12.11.05

J'suis l'pornographe du phonographe

- Madame, juste le fait qu’on puisse avoir cette conversation, ici, sans se prendre la tête, c’est un truc que le X nous a apporté.
- Explique...
- La qualité des films, c’est pas ça l’important. Qu’ils soient « crades » ou qu’ils soient artistiques, on s’en fout. On n’a même pas besoin de les regarder. Faut juste qu’y z’existent. Les pornos sont autorisés depuis avant ma naissance, depuis presque 30 ans. Ca veut dire que toutes les nouvelles générations, elles sont nées dans une société où on a le droit de montrer le sexe et d’en parler. J’ai causé avec mes grands-parents, y disent que ça fait une énorme différence avec leur jeunesse à eux. Eux, on leur bourrait le crâne avec des tas d’histoires pour leur faire peur, les roses, les abeilles, le pêché, la Vierge Marie, le Diable. On leur disait que se masturber ça rend sourd et qu’y z’iraient en prison si y regardaient une photo de femme à poil. Presque tous, y rataient leur vie et y passaient à côté du plaisir ou y devenaient pervers parce qu’on leur avait fait croire que jouer avec son corps c’est sale et dangereux. Pour nous, comme on a des films de boule à la télé, on comprend bien que tous ces trucs sur la morale, le danger, la punition, c’était du méchant pipeau et que le sexe, c’est simplement un truc normal et intéressant et qu’on a le droit de vivre avec, de se marrer, de le photographier, de le peindre, de le filmer, de le raconter, de « remplir d’étoiles un corps qui bat et de tomber mort, brûlé d’amour »(1)... De fabriquer du bonheur avec en vitesse avant que les méchants nous l’interdisent encore une fois...
Un silence dans la classe.
Hélène s’étonne.
- Pourquoi vous pleurez, maîtresse ?


Pour ceux qui pensent que le sexe est un truc de tarés, le texte ci-dessus provient du blog de John B. Root.
Si vous le connaissez, vous n'avez pas besoin d'aller voir pour lire le début de ce texte (pas besoin d'être majeur, B. Root ayant autocensuré son blog, mais attention quand même aux plus jeunes...).

YR