler d' "aide sociale".
Troisième moment, l'intervention d'un membre de la Commission Sarkozy chargée de réfléchir (tu parles !) aux évolutions souhaitables des institutions.
La visite de la femme du chef de l'Etat en territoire étranger est un récidive. Cette personne, qui ne possède aucune fonction officielle, aucun mandat, aucune mission, est l'envoyée de la France en Libye. Elle n'est pourtant pas ministre des affaires étrangères, elle n'est pas un diplomate, mais elle est la femme du président français. Et France Inter de rapporter le fait, comme s'il était anodin et normal. Pas un questionnement, pas une remarque. Des faits, rien que des faits. Une investigation poussée pour rapporter aux citoyens français les conditions de ce voyage : un avion présidentiel, affrêté par qui ? Par nous. Pour faire voyager qui ? La femme du président. Qui a quelle mission ? Délivrer les infirmières bulgares et le médecin palestinien et les rappatrier en Bulgarie. Très bien ! Au nom de qui ? Heu... Avec quelle légitimité ? Heu... Avec quel financement ? Houla ! Bref, un grand moment de journalisme, comme France INter sait trop bien les fabriquer depuis quelques temps.
Le choix du terme "assistance" pour parler des aides sociales est lui aussi sympomatique. Qui martèle ce terme, en lieu et place d' "aide sociale", peu connoté ou de "solidarité", certes plus connoté "de gauche" ? L'UMP, depuis des années. Le candidat Sarkozy depuis des mois. Les députés UMP depuis des semaines. Pourquoi le choix de ce mot, dans ce cas ? Pourquoi répéter que l'aide sociale, qui est un droit, pour laquelle les gens reçoivent un revenu indirect, qui permet d'éviter les situations de très grande pauvreté et de maintenir un semblant de dignité chez ceux que la vie n'a pas gâtés, pourquoi donc le nommer "assistance" en reprenant la connotation UMP de ce mot ? Seule réponse possible, qui me désole : France Inter est aux ordres d'une rédaction qui a choisi un camp. Dur à avaler, hein ?
L'intervention du membre de la Commission maintenant, grand moment d'interview. Florilège : "le pouvoir présidentiel ne saurait être renforcé, il est déjà très grand", "permettre l'intervention du Président devant l'Assemblée profitera avant tout à l'Assemblée", "la présence obligatoire des députés à l'Assemblée permettra de rendre du pouvoir aux députés face au gouvernement qui a pris l'habitude de faire passer ses textes devant une Assemblée vide", "l'obligation de siéger deux jours par semaine n'est pas trop demander aux députés. Il y aura retenue sur salaire pour les absnets". Est-il possible de laisser quelqu'un enfiler des perles sans oser le reprendre une seule fois ? Cela ne s'appelle t'il pas, en langage courant, "servir la soupe" ? Quel est l'intérêt, pour France Inter, de relayer de telles propos, sans oser une remise en perspective, sans parler même d'une remise en place. Quelques idées ?
Allez, je suis en verve :
- Le pouvoir présidentiel ne saurait être renforcé ? Ne peut on imaginer pourtant un régime ou le premier ministre disparaitrait au profit du président ?
- L'intervention du Président directement à l'Assemblée profitera à celle-ci ? Cela signifie t'il que l'Assemblée pourra poser des questions au Président ou voter une motion de défiance, voire de censure, un genre d'empêchement ou de destitution directe ?
- Comment la présence massive de députés pourrait-elle changer quoi que ce soit au résultat des votes d'une majorité godillot, puisque les députés sont majoritairement du côté du gouvernement ?
- Les députés ont un salaire ? Tiens ? Depuis quand les indemnités parlementaires font-elles office de salaire ?
Bref, un peu de journalisme de base aurait pu avantageusement remplacer la louche que tenait ce matin l'intervieweur... Mais à quoi bon poser des questions qui dérangeraient le calme feutré qui règne dans le studio d'une radio d'Etat ?
Libellés : France Inter, médias
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