Contrat d'accueil et d'intégration
Ainsi, le 30 juin dernier a été voté par les deux assemblées, le texte de loi relatif à l'immigration et l'intégration.
Ce texte contient des modifications du Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et des Demandeurs d'Asile.
Parmi ces modifications, on note la création d'un contrat d'accueil et d'intégration, à l'article 4.
Rappelons que le législateur, donc le Gouvernement de M. Villepin en l'espèce, et le ministre de l'Intérieur en particulier, motivent cet article de la façon suivante :Article 4
I. - Dans la section 2 du chapitre Ier du titre Ier du livre III du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, il est inséré un article L. 311-9 ainsi rédigé :
« Art. L. 311-9. - L'étranger admis pour la première fois au séjour en France ou qui entre régulièrement en France entre l'âge de seize ans et l'âge de dix-huit ans, et qui souhaite s'y maintenir durablement, prépare son intégration républicaine dans la société française.
« À cette fin, il conclut avec l'État un contrat d'accueil et d'intégration, traduit dans une langue qu'il comprend, par lequel il s'oblige à suivre une formation civique et, lorsque le besoin en est établi, linguistique. La formation civique comporte une présentation des institutions françaises et des valeurs de la République, notamment l'égalité entre les hommes et les femmes et la laïcité. La formation linguistique est sanctionnée par un titre ou un diplôme reconnus par l'État. L'étranger bénéficie d'une session d'information sur la vie en France et, le cas échéant, d'un bilan de compétences professionnelles. Toutes ces formations et prestations sont dispensées gratuitement. Lorsque l'étranger est âgé de seize à dix-huit ans, le contrat d'accueil et d'intégration doit être cosigné par son représentant légal régulièrement admis au séjour en France.
« Lors du premier renouvellement de la carte de séjour, il peut être tenu compte du non-respect, manifesté par une volonté caractérisée, par l'étranger, des stipulations du contrat d'accueil et d'intégration.
« L'étranger ayant effectué sa scolarité dans un établissement d'enseignement secondaire français à l'étranger pendant au moins trois ans est dispensé de la signature de ce contrat.
« L'étranger qui n'a pas conclu un contrat d'accueil et d'intégration lorsqu'il a été admis pour la première fois au séjour en France peut demander à signer un tel contrat.
« Un décret en Conseil d'État fixe les conditions d'application du présent article. Il détermine la durée du contrat d'accueil et d'intégration et ses conditions de renouvellement, les actions prévues par le contrat et les conditions de suivi et de validation de ces actions, dont la reconnaissance de l'acquisition d'un niveau satisfaisant de maîtrise de la langue française et la remise à l'étranger d'un document permettant de s'assurer de l'assiduité de celui-ci aux formations qui lui sont dispensées. »
II. - L'article L. 117-1 du code de l'action sociale et des familles est ainsi rédigé :
« Art. L. 117-1. - Les règles relatives au contrat d'accueil et d'intégration sont fixées à l'article L. 311-9 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. »
Le Gouvernement entend promouvoir, dans ce cadre, une immigration choisie. C'est l'objet du titre Ier du projet de loi.
Le chapitre Ier énonce les dispositions générales relatives à l'entrée et au séjour des étrangers en France.
L'article 4 généralise le contrat d'accueil et d'intégration, qui doit être signé par tout étranger admis pour la première fois au séjour en France et qui souhaite s'y maintenir durablement.Défini dans un nouvel article du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (L. 311-7), le contrat, qui engage l'État et l'étranger signataire, constitue la première étape de l'intégration de l'étranger à la société française. L'étranger recevra une formation civique, comportant une présentation des institutions et des valeurs de la République, dont l'égalité entre les hommes et les femmes. Il bénéficiera également d'une formation linguistique et, le cas échéant, d'un bilan de compétences professionnelles.
En outre, l'article L. 117-1 du code de l'action sociale et des familles établit un lien entre le dispositif d'action sociale et le droit du séjour, en renvoyant la définition du contrat d'accueil et d'intégration au code de l'entrée et du séjour des étrangers.
