3.9.06

Rétrolien : Nicolas Sarkozy au Medef

Jeudi dernier, invité par le Medef, le chef de l'UMP en campagne a déclaré :
la France ne s'est "pas encore remise du choix historiquement stupide d'expliquer aux gens qu'en travaillant moins, on pourrait gagner davantage".
Olivier Bouba-Olga décortique cette sentence sarkozienne sous l'angle économique.


C'est ICI, et c'est bien. Ou l'on apprend que les revenus augmentent alors que le temps de travail diminue, et ce partout dans le monde. Mais après tout, notre ambitieux ministre a une formation d'avocat, pas d'économiste. D'ailleurs, il n'a été ministre de l'économie que pendant 9 mois...

Extrait final :
On peut gagner plus en travaillant moins si la productivité du travail augmente : les gains de productivité, ca veut dire que la croissance des richesses produites est supérieure à la croissance des ressources mobilisées. On peut en profiter soit pour maintenir constant les ressources mobilisées (notamment en travail = constance des heures travaillées) et accroître les revenus des salariés ; soit pour réduire les ressources mobilisées (diminution du temps de travail par exemple).

Après on peut débattre sur les choix les plus pertinents pour l'avenir : faut-il continuer sur cette tendance? Quand? à quel rythme? N'a-t-on pas été trop loin et/ou trop vite?
Remarque personnelle :

On pourrait aussi faire remarquer au ministre que les 35 heures, c'était surtout travailler moins individuellement pour que des postes se libèrent, à salaire constant. Ce qui signifie en langage que le Président de l'UMP comprend : travailler moins pour gagner autant et que d'autres trouvent du travail.

L'erreur fondamentale des 35 heures a probablement été de croire que la productivité resterait constante, et que par conséquent il faudrait un même nombre d'hommes.heures pour réaliser le même travail. On a plutôt observé que la productivité a fait un bond plusieurs années de suite, alors que les salaires restaient bloqués pendant des années, conséquence des négociations par branche.

L'autre erreur, dont j'ai déjà parlé ici, a été de laisser des régimes distincts se créer entre cadres er non-cadres, entre TPE/PME et grosses boîtes, sur le régime des RTT. C'est ce que j'écrivais :
De plus, sur le fond, l'état des lieux réalisé par Mme Royal est assez bien vu. Les cadres et les grandes entreprises ont su profiter de la réduction du temps de travail, laissée à la négociation par Mme Aubry. Les syndicats des grandes boîtes ont pu obtenir jusqu'à 23 jours de RTT, quand les petites boîtes sont seulement passées à 35 heures par semaine, en continuant à travailler le temps nécessaire à la réalisation des commandes en cours...