Jeu de chaises musicales entre dirigeants
Noël Forgeard, coprésident exécutif français d'EADS, a démissionné. Il est remplacé par le président du conseil d'administration de la SNCF, Louis Gallois.
Que vient faire un type qui dirige des trains dans l'aviation ?
Hé bien, c'est simple : Louis Gallois, est aussi l'ancien président d'Aerospatiale, l'une des sociétés à l'origine de la création d'EADS en 2000, et coprésident du conseil d'administration du groupe.
Je suis ravi d'apprendre qu'on peut à la fois présider à la destinée de la SNCF et co-présider à celle d'EADS.
Rappelons que la SNCF, en 2004, c'est 238000 salarariés, 320 millions de clients voyageurs, 121 millions de tonnes de fret transportées, et 31 000 km de voie ferrée. C'est aussi 22 milliards de chiffre d'affaire et 640 millions d'euros de bénéfice.
Je ne reviens pas sur EADS, présenté partout par les médias. Si ? Bon, d'accord.
EADS, c'est Airbus et beaucoup d'autres petites choses, telles que Eurocopter, ou la fabrication d'armes (missiles). Bref, EADS, c'est 37 milliards de chiffre d'affaire et 1,7 milliard d'euros.
Pourquoi je ne vous parle que de CA et de résultat net ? Parce que pour qu'un type puisse diriger la SNCF puis EADS, c'est parce qu'on ne lui demande que du chiffre. Sinon, comment expliquer que le même homme puisse être le maître du rail, puis le maître du ciel et des armes, si ce n'est pour des talents financiers ?
A noter que Anne-Marie Idrac, actuelle PDG de la RATP, va prendre la présidence de la SNCF en remplacement de Louis Gallois. Au moins, dans ce cas, on reste dans le rail...
Mais Mme Idrac sera elle-même remplacée à la tête de la RATP par Pierre Mongin, directeur de cabinet du premier ministre Dominique de Villepin.
Vous lisez bien : directeur de cabinet du premier ministre !
Eh oui ! On oublie trop vite, à force de parler de milliards, que ces conglomérats, ces groupes et ces entreprises, sont publiques ! Qu'elles nous appartiennent, en fin de compte. Et qu'on a le droit de demander des comptes à tous ces gens, qui prétendent gérer des fabriques d'armes comme un service de transport, ou comme le cabinet d'un ministre, fut-il le premier d'entre eux.
En fait, à y regarder de près, Louis Gallois sort de l'ENA en 1972. Il entre au ministère des finances et devient beaucoup plus tard, dans un autre ministère... directeur de cabinet ! Du ministre de... la défense !
Est-il si choquant que des hauts fonctionnaires deviennent PDG de groupes publics ? Peut-être pas.
Mais ce qui est choquant, c'est qu'un haut-fonctionnaire puisse être capable de croire qu'il peut participer à diriger plusieurs entreprises en même temps ! De la même façon qu'il n'est pas possible d'honorer plusieurs mandats d'élu en même temps, il n'est pas humainement raisonnable de prendre autant de responsabilités quand il n'est pas possible de les honorer. Halte au cumul !
Que vient faire un type qui dirige des trains dans l'aviation ?
Hé bien, c'est simple : Louis Gallois, est aussi l'ancien président d'Aerospatiale, l'une des sociétés à l'origine de la création d'EADS en 2000, et coprésident du conseil d'administration du groupe.
Je suis ravi d'apprendre qu'on peut à la fois présider à la destinée de la SNCF et co-présider à celle d'EADS.
Rappelons que la SNCF, en 2004, c'est 238000 salarariés, 320 millions de clients voyageurs, 121 millions de tonnes de fret transportées, et 31 000 km de voie ferrée. C'est aussi 22 milliards de chiffre d'affaire et 640 millions d'euros de bénéfice.
Je ne reviens pas sur EADS, présenté partout par les médias. Si ? Bon, d'accord.
EADS, c'est Airbus et beaucoup d'autres petites choses, telles que Eurocopter, ou la fabrication d'armes (missiles). Bref, EADS, c'est 37 milliards de chiffre d'affaire et 1,7 milliard d'euros.
Pourquoi je ne vous parle que de CA et de résultat net ? Parce que pour qu'un type puisse diriger la SNCF puis EADS, c'est parce qu'on ne lui demande que du chiffre. Sinon, comment expliquer que le même homme puisse être le maître du rail, puis le maître du ciel et des armes, si ce n'est pour des talents financiers ?
A noter que Anne-Marie Idrac, actuelle PDG de la RATP, va prendre la présidence de la SNCF en remplacement de Louis Gallois. Au moins, dans ce cas, on reste dans le rail...
Mais Mme Idrac sera elle-même remplacée à la tête de la RATP par Pierre Mongin, directeur de cabinet du premier ministre Dominique de Villepin.
Vous lisez bien : directeur de cabinet du premier ministre !
Eh oui ! On oublie trop vite, à force de parler de milliards, que ces conglomérats, ces groupes et ces entreprises, sont publiques ! Qu'elles nous appartiennent, en fin de compte. Et qu'on a le droit de demander des comptes à tous ces gens, qui prétendent gérer des fabriques d'armes comme un service de transport, ou comme le cabinet d'un ministre, fut-il le premier d'entre eux.
En fait, à y regarder de près, Louis Gallois sort de l'ENA en 1972. Il entre au ministère des finances et devient beaucoup plus tard, dans un autre ministère... directeur de cabinet ! Du ministre de... la défense !
Est-il si choquant que des hauts fonctionnaires deviennent PDG de groupes publics ? Peut-être pas.
Mais ce qui est choquant, c'est qu'un haut-fonctionnaire puisse être capable de croire qu'il peut participer à diriger plusieurs entreprises en même temps ! De la même façon qu'il n'est pas possible d'honorer plusieurs mandats d'élu en même temps, il n'est pas humainement raisonnable de prendre autant de responsabilités quand il n'est pas possible de les honorer. Halte au cumul !
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