29.1.09

Le niveau baisse en CM2

A l'occasion de la grande évaluation des CM2, décriée comme il se doit par les mouvements gauchistes noyautant l'éducation nationale, le Gouvernement aura prouvé que le niveau ne cesse de baisser.

Qu'il nous soit permis, pour fermer une fois pour toute le clapet de ceux qui croient encore que l'école n'a pas échoué - depuis 1981 de sinistre mémoire - à faire reculer le pourcentage d'incultes et d'analphabètes dans notre pays du verbe et de l'écrit, qu'il nous soit permis de citer la rédaction d'un élève, représentatif de l'échantillon évalué.

Nous l'appelerons Nicolas, pour conserver l'anonymat de ce petit et ne pas jeter l'opprobe ni sur sa famille, ni sur son école et ses maîtres.

Nicolas, donc, a produit lors des évaluations du 22 janvier dernier, une rédaction plutôt longue, ce qui est un bon point, mais truffée d'erreurs tant grammaticales que syntaxiques.

Jugez plutôt :

Face à la crise, nous il serait catastrophique de nous replier sur nous-mêmes, il serait catastrophique d’attendre frileusement que ça passe, cette stratégie là de l’immobilisme, de la frilosité et du repli sur soi, elle nous est interdite ce n’est pas une question d’idéologie, ce n’est pas une question de droite ou de gauche, c’est une question de bon sens, il n’y a aucune espérance à attendre d’une stratégie faite d’immobilisme et de repli sur soi.


Une phrase très longue, dénuée de sens, avec une inversion du complément d'objet en début de phrase...

Dans notre pays ce n’est pas une chose que l’on fait facilement et pourtant il faut le faire.

Pas de fautes, mais une syntaxe très approximative.

On la mènera jusqu'au bout, mais vraiment les moyens supplémentaires, si les réformes prospèrent et si l'évaluation se développe.

Phrase amphigourique. Aucune syntaxe.

On a réfléchi en 1945, on a encore un peu réfléchi dans les années 60 et on a annoncé que l'on arrêté de réfléchir dans les années 80.

Faute de conjugaison.

Ne servent-ils pas parfois d’alibi aux conservateurs de tous poils, que l'on trouve à droite en nombre certain et à gauche en nombres innombrables.

Défaut de construction. Répétitions. Nombres innombrables ?

Que l’on commente le malaise. Que l’on décrit le malaise. Que l’on réfléchit sur
le malaise. Que l’on pense au malaise. On entretient le malaise.

Anaphore sur le final, plutôt rare. Mais lourd, surtout par la juxtaposition de propositions subordonnées sans principales.

Parce que nous avons parfaitement conscience de toutes les promesses qui ont été
faites et en général non tenues.

Phrase dénuée de sens, par défaut de construction.


Mais même en logique, le niveau de Nicolas reste très faible. Par exemple, cette perle :

C'est une réalité et si la réalité est désagréable, ce n'est pas désagréable parce que je le dis, c'est désagréable parce qu'elle est la réalité, c'est quand même cela qu'il faut voir.

Raisonnement circulaire : si la réalité est désagréable... c'est parce qu'elle est la réalité.

C’est parce que c’est difficile que cela n’a pas été fait jusqu’à présent. Parce que si cela avait été facile, cela aurait été fait. Donc ce n’est pas la peine de m’indiquer qu’il y aura des difficultés, je le sais. Mais les difficultés que nous aurons à affronter dans le mouvement sont beaucoup plus faciles à surmonter que celles que l’on aura affrontées dans l’immobilisme.

Tautologie : si cela avait été facile, cela aurait été fait.
Faute de conjugaison ou de raisonnement ? Le futur antérieur en lieu et place du conditionnel change le sens.

Ainsi, nous tenons des promesses que nous n’avons pas faites.

Comment est-il possible de tenir quelquechose qui n'a pas été promis ?


On le voit, par l'exemple de Nicolas, l'école a profondément besoin de réformes. Les tenants de l'immobilisme, qui ont obtenu le report du projet du bon ministre Darcos, auront là matière à réfléchir. Il est plus que temps de renverser la tendance. Il n'est pas normal qu'un gamin de CM2 du haut de son mètre soixante, en soit réduit à une telle indigence syntaxique !