Ceci étant rappelé, prenons maintenant le temps de discuter un peu.
L'étranger admis pour la première fois au séjour en France ou qui entre régulièrement en France entre l'âge de seize ans et l'âge de dix-huit ans, et qui souhaite s'y maintenir durablement, prépare son intégration républicaine dans la société française.
- qui souhaitent se maintenir en France durablement,
- qui arrivent en France pour la 1ère fois,
- ou qui ont entre 16 ans et 18 ans ;
- qui n'ont pas effectué 3 ans de scolarité dans un lycée français à l'étranger.
Dès le premier alinea, on est donc dans le flou : impossible de savoir qui est vraiment concerné par cette mesure et qui devra (car c'est la loi, donc c'est une obligation) signer ce contrat ? La voonté du législateur n'est pas claire : l'étranger entrant en France devra t'il systématiquement signer ce contrat ; devra t'il s'engager sur une durée de séjour pour ne pas le signer ; pourquoi un mineur entre 16 et 18 ans serait-il contraint à ce contrat, s'il ne souhaite pas rester au-delà de sa majorité ?
Passons sur le fait que dans la pratique, les lycées d'enseignement français à l'étranger sont réservés aux rejetons de la classe dirigeante du pays dans lequel est installé cet établissement... L'immigration choisie est clairement affirmée par ce simple détail.
Par contre, il est clair que dans le cas où tout étranger arrivant sur le sol français et autorisé à y séjourner plus de 3 mois pourrait en pratique se voir contraint de s'engager sur ce contrat, quand bien même il ne souhaite pas rester "durablement" sur le territoire français, ce qui permettra aux autorités françaises de mettre un grand nombre de conditions à son séjour.
Mais quelles sont ces conditions opposables au demandeur d'un renouvellement ?
- Obligation de formation civique ;
- Au besoin, obligation de formation linguistique ;
- Information sur la vie en France ;
- Au besoin, bilan de compétences.
la présentation des institutions françaises et des valeurs de la République, notamment l'égalité entre les hommes et les femmes et la laïcité.
Ceci étant dit, il n'est certes pas illégitime de vouloir doter les nouveaux entrants en France, pour peu qu'ils souhaitent de plus y rester, d'un bagage culturel minimum qui leur facilitera la vie et leur évitera de commettre certains impairs. Cela pouvait sans doute être réalisé sans passer par un "contrat" à valeur coercitive.
Sur le fond, reste également à trancher la valeur légale de ce contrat, dans le sens où il existe une très grande jurisprudence sur ce thème.
2 Commentaire(s) :
hum.. oui.. quoi dire de plus.. tellement de choses malheureusement..
les lycées français ne sont pas uniquement réservés aux rejetons de français auquel cas de toute façon cela ne favorise pas l'immigration choisie qui concerne spécifiquement les étrangers
magnifique prestation sur la notion de "durablement", mais qu'apporte-t-elle exactement de concret? les politiques d'accueil concernent les hommes et les femmes (et les enfants) qui souhaitent venir vivre en france, la mention de la durée de leur séjour ne choque que vous, d'autant que vous semblez confondre tourisme et immigration!
seuls les étrangers hors Union européenne sont totalement dépourvus de droit de vote
il est dommage que vous ayez une lecture en terme de "mauvais" et de "bons" étrangers, surtout lorsque vous associez "en caricaturant" a peine mauvais avec musulmans, n'avez-vous jamais entendu parler de la condition de la femme dans les campagnes chinoises??
outre la partialité de votre texte, je suis étonnée que vous n'ayez pas l'air de savoir (ou que vous ne fassiez pas mention) du fait que la généralisation du contrat d'accueil et d'intégration à l'ensemble du territoire a été voté et inscrit dans la loi de cohésion sociale de 2005 et pas du tout dans la nouvelle loi d'immigration et d'intégration de notre ami commun...
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