29.1.10

Bugbrother s'énerve sur la "vie privée" et a bien raison de le faire

Bugbrother s'énerve :

J’aurais aimé que cette Journée soit aussi l’occasion de revenir sur ce pourquoi, et comment, le ministère de l’Intérieur a réussi à faire passer, en force, ses deux nouveaux fichiers Edvige, tout en enterrant en grande pompe la proposition parlementaire d’encadrement des fichiers policiers, alors que le quart des 58 fichiers policiers est hors la loi, sur le projet de triplement du nombre de caméras de vidéosurveillance (alors que l’on sait qu’elles sont inefficaces), ou encore sur la démagogie sécuritaire qui préside à l’accroissement de la surveillance des passagers aériens (scanners, fichiers, contrôles au faciès), au motif qu’un terroriste a tenté (sans succès faut-il le rappeler) de faire péter son slip ?

Les terroristes ont gagné : ils n’ont plus besoin de tuer des gens pour les terroriser. Et nos dirigeants foncent dans le panneau, et banalisent encore et toujours plus les technologies de surveillance.

Pendant ce temps-là, la CNIL et ses pairs, créés pour protéger les citoyens du fichage administratif et de la surveillance d’Etat, nous alertent sur les dangers pris par ces ados qui montrent leurs fesses sur Facebook.

Il y a un mot pour qualifier cela : c’est de la novlangue. On ne retient généralement de 1984, le roman de George Orwell, que la seule société de surveillance. On oublie que, pour y parvenir, la Police de la pensée de Big Brother organise aussi un appauvrissement planifié de la langue. On ne “surveille” pas pour “surveiller“, mais pour contrôler, et se maintenir au pouvoir.

La question de la “vie privée” est politique : il n’y a pas de libertés sans vie privée. Et je me plais à penser que le sujet est autrement plus intéressant, important et vital pour nos démocraties que ces histoires de fesses sur Facebook…


9.1.10

Un billet plein de bon sens sur le risque terroriste dans les avions

C'est ici, et c'est bien.

Sur l'inanité de la "course aux armements" pour le contrôle d'accès dans les avions.
Sur l'inanité de vouloir battre les terroristes à leur propre jeu.
Sur l'inanité de se faire peur avec le terrorisme.
Sur l'inanité du prix à payer pour avoir moins peur.

Et en filigranes, l'émergence d'un contrôle social et le recul des libertés sous prétexte de lutte antiterroriste.

C'est en cours en France depuis des années. Cela ne va qu'en empirant.
Tout çà parce qu'on cherche à nous faire peur. Mais qui est ce ON ?
Les terroristes ou les anti-terroristes ?

A quand un quota de 30% de fils de cadres dans les lycées professionnels ?

la proposition des quotas de boursiers dans ces seuls établissements, même s'il ne reste qu'au niveau des propositions, est extrêmement perverse : elle contribue en effet à maintenir l'idée que, hors des grandes écoles, il n'y a pas de salut, qu'elles sont les seules à valoir les coups, à avoir quelque chose à proposer aux étudiants. Non seulement l'université et les formations courtes du type BTS disparaissent alors qu'elles apportent une contribution significative à la mobilité sociale, à la réussite des étudiants et à la formation d'une main-d'oeuvre de qualité, non seulement les formations professionnelles ne sont mêmes pas évoquées par qui ce soit, mais surtout l'idée demeure que la guerre pour les places, pour un petit nombre de formations, est tout à fait normale. On légitime un peu plus l'idée que seule compte la réussite d'un petit groupe d'étudiants, qui formeront l'élite, et que l'on peut abandonner les autres - et que, donc, pour ceux qui ne font pas partis des "élus", c'est vae victis.

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