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27.1.09

Lapsus de Besson : l'immigration est une invasion

Invité du grand jury RTL, hier, Besson, le nouveau ministre des métèques et du drapeau affirme, dans un élan incontrôlé qui sied à la fonction :

"la France a été et est toujours une terre d'immigration. C'est vrai des temps anciens, tout le monde le sait, des grandes invasions. C'est vrai du XIXème et du XXème siècle, avec les Italiens, les Polonais, d'autres qui se sont intégrés. Ensuite, il y a eu à la fois une invasion... euh, une immigration de provenance d'Afrique et du Maghreb".

Il se reprend : "non pas une invasion, qu'il n'y ait pas de lapsus sur le sujet".

Pas de lapsus, Jean-Marie... pardon, Eric ?

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23.1.09

A propos du CSA

Le président souhaite nommer le directeur de France Télévisions, en lieu et place du CSA. Celui donnerait uniquement un avis.

Faisons un bref rappel

''1) Le CSA autorité administrative indépendante garantit en France l'exercice de la liberté de communication audiovisuelle. ''

Bon, la loi impose l'indépendance, nous voilà rassurés. Non ?

''2) Neuf membres nommés pour 6 ans : trois sont désignés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par le président de l'Assemblée nationale. ''

Nommés pour 6 ans (renouvelable par 1/3 tous les deux ans), donc pas synchronisés avec les échéances électorales, c'est rassurant pour l'indépendance. Non ?

Mais les membres sont nommés par un président UMP, un président d'Assemblée UMP et un président du Sénat UMP. Bon, ce serait pareil si le président était PS, l'assemblée PS et le sénat... ah non, le sénat est depuis toujours à droite. Mais puisque les nommés sont indépendants, peu importe, non ?

''3) le CSA peut être saisi de demandes d'avis ou d'études par le gouvernement, les présidents de l'Assemblée nationale ou du Sénat et les commissions compétentes de ces deux assemblées ''

Des avis ? Mais pas suivis d'obligations. Le CSA peut bien tonner, en toute indépendance, le pouvoir fait ce qu'il veut de ces avis. Dommage, non ?

''4) Le CSA fixe les modalités selon lesquelles un temps d'émission est accordé chaque année aux formations politiques représentées par un groupe au Sénat ou à l'Assemblée nationale. '' Tiens, tiens. La règle des 3 tiers : 1/3 majorité, 1/3 opposition, 1/3 gouvernement et pas de compte du temps de parole élyséen, çà vous parle ? Donc 2/3 UMP et 100% Sarkozy sur les ondes sans contrôle.

Bilan : a) Un Conseil nommé par des gens de fait du même bord pour ce qui concerne le président et l'assemblée (synchronisation des élections oblige), donc au moins au 2/3 par le même bord. Cà intrigue, mais après tout, ils sont indépendants.

b) Indépendants, ils donnent des avis dont tout le monde se contrefiche. Pour rendre véritable l'indépendance, il faudrait au moins qu'un epart de ces avis ait force d'obligation, non ? En ce qui concerne les projets de loi, par exemple, un veto du CSA devrait arrêter les frais, non ?

c) Un temps de parole du président que le CSA s'obstine à ne pas compter alors que le président démontre tous les jours qu'il est le chef du parti au pouvoir en nommant le patron de l'UMP, en nommant les têtes de listes aux élections européennes, etc. Et malgré cela, ce qu'il dit est au-dessus des partis ? Etonnant que des gens nommés par la droite ne trouvent pas cela choquant, non ?

Conclusion : L'indépendance du CSA est une chimère, soit. Actons le. Et supprimons le CSA. Ou alors donnons lui enfin une réelle indépendance et une part de contre-pouvoir.

Mais, direz-vous, le Conseil Constitutionnel est nommé par une procédure semblable. Et il ne viendrait à personne l'idée de dire que le CC n'est pas indépendant, n'est-ce pas ? Certes, mais ses membres sont élus pour 9 ans, encore plus déconnecté des échéances électorales. Un modèle à suivre ?

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