24.2.07

Rétrolien : Pourquoi nous ne chiffrerons pas les programmes présidentiels

L'OFCE explique ici pourquoi ils ne chiffreront pas les programmes.

Le terme même de « chiffrage » est significatif, sa connotation étant davantage comptable qu’économique. Ce glissement sémantique n’est pas innocent, car il tend à véhiculer auprès de l’opinion publique l’idée qu’une arithmétique des programmes politiques est possible, et que parce qu’il s’agit d’argent public, le moins coûteux d’entre eux serait le plus efficace.

Et aussi, plus loin :
« Combien ça coûte » est le slogan de programmes télévisés et distrayants, ce n’est pas une méthode pour savoir si les options qui nous sont proposées par les candidats à l’élection présidentielle sont à la hauteur des enjeux.

20.2.07

Commentaires des propositions de Royal (7) : l'excellence environnementale

La candidate PS s'est pliée hier soir à l'exercice proposé par TF1, dans "J'ai une question à vous poser." Je ne commenterai pas puisque je ne l'ai pas vu. Juste une réaction pour dire que si c'est à cela que ressemble un débat participatif, question-réponse sans interaction, ce n'est pas la peine de prétendre vouloir changer la politique. Il ne s'agit pas de répondre, quand on brigue la présidence, à des revendications catégorielles, mais bien de porter un programme qui, à défaut d'enthousiasmer les foules, trouve un large écho et se veut porteur d'une "certaine idée de la France", en tous cas dans la Vème République.
Ce reproche ne s'adresse pas en particulier à la candidate PS, mais à tous les candidats qui se croient obligés de venir répondre à la télé dans une émission dont le format ne permet rien d'autre que la réponse immédiate et convenue. Il n'y a rien à gagner dans ce genre d'émission, et tout à perdre en cas de défaillance.


Mais revenons à nos moutons.

Remontée des débats

Les intervenants sont soucieux de la gravité de la crise écologique, et particulièrement préoccupés par les risques liés au changement climatique. Plusieurs se sont interrogés sur les limites de la croissance : « Il faut produire moins et mieux » et « réduire notre train de vie pour tendre vers un modèle économique plus écologique », car « croire à une croissance infinie est croire à un mythe ».
Conclusion, il faut arrêter immédiatement de baser toute politique sur une prévision de croissance. C'est pourtant ce que fait le PS.

Ce constat s’accompagne dans le même temps de l’idée que le changement est possible. « Si systématiquement tous les projets comportent un volet environnement, on peut faire assez rapidement changer les choses ».
Encore faut-il dire ce qu'on veut changer...
Il faut des politiques publiques fortes, mais chacun doit aussi prendre ses responsabilités. De nombreux contributeurs invitent les pouvoirs publics à favoriser les éco-technologies durables et toutes les techniques dont l’emploi est moins néfaste à l’environnement.
Moins néfaste ? Ou pas du tout néfaste ?
Enfin l’environnement est perçu comme un secteur porteur pour le développement de nouveaux métiers, nouveaux services, et donc de nouveaux emplois durables.
Donc favorise la croissance dont il est dit plus haut qu'elle est un mythe ?

Enjeux

Le réchauffement climatique impose un changement radical de nos comportements. Mais la sauvegarde de notre planète est aussi une chance pour la croissance économique et l’emploi. Nous pouvons donc choisir sereinement un nouveau modèle de développement.
L'enjeu est donc de continuer à proposer une économie fondée sur une croissance infinie, pourtant mythique, tout en respectant des critères environnementaux ?

Propositions et commentaires :

60- Préparer l’après pétrole :
- Anticiper l’épuisement du pétrole en soutenant massivement les énergies renouvelables pour atteindre 20% de la consommation en 2020, ce qui permettra de créer 70 000 emplois et de réduire la part du nucléaire.
- Créer un pôle public de l’énergie entre EDF et GDF.
20% de la consommation électrique sous forme renouvelable. Avec l'hydraulique, on est déjà à 11%. Reste donc 9%. Cette hausse se fera t'elle en continuant à laisser croître la consommation totale ? Si oui, la part du nucléaire ne diminuera pas en volume, même si elle baisse en pourcentage.

70000 emplois ? Aucune idée d'où sort ce chiffre.

Pôle public EDF/GDF : gage donné aux syndicats, réaction à la privatisation (en cours ?) de GDF.

61- Lutter contre le changement climatique :
- Généraliser l’isolation et les économies d’énergie dans le logement, ce qui permettra de créer 80 000 emplois.
- Développer les transports collectifs grâce à un prélèvement exceptionnel sur les superprofits des sociétés pétrolières.
- Appliquer le principe pollueur-payeur en organisant la responsabilité des entreprises responsables d’atteintes à l’environnement.
- Instaurer la vérité des coûts du transport de marchandises par la route en négociant une éco-redevance pour décourager le transport par camion et transférer le fret vers le rail, comme dans d’autres pays européens.
Isoler, oui. 80000 emplois : à voir.
Transports collectifs : oui. Financé par des taxes exceptionnelles ? Bof.
Pollueur-payeur : oui. Mais ce sont tout de même les consommateurs qui sont au final les pollueurs et aussi de toutes façons les payeurs.
Décourager le transport routier : oui.

62- Développer la valeur ajoutée environnementale :
- Conditionner les nouveaux permis de construire à l’adoption de la norme "Très Haute Performance Energétique" dès 2012.
- Encourager les éco-industries par une TVA tendant vers zéro.
THPE : oui, mais attention aux surcoûts.
TVA nulle : pourquoi pas mais qu'est-ce donc qu'une éco-industrie ?

63- Mobiliser toute la société au service de l’excellence environnementale :
- Créer un poste de vice-Premier ministre chargé du développement durable. La compétence du vice-Premier ministre sera élargie à la responsabilité de l’aménagement du territoire.
- Transformer le Conseil économique et social en Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Vice Premier Ministre : gadget.
Conseil environnemental : pas d'avis.

64- Promouvoir la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement (OME).
Comme Chirac, donc. Si elle a autant de succès que l'ONU, c'est pas gagné...

65- Promouvoir une agriculture qui assure une alimentation de qualité, respectueuse de
l’environnement :
- Favoriser la valeur ajoutée de nos produits agricoles afin d’améliorer les revenus et de favoriser l’installation des jeunes,
- Promouvoir la réorientation de la PAC vers les aides agro-environnementales, et assurer la transparence et une meilleure répartition des aides,
- Transférer aux Régions la gestion des aides directes à l’agriculture,
- Encourager les contributions des agriculteurs à la fourniture d’énergie (biomasse, agro-carburants, biogaz, fermes éoliennes).
Favoriser la valeur ajoutée ? Nos productions sont déjà largement subventionnées pour assurer un revenu aux agriculteurs.
Réorienter la PAC : pas d'avis.
Energie d'origine agricole : bof.

66- Arrêter les cultures OGM en plein champ, dans l’attente des résultats d'un grand débat public qui définira la politique à mettre en œuvre pour ne pas handicaper les cultures conventionnelles et préserver le développement de l’agriculture biologique.
Signal en direction de Bové ? Le débat public n'est jamais la garantie du meilleur choix pour la société. Est-ce qu'un référendum se cache derrière cette proposition anodine ?

67- Prévenir l’impact des pollutions sur la santé :
- Encourager, par des incitations fiscales, les industries qui s’engageront à éliminer les composés toxiques au-delà des contraintes imposées par le règlement européen REACH.
- Mettre en œuvre un programme national de réduction de l’utilisation des pesticides.
- Atteindre l’objectif de zéro déchet industriel d’ici 2012.
Zéro déchet industriel ? Bigre.

68- Promouvoir l’idée d’une « PAC mondiale » pour organiser les marchés de manière plus équilibrée et donner une vraie chance à l’agriculture des pays en développement.
Oui. Avec tous les risques que cela comporte pour l'agriculture française et l'indépendance alimentaire.

18.2.07

Commentaires de l’entrevue du candidat UMP avec « Le Monde »

Quelle est la première de vos priorités économiques ?

La priorité des priorités est de revaloriser le travail. La crise morale française porte un nom : c'est la crise du travail. C'est lui qui est créateur d'emplois, et pas le partage du travail. Le travail crée le travail. Il faut donc récompenser le travail, créer de l'activité, favoriser la croissance. Et ce sont les réformes qui feront la croissance, pas les économies budgétaires.

Notre premier grand problème est celui du pouvoir d'achat. Pourquoi avons-nous, depuis quinze ans, un taux de croissance inférieur de 1% à celui des meilleurs des pays libres? Parce que les salaires sont trop bas, les charges trop lourdes, la pression fiscale trop élevée. Les 35 heures ont servi de prétexte à la rigueur salariale et creusé le déficit de l'Etat. 17 milliards d'euros, sur les 22 milliards d'euros d'allégements de charges, servent à les payer.

La priorité est de revaloriser le travail mais le premier problème est le pouvoir d’achat ? Comprend qui peut.

Ensuite, si c’est le travail qui est créateur d’emplois, en quoi son partage, une fois ce travail existant, ne créerait-il pas d’emplois ? Problème de logique, dès la deuxième phrase…

Ce sont les réformes qui font la croissance, pas les économies ? Rien compris. Qu’est ce que la croissance a à voir avec les économies budgétaires ? Cela signifie t’il qu’on va creuser le déficit pour réformer ?

Ensuite, en quoi la pression fiscale est-elle destructive de croissance ? Comment les 35 heures ont-elles creusé le déficit ? Mystère.

On le voit, en 2 paragraphes, on nage déjà en plein brouillard, entre slogans, effets d’annonces et bouts de phrases creuses.

Comment redonnerez-vous du pouvoir d'achat aux Français ?

Je propose une véritable révolution économique. On ne peut pas se dire européen et se satisfaire de prélèvements obligatoires qui représentent 45,3% du produit intérieur brut (PIB), soit 4points de plus que la moyenne de l'Union européenne à quinze. Il faut que les Français en aient pour leur argent. On peut leur donner des prestations meilleures en dépensant moins. Si on réduit de 4 points nos prélèvements obligatoires, on rend 68 milliards d'euros aux Français : 2000euros rendus aux Français par foyer et par an, y compris les retraités, et 4900euros par foyer si l'on s'en tient à la France qui travaille.

Une question simple appelle une réponse simple. Celle du candidat UMP est plutôt obscure. Sa révolution n’est qu’un mot. Baisser les prélèvements ne conduit pas mécaniquement à donner de l’argent aux « Français ». On sait par exemple qu’une baisse de TVA ne conduit pas mécaniquement à une baisse des prix. La baisse des prélèvements ne se traduit pas non plus par un transfert mécanique de salaire indirect en salaire direct. La seule conséquence, c’est effectivement moins de recettes fiscales, et donc un budget minoré d’autant.

Quant à la référence à l'Europe, elle est trompeuse. En appeler à l'Europe pour dire que la France est loin de la moyenne n'a pas de sens, si on ne s'interroge pas sur ce que signifie cette moyenne. En quoi est-il meilleur d'être moyen ?

Comment le ferez-vous concrètement ?

Nous le ferons en réduisant la fiscalité qui pèse sur le travail. Nous le ferons aussi en récompensant le travail supplémentaire. Tout est fait aujourd'hui pour décourager les entreprises d'en donner. J'estime qu'on a payé son dû à la Sécurité sociale quand on a payé les cotisations pour la durée moyenne de travail. Je propose donc que les entreprises ne payent pas de cotisations sur les heures supplémentaires – ce sera une incitation pour l'entreprise à en donner – et que le salarié ne paie pas d'impôt sur le revenu supplémentaire qu'il perçoit. Songez qu'un salarié rémunéré au smic qui fera 4 heures supplémentaires par semaine augmentera son revenu de près de 2000euros par an. C'est un double bonus. Et l'Etat y trouvera son compte car, lorsque les salariés ont plus de pouvoir d'achat, ils consomment davantage, et les recettes de TVA augmentent.

Comment « le » ferez vous, « le » article défini mis pour la proposition « rendre du pouvoir d’achat aux français ». La question est donc : comment ferez vous concrètement pour rendre du pouvoir d’achat aux français (et toujours pas aux étrangers, soit dit en passant) ? Cela ressemble donc à la même question que la précédente. Le candidat UMP n’aurait-il pas été clair dans sa précédente réponse ?

Sa recette ?

1) Réduire la fiscalité pesant sur le travail, c’est à dire en langage courant, baisser les charges,

2) Encourager les salariés à travailler plus.

Je ne reviens pas sur le point 1) déjà comenté précédemment : la baisse de charges ne se transforme pas forcément en augmentation de salaire direct.

Quant au point 2), il s’agit du slogan de l’UMP de travailler plus pour gagner plus, qui m’horripile. Est-il besoin de rappeler que les salariés n’ont pas le choix de travailler plus. Seuls les employeurs ont le pouvoir de leur imposer des heures supplémentaires, que les salariés ne peuvent refuser sous peine de faute pouvant entraîner le licenciement.

Pas de cotisations sur les heures sups, cela signifie que les salariés vont travailler sans être payé en retour pour la partie salaire indirect. Concrètement, cela signifie que le brut patronal va diminuer, sans pour autant que le brut salarial augment en contrepartie. Au final, dans ce cas, le salarié se retrouve à travailler plus pour gagner moins, ce qui est quand même un comble !

Car le candidat UMP fait semblant de ne pas savoir que le salaire, ce n’est pas le net, ni même le brut. Le salaire, c’est aussi l’ensemble des cotisations et prélèvements à la charge de l’employeur, prélèvements qui constituent un salaire indirectement versé par le biais de la solidarité nationale : indemnités maladies, chômage, sécu, etc. Autant de choses que la droite souhaite voir disparaître au profit de cotisations salariales individuelles auprès de groupes privés, en lieu et place des organismes publics. La feinte n’est donc pas du tout fortuite…

Loin d’être un « double bonus », il s’agit donc bien d’une « double peine » : travailler plus pour gagner moins, d’une part à cause du transfert improbable des charges vers les salaires nets, d’autre part parce que l’objectif est de faire payer les charges directement par les salariés à la place des entreprises.

Le Conseil constitutionnel semble avoir des réserves sur l'exonération de l'impôt sur le revenu…

Je suis prêt à affronter ce débat tant il me paraît essentiel à la croissance française.

Ce débat ? Quel débat ? Quand le Conseil Constitutionnel parle, le législateur se tait et le Président exécute. Il n’y a là nul débat à ouvrir…

Troisième paragraphe et déjà lassé de cette lecture. Je continuerai peut-être plus tard , si j’ai le courage.

15.2.07

Commentaires des propositions de Royal (6) : la lutte contre toutes les formes de violence

Remontée des débats

Les actes de violences semblent se banaliser : aux atteintes physique aux personnes, s’ajoutent les atteintes aux biens, les actes d’incivilités, mais aussi les violences routières, les violences morales, les discriminations, etc. Tout traduit la montée de la violence de la société, en dépit des annonces rassurantes des autorités de l’Etat, le sentiment d’insécurité apparaît comme profondément ancré. Nombreux sont, d’ailleurs, les contributeurs qui contestent les statistiques, évoquant le « flou des chiffres ».
Sentiment d'insécurité ? Arrêter de regarder la télévision permet de diminuer ce sentiment très facilement.
Le flou des chiffres ? Comme tout indicateur, il ne dit que ce qu'on lui fait dire. Le choix de la méthodologie de calcul est, comme tout choix, dépendant d'une volonté. Le savoir permet de relativiser.
Les violences domestiques touchent toutes les catégories sociales, et concernent les adultes comme les enfants. La violence en milieu scolaire est souvent évoquée, tout comme celle ayant désormais cours sur les terrains de sport, pourtant cités comme des lieux de fraternité.
Problème avant tout d'éducation et de contexte social. La violence apparaît quand rien d'autre ne permet d'exprimer son sentiment d'injustice, de frustration, d'agacement. Quand les mots manquent et que les repères manquent, comment en vouloir à quelqu'un de se laisser aller à ses pulsions ? Discours démago de gauchiste ? Non, avant de punir, il faut prévenir, avant de prévenir, il faut éduquer. On ne peut respecter une règle que si on la connait et si on l'accepte.
La sécurité est un droit des citoyens et un devoir de l’Etat. Pour les contributeurs, cette coopération doit se faire au niveau local via une police « aux cotés des citoyens », qu’on l’appelle « police de proximité », « police de quartier » ou « police de contact ».
Ne pas avoir d'attitudes propres à créer de l'insécurité est aussi un devoir de chaque citoyen : respecter les règles et les autres, penser au bien commun, ne pas agir comme si on était seul au monde, etc.
Les mesures répressives, pour être efficaces, doivent s’accompagner de mesures éducatives : développement des peines alternatives et des travaux d’intérêt général (TIG). Réinsertion, revalorisation et surtout accompagnement ont été les maîtres mots de ce débat.
Absolument d'accord. Une peine doit permettre de s'améliorer, et pas seulement être une mise au ban de la société.
Enjeux
Le droit à la sécurité et la justice sont des droits fondamentaux. Les violences, notamment les atteintes aux personnes, n’ont cessé d’augmenter depuis 2002. Il faut être lucide et implacable contre toutes les délinquances et avec toutes les causes des violences.
Implacable ? Ce terme contraste avec le paragraphe précédent. Implacable insinue répressif et non pas préventif et éducatif...

Propositions et commentaires

- Lutter résolument contre les violences

50- Rétablir la civilité :
- Apprendre la civilité aux enfants : des programmes d’éducation au respect de l’autre pour apprendre aux enfants à gérer les conflits par la parole plutôt que par la violence.
- Garantir à chacun de voyager sans crainte dans les transports en commun (RER, TER, trains de banlieue, tram et bus, spécialement la nuit) en imposant des obligations règlementaires plus grandes aux transporteurs (recours plus grand aux équipements technologiques, personnel plus importants aux horaires sensibles…).
- Mettre en place des gardiens dans tous les immeubles sociaux.
Pas convaincu par la "civilité".

Garantir la sécurité dans les transports en commun ? Celà n'est-il pas déjà une obligation du transporteur ? Je crains le développement des équipements technologiques. Cela me surprend qu'une candidate de gauche encourage le fichage, la vidéosurveillance, etc.

51- Lutter contre les violences scolaires en renforçant la présence des adultes dans les
établissements :
- Recruter des surveillants des collèges.
- Doter chaque établissement d’une infirmière scolaire et d’une assistante sociale à temps plein.
Recruter des surveillants, c'est bien. Mais il faut que ce soient des adultes et pas des étudiants de 19 ans ou des grands frères.

Doter chaque établissement d'une infirmière et d'une assisante est probablement inutile. SI déjà les établissements qui le nécessitent y avaient accès, un pas serait franchi. Après, sur demande dans des établissements moins nécessiteux, des tournées peuvent être envisagées avec des points d'accueil périodiques.

52- Etre ferme face aux mineurs violents :
- Mettre en place une politique de prévention précoce de la violence : encadrement éducatif renforcé, mise en place de tuteurs référents.
- Développer les brigades des mineurs dans chaque commissariat des grandes zones urbaines.
- Prendre des sanctions fermes et rapides : un plan d'urgence sera mis en place pour la justice des mineurs (recrutement de juges des enfants, d’éducateurs, de greffiers)
- Mettre en œuvre des solutions nouvelles pour extraire les mineurs de la délinquance : suppression des peines de prison pour les mineurs en dehors des cas d’atteintes graves aux personnes ; développement des centres éducatifs renforcés, si besoin avec un encadrement militaire.
Fermeté ? Les juges ne sont-ils pas assez fermes ?
Sanctions fermes et rapides ? Cela devrait être le cas dans toutes les situations, pas seulemetn face aux mineurs.
Supression des peines de prison ? Très bonne idée quand on connaît la valeur éducative de la prison. Par contre, l'encadrement militaire me laisse sceptique.
53- Faire de la lutte contre les violences conjugales une priorité nationale :
Faire adopter une loi cadre sur les violences conjugales prenant en compte tous les aspects permettant d’éradiquer ce fléau.
Pas d'avis. Bonne idée certainement. Mais en pratique ?

54- Créer une nouvelle police de quartier pour mieux assurer la sécurité quotidienne :
- Procéder à une répartition plus juste des effectifs : donner la priorité aux renforcements quantitatifs et qualitatifs des zones sensibles.
- Affecter des policiers expérimentés, bénéficiant d'une réelle différenciation de rémunération, dans les secteurs plus difficiles (avantages de carrières, aides au logement, etc.)
Ce genre de mesure trouverait aussi tout son sens dans l'éducation nationale...

55- Aider les victimes :
- Faciliter et moderniser le dépôt de plainte pour briser la loi du silence : amélioration de l’accueil dans les commissariats par la mise en place de travailleurs sociaux de la police nationale, possibilité de déposer plainte via Internet.
- Mettre un avocat à la disposition des victimes de violences graves dans l'heure suivant le dépôt de plainte.
Déposer plainte par internet ? Est-ce bien sérieux ?
Un avocat dans l'heure ? Ce n'est pas le cas ?

- Répondre au besoin de justice
56- Doubler le budget de la justice pour la rendre plus rapide et respectueuse des droits.
Plus rapide, bien sûr. Respectueuse des droits ? Si la justice ne respecte pas les droits, qui le fait ?
57- Faciliter l’accès à la justice des plus modestes :
- Renforcer l’aide juridictionnelle.
- Renforcer les maisons de la justice et du droit
- Mettre en place un service public d’aide au recouvrement des dommages et intérêts alloués aux victimes.
Augmenter l'AJ est une revendication des avocats, qui ont même manifesté pour cela.
Le recouvrement ne peut se faire que sur des personnes solvables...

58- Protéger les citoyens :
- Assurer la présence d’un avocat dès la première heure de garde à vue.
- Encadrer strictement le recours à la détention provisoire dont la France use beaucoup plus largement que les autres pays européens, en imposant notamment des délais butoirs.
- Renforcer les alternatives à la prison préventive.
- Assurer dans les prisons des conditions qui permettent la réinsertion du détenu.
- Créer un organe indépendant de contrôle des prisons.
Encore l'avocat dès la première heure ? Ce n'est pas déjà le cas ?
La détention provisoire, mise à mal après Outreau, se voit ici mise en accusation. Bof.
Prison préventive ? Etrange concept. La détention provisoire sans doute.

Assurer des conditions qui permettent la réinsertion ? Enorme chantier en perspective. Cela signifie en premier lieu des conditions décentes de détention et surtout un accès à la formation en prison.

Un organe de plus pour le contrôle. Bof. Les députés devraient déjà y veiller.

59- Rendre la justice impartiale et efficace :
- Modifier la composition du Conseil supérieur de la magistrature pour garantir son pluralisme et l’équilibre entre magistrats et non magistrats.
- Recomposer l’organisation judiciaire en fonction des besoins et de la démographie de la population.
- Réformer la justice du travail après consultation des acteurs concernés.
- Mettre en place la possibilité de conduire des « actions de groupe ».
La justice serait donc partiale et inefficace ? Bigre.

Les actions de groupe étaient promises par Chirac. Amusant de les voir reprises par Royal.

Commentaires des propositions de Royal (5) : la sécurité sociale

La hausse du coût de la santé et l’égalité d’accès aux soins ont été largement débattues. La CMU est très commentée. Jugée imparfaite, sa vocation première est toutefois reconnue comme louable.

« La retraite ne doit pas être une mort sociale. Rien n’est plus beau que la liberté que donne la retraite, à condition d’avoir les moyens ». Les discours sur les bienfaits de l’allongement de la durée de la vie qui justifieraient le recul de l’âge de la retraite, semblent être destinés à des privilégiés et non à ceux qui ont travaillé tôt avec des conditions de travail pénibles.

Le financement des retraites n’est pas garanti. Cela préoccupe toutes les générations. Une modification des règles n’est pas exclue, pourvu qu’elles soit équitable et justifiée.

Si le nombre de personnes âgées dépendantes ne fait que croître dans les années à venir, le souci qu’elles vieillissent dans la dignité et le respect, qu’elles restent des citoyens actifs jusqu’au bout ressort des débats. « Oui, la jeunesse, c’est important. Mais que penser d’une société qui ne fait pas tout pour ses aînés dépendants ?»

Enjeux

La droite a fragilisé notre sécurité sociale en laissant se creuser les déficits, en votant une réforme des retraites injuste, en multipliant les franchises pour les soins et en déstabilisant l’hôpital public.
Certes, mais la droite a au moins eu le courage politique de réformer. Sans grand résultat et avec une volonté de moins de solidarité et plus d'individualisation, mais au moins eeux ont ils réformé...

Propositions
- La santé pour tous

36- Mettre en œuvre un grand plan de prévention et de recherche des maladies graves (cancer, SIDA, Alzheimer, maladies orphelines).
Enfin une proposition claire et concrète. Bien qu'il s'agisse sans doute de recherche pour guérir la maladies graves et pas seulement rechercher des maladies... L'imprécision est quand même très présente dans l'ensemble des propositions. Les mots ont un sens, il faut les utiliser précisément.

Donc un grand plan de prévention et de recherche. Parfait.
37- Assurer de façon pérenne le financement de l’hôpital public, de manière à lui permettre de faire face à toutes ses missions en veillant à l’égalité territoriale d’accès aux soins.
D'excellentes intentions. Reste à préciser ce que sont toutes les missions de l'hôpital public et ce qu'est l'égalité territoriale. Il y a peu de synchrotrons en France, en faut-il dans chaque département ?
38- Créer des dispensaires, notamment dans les zones rurales.
Dispensaire : établissement de soins médicaux ou de petite chirurgie, où les malades ne sont pas hospitalisés.

Ne faut-il pas en créer partout plutôt que de laisser les urgences des hôpitaux s'engorger ?

La coordination entre les dispensaires et les hôpitaux devra être précise pour réorienter rapidement et avec des moyens de transport adaptés les patients le nécessitant.
39- Mettre en œuvre une carte santé jeune 16/25 ans ouvrant droit à la gratuité d’une consultation par semestre. Contraception gratuite pour les jeunes femmes de moins de 25 ans.
Meilleur suivi sanitaire des jeunes, pourquoi pas ? Pourquoi eux en particulier ?
Contraception gratuite en-deçà de 25 ans, bonne idée. Mais informer les femmes sur les moyens de contraception et former les médecins à prescrire autre chose que des contraceptifs oraux pourrait aussi diminuer le nombre de grossesses non désirées.

40- Renforcer les moyens de la médecine scolaire et universitaire, et de la médecine du travail.
Excellent principe.
41- Réaffirmer le droit à la CMU et sanctionner les refus de soins.
Les refus de soin sont-ils si nombreux qu'il faille en faire une proposition présidentielle ?

Réaffirmer un droit prend en pratique 15 secondes. Régler le problème des refus de soin prend plus longtemps. Les griefs des médecins contre la CMU sont globalement le comportement des titulaires de CMU qui abuseraient de la gratuité et le fait que les consultations ne sont payées aux médecins qu'avec beaucoup de retard. Un peu d'information et de contrôle, associé à des délais de traitement moindres feraient avancer très vite les choses, à mon sens. Ou alors la création d'un chèque santé qui permettrait aux CMUistes de ne pas débourser d'argent et au médecin de toucher rapidement son argent ?

42- Adapter les conditions d’attribution de l’allocation adultes handicapés (AAH) aux maladies évolutives à diagnostic incertain.
Mesure technique incompréhensible au profane que je suis.
43- Mettre en œuvre une politique de lutte contre l’obésité, fondée sur une détection précoce et des actions sur la qualité de l’alimentation.
La lutte contre l'obésité passe avant tout par la lutte contre la pauvreté et la précarité : les études montrent la corrélation. Alors arrêtons de culpabiliser les gens qui mangent mal, de l'information ne suffit pas, il faut aussi avoir les moyens de s'alimenter convenablement, et avoir un rythme de vie qui empêche de tomber dans le piège de la malbouffe.
44- Rétablir les moyens supprimés par la droite pour les soins aux étrangers en situation irrégulière, pour des raisons de dignité et de santé publique.
Normal. La France est riche et peut prendre sa part de la misère du monde. Encourager les médecins étrangers à exercer dans leur pays et aider à développer une médecine de qualité dans les pays d'émigration pourrait aussi aider.
45- Négocier avec les partenaires sociaux le renforcement de l’indépendance de la médecine du travail.
Pas d'avis.
46- Défendre l’accès aux soins des malades dans les pays en développement, par la promotion de médicaments génériques moins coûteux.
Pourquoi ne pas promouvoir ces traitements génériques en France aussi ? L'accès aux soins des pauvres n'est pas l'apanage des pays pauvres...

- Sécuriser les retraites

47- Ouvrir avec les partenaires sociaux une large négociation portant notamment sur :
- la fixation d’un minimum de pension garantie s’approchant du SMIC,
- la revalorisation des petites retraites,
- la prise en compte du travail pénible et des charges de famille,
- l’augmentation de l’emploi des seniors,
- le mode de financement des régimes spéciaux,
- la remise à niveau du fonds de réserve des retraites,
- Dépendance et personnes âgées
Minimum de pension au SMIC ? Même pour ceux qui n'ont pas cotisé assez ?
Revalorisation des petites retraites. Oui, mais alors associé à un plafonnement des grosses.
L'augmentation de l'emploi des quinquas ne se décrète pas : donner des aides spécifques pour cette catégorie entraînera forcément une baisse de l'emploi d'une autre catégorie, à nombre d'emplois constant.
48- Développer le maintien à domicile des personnes âgées.
Si elles le souhaitent...
49- Augmenter le nombre de places dans les structures d’accueil existantes en renforçant la formation du personnel et sa qualification.
Et en renforçant la rémunération du personnel en conséquence, tout en limitant les tarifs pratiqués dans ces structures ?

13.2.07

Commentaires des propositions de Royal (4) : la réussite éducative et culturelle

Remontée des débats

L’école n’apparaît plus comme un lieu sacralisé, les élèves semblent perdre, peu à peu, leurs repères. Pourtant, l’école joue un rôle essentiel en tant que lieu de socialisation. C’est le lieu où doit s’apprendre le respect des règles du bien vivre en société. Les élèves et les citoyens en puissance qui doivent être formés.

Sacraliser l'école ? En faire un sanctuaire ? Est-ce bien son rôle ?
D'ailleurs, ce n'est pas LE lieu où doit s'apprendre le respect des règles : la famille est là pour cela normalement, avant l'école.
Former les futurs citoyens, bien sûr.

Les ZEP ont été beaucoup débattues. L’individualisation du parcours scolaire, le soutien personnalisé aux devoirs permettraient de remédier à l’échec scolaire. La création de classes à « géométrie variable » avec un maximum de 25 élèves par classe a été régulièrement évoquée.

Pourquoi 25, pourquoi pas 20 ou 15 ? Le nombre ne vaut que dans les classes difficiles. Faire des classes de 40 élèves attentifs et motivés n'a jamais posé de problèmes : il n'y a qu'à voir les effectifs de prépas...

La formation des enseignants est également abordée. Repenser totalement l’IUFM, encourager la formation continue, telles sont quelques unes des suggestions concrètes des internautes.

Modifier la formation des enseignants, oui. Leur apprendre notamment à faire face aux difficultés qui les attendent face à des publics difficiles. Tenir une classe "normale" est déjà fatiguant, alors tenir une classe difficile... Sans compter que les objectifs pédagogiques ne sont pas les mêmes suivant le type de public.

Sur la carte scolaire, certains pensent qu’une utilisation différente permettrait de résoudre certains problèmes, d’autres citent à plusieurs reprises l’exemple de la ville de Tours, qui a réintégré dans le centre ville les ZEP afin de favoriser la mixité sociale.

La carte scolaire n'a pour seule difficulté que la création de ghettos sociaux. Pour briser le cercle infernal de l'échec dans les établissements en ZUS, il faut éliminer les ZUS. La carte scolaire n'a jamais été un outil de mixicité, il ne faut pas vouloir lui faire faire ce pour quoi elle n'est pas faite. Si on n'agit que sur la carte, alors il faut une géométrie variable dans le temps. Pendant 2 ou 3 ans, une rue va à tel établissement, puis pendant deux ou trois autres dans un autre, et on tourne.

La nécessité d’un lien très fort entre l’école et les parents est soulignée pour réinstaurer la confiance réciproque. La multiplication des rencontres entre les parents et les professeurs est souhaitée tant la responsabilisation des parents est perçue comme un levier essentiel.

Bla bla.

Se dégage le sentiment que le temps de la réforme est arrivé. Que l’école revienne aux fondamentaux ou qu’elle s’engage résolument dans la modernité, la réforme paraît essentielle pour réduire les inégalités sociales, pour permettre à tous les enfants de trouver leur place dans la société.

Bla bla.

Enjeux

Aujourd’hui, 150 000 élèves sortent du système scolaire sans qualification. L’école doit tenir la promesse républicaine d’égalité scolaire.

C'est l'égalité des chances qui doit être assurée, pas l'égalité. Mais comme disait Coluche, pour celui qui est noir, petit et con, c'est plus dur !

Propositions et mes commentaires :

- Reconnaître la mission fondamentale des enseignants

22- Organiser des Etats généraux des enseignants sur le mode participatif, pour améliorer leurs conditions de travail dans l’école, assurer la pleine reconnaissance de leurs missions et préparer un plan pluriannuel de recrutement des enseignants, de formation et de résorption de l’emploi précaire.
Je ne vois pas en quoi des Etats généraux amélioreront quoi que ce soit. Ce sont les conclusions de ces EG qui devront changer, mais le problème se posera immanquablement de savoir quoi appliquer dans l'ensemble des revendications et observations.

- S’attaquer à l’échec scolaire à la racine

23- Mettre en place un service public de la petite enfance et la scolarisation obligatoire dès 3 ans. Assurer la maîtrise de la langue parlée à la maternelle.
Tous les enfants sont déjà scolarisés dès 3 ans. Faut-il aller plus loin et accueillir dès 2 ans et demi ou 2 ans ?
Langue parlée, le français j'imagine. Y'a t'il beaucoup d'enfants qui ne parlent pas un français à peu près correct à 6 ans ? Je parle de ceux qui sont nés en France et qui y vivent depuis leur naissance, pas des enfants arrivés de l'étranger entre temps. S'agit-il donc de former les enfants étrangers à parler correctement le français ? C'est louable, çà évitera des problèmes ensuite. Mais en attendant, que fait-on de ceux qui maîtrisent déjà la parole à 3 ans ?

- Réaliser la promesse républicaine d’égalité scolaire
D'égalité DES CHANCES. Pas d'égalité. Ce qui signifie donner plus aux élèves qui ont du mal du fait de carences par ailleurs.

24- Organiser le soutien scolaire gratuit pour tous les élèves grâce à des répétiteurs.
Qui seront ces répétiteurs ? Les profs eux-mêmes ? Pas sûrs que çà les intéresse. Des emplois-jeunes ? Pas sûr de la qualité du suivi. Pas simple à mettre en oeuvre cette proposition.

25- Limiter à 17 le nombre d’élèves par classe en CP et en CE1 dans les ZEP et fixer la dotation aux établissements par élève en difficulté à 25% de plus que la dotation
ordinaire.
17 ? Pourquoi 17 et pas 12 ou 22 ? Pourquoi seulement dans les ZEP ?
Un peu de maths : si 1% des élève sont considérés en difficulté, cela signifie que cet établissement aurait une DGH augmentée de 0,25%. Si 50% sont en difficulté, on augmente de 12,5%, si tous sont en difficulté, on passe à 25% en plus. Et on fait quoi de cette DGH ? On fait plus de classes ? Si 17 est le max, sans élèves en difficultés, cela signifie que s'ils sont tous en difficultés, on peut faire deux classes de 8 et 9 ? Ben non, car on a que 25% d'heures en plus...
Des limites mathématiques aux propositions...

26- Réviser la carte scolaire pour supprimer les ghettos scolaires, assurer la mixité sociale et constituer des réseaux d’éducation prioritaire.
Il faut d'abord assurer la mixité sociale des quartiers, de tous les quartiers, avant de chercher à assurer la mixité des écoles. Personne ne viendra du centre-ville dans un établissement de ZUS, il ne faut pas rêver. Et quel ministre de l'éducation niterdira enfin aux établissements de créer des options élitistes pour s'assurer de bons élèves ?
Tiens, une idée, faire une option arabe ou sport en centre-ville et une option latin/grec, russe ou chinois, ou danse classique en ZEP.
Mais je suis sûr que les bobos du centre apprendraient alors l'arabe ou feraient du sport, tandis que les enfants destinés à la ZEP ne feraient pas plus de latin ou de danse classique...
Tiens ! Pourquoi les classes bilingues (européennes : abitur/franco-américaine, etc) ne sont jamais dans les ZEP ?
27- Renforcer la présence adulte dans les établissements y compris, lorsque ce sera nécessaire, par la présence d’un deuxième adulte dans les classes.
Deuxième adulte dans la classe = le prof est trop nul pour s'en tirer tout seul.
Par contre, plus de surveillants adultes (et pas des grands frères ou des étudiants de 19 ans), plus de CPE, plus de profs dans les établissements hors de leur heures de cours, oui.


28- Implanter des classes préparatoires aux grandes écoles dans les quartiers qui en sont dépourvus. L’excellence scolaire ne doit pas être réservée aux établissements de centre-ville.
Et qui ira dans ces établissements en prépa ? Les gens des banlieues, dont les dossiers n'auront pas été pris ailleurs... Ou ceux qui auront été refusé en centre-ville parce que trop faibles. Les bons iront toujours en centre-ville. A moins qu'il s'agisse de supprimer les prépas des centres-villes ? Bon courage !

- Epauler les parents en difficulté
29- Créer des emplois-parents, la généralisation d’écoles des parents et des consultations de médiation familiale pour les aider à conforter leur autorité.
Je ne comprends pas la proposition. Mais cela relève plus de l'action sociale que de l'éducation nationale.

- Donner à notre Université les moyens de l’excellence
Que c'est beau !
30- Adopter une loi de programmation pour redonner à nos universités les moyens de l’excellence. En 5 ans, la dépense par étudiant sera portée au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE. Renforcer l’autonomie des universités dans le cadre national. Associer les régions à la remise à niveau des universités (bâtiments, logements étudiants…).
Alors, encore un peu de maths. En 5 ans, on va atteindre la moyenne. Donc la moyenne va augmenter, et donc il faudra encore augmenter les moyens ,mais la moyenne augmentera proportionnellement, et il faudra...
Bon, c'est facile de se moquer, mais je suppose qu'il s'agit de rejoindre la moyenne actuelle.
Renforcer l'autonomie des universités ? Bigre. Dans quels domaines ? Finance, recrutements, programmes, choix des étudiants ?
Associer les régions ? Mais ce sont déjà elles qui payent une bonne partie des investissements. Ce n'est pas une forme de décentralisation supplémentaire, reporterant le poids financier de l'université sur les régions ?

31- Créer un service public d’orientation pour que les jeunes soient informés pleinement des débouchés offerts par chaque filière.
Cà s'appelle les CIJ, non ? Et à quoi servent les revues de l'ONISEP ?
32- Créer une allocation autonomie pour les jeunes sous condition de ressources avec un contrat pour faciliter les études et l’entrée dans la vie active.
Sous condition de ressources de qui ? Du jeune ou des parents ?
Actuellement ,les principales distorsions dans les aides au logement et autres bourses proviennent de ce qu'on demande les revenus des jeunes et non ceux de leurs parents...
Un contrat ? Un contrat de travail ? Un contrat emploi jeune ? Pas clair...

33- Engager le chantier national proposé par le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale.
On parle aux initiés, là. C'est quoi ce chantier ?

12.2.07

Commentaires des propositions de Royal (3) : le travail pour tous

Les débats ont beaucoup porté sur la précarité du travail. Cette précarité touche même les diplômés, qui enchaînent, faute de trouver un emploi, des stages non rémunérés. L’ascenseur social est bloqué. Seuls les plus favorisés s’en sortent. Les jeunes sont convaincus qu’ils auront une vie moins agréable que leur parent.

La sécurité sociale doit s’inscrire dans une démarche du « donnant-donnant ». Les droits nouveaux doivent être accompagnés de devoirs nouveaux. On passerait d'une logique « passive » dans laquelle on donne une allocation à une logique « active » pour définir un parcours d'évolution vers l'emploi.

Pour lutter plus efficacement contre les délocalisations, plusieurs intervenants suggèrent de favoriser l’actionnariat salarié.

Enjeux

Le chômage ne baisse pas, sauf dans les statistiques officielles, la précarité se répand, le nombre de Rmistes a augmenté de plus de 250 000 depuis 2002. 70 % des embauches se font avec des CDD et de l’intérim. Et comment travailler plus quand tant de jeunes et de moins jeunes voudraient travailler tous ?

Les propositions et mes commentaires :

- Lutter contre la précarité

14- Conditionner les aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand l’entreprise dégage des profits substantiels et obtenir le remboursement en cas de délocalisation.
Une reprise d'une idée de la gauche de la gauche. Mais quelle entreprise licencie quand elle va bien ou délocalise quand elle est à l'aise ?

L'idéologie de gauche se dégage des "profits substanciels" et du remboursement "en cas de délocalisation".

Conclusion : clientélisme à l'extrême gauche.

15- Moduler les aides aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la nature des contrats de travail, et supprimer le CNE pour faire du CDI la règle.
La difficulté principale d'une entreprise, surtout petite, est de pouvoir ajuster son effectif à sa charge de travail. La difficulté de licencier n'est pas un réel obstacle, sauf que la rupture de CDI est difficile à motiver tant que l'entreprise n'est pas dans le rouge.

D'où la multiplication des CDD, de l'intérim et des CNE. Faire du CDI la règle est très bien, si c'est associé à la possibilité de licencier sans trop de difficultés, selon le modèle scandinave.

Car il est impossible pour une entreprise de conserver dans son effectif un salarié qu'elle n'a pas les moyens de rémunérer faute de commandes.

Conclusion : attention à ne pas pénaliser les petites entreprises qui n'ont pas la possibilité de payer longtemps quelqu'un à ne rien faire.
16- Développer la négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes, notamment sur les questions d’organisation du travail, de conditions de travail, d’aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps partiel subi. Sur les 35 heures : ouvrir les négociations pour déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs pour les ouvriers et les employés.
Le problème de la négociation collective, c'est qu'elle ne concerne que les grandes entreprises. Les autres, trop petites, n'ont pas de syndicat, voire pas de représentant du personnel. Les petites entreprises sont donc tributaires de ce que les "gros" négocient.

Concernant les 35 h, il est normal de chercher à réparer les erreurs. La baisse du temps de travail a été associée à des gains de productivité importants et à des gels de salaire. D'autre part, les employés n'ont pas eu les avantages du forfait jour des cadres, à savoir plus de RTT.

Conclusion : améliorer les 35 heures est une nécessité pour que les déçus s'y retrouvent.

- Sécuriser l’entrée des jeunes dans la vie active

17- Créer le droit au premier emploi des jeunes, pour qu’aucun jeune ne reste au chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, un emploi aidé ou un tutorat rémunérés. Ouvrir 500 000 emplois tremplins aux jeunes, en généralisant la mesure prise par les régions de gauche.
Cela semble signifier qu'au bout de 6 mois de chômage, les jeunes seront embauchés par l'Etat ou les collectivités, mais pour quoi faire ? Les bénéfices seront-ils réels en terme d'insertion durable et de formation ou bien assisteront nous encore à la mise entre parenthèses du monde du travail pour les jeunes comme au temps des emplois-jeunes entre 1997 et 2002 ? Ce qu'il faut, ce sont des vrais emplois, pas des occupations. Et cela passe, pour les emplois aidés, par un véritable projet de relance de l'économie : grands travaux dans des domaines porteurs tels que l'écologie, l'environnement, la lutte contre l'effet de serre, par exemple.
18- Instaurer un plan à taux zéro de 10 000 euros en faveur de chaque jeune pour l’aider à construire un projet.
Un prêt à taux zéro, je suppose. 10000 €, même à taux zéro, et même sur plusieurs années, il faut les rembourser. Donc avoir un projet qui aboutit et qui rapporte. Donc il s'agit de quoi ? De donner 10000 € pour faire ce qu'on veut sans avoir l'intention de rembourser, en comptant sur un retour d'investissement par investissement de cette somme par les jeunes, ou alors il s'agit d'une véritable aide à la création de quelquechose. Pourra t'on mettre cette somme dans ses études ? Dans une association ? Sur un compte-épargne ? Peu de précision sur le sens à donner à "projet".

Conclusion : clientélisme vers les jeunes.

- Favoriser le retour à l’emploi

19- Mettre en place un revenu de solidarité active (RSA) permettant l’amélioration d'un tiers de ses ressources à tout bénéficiaire de minima sociaux reprenant le travail.
Après le RMA, le RSA. Un tiers de ses ressources en plus ? En plus de quoi ? De son salaire ? Pas claire, cette proposition.

On sait quels dégâts peuvent faire les trappes à chômage en n'incitant pas ou peu à reprendre une activité. Il faut donc trouver des moyens de rendre la reprise du travail motivante, au moins financièrement. Mais y a t'il tant de gens qui refusent un travail quand ils n'ont presque rien pour vivre ?
20- Renforcer la qualification et la capacité de revenir à l’emploi des salariés menacés de licenciement : mettre en œuvre systématiquement une démarche de validation des acquis de l’expérience professionnelle et reconnaître à chacun un droit à la formation et à la reconversion inversement proportionnel à la durée des études.
Moins on a été formé initialement, plus on aura le droit à être formé ensuite. Pourquoi pas ? Mais qui paye ? L'employeur ? Il refusera alors d'embaucher ces profils. L'Etat ? Il faut donc encore des revenus supplémentaires pour financer cela.

Sur le fond, valider les acquis à chaque fois qu'il y a licenciement peut être une bonne chose. Mais comment et par qui, et pour faire quoi ?

21- Mettre en place une sécurité sociale professionnelle garantie par l’Etat et permettant à chaque personne privée d’emploi de se voir proposer par les pouvoirs publics un contrat de droits et devoirs comportant :
- une rémunération, pendant un an, égale à 90 % du dernier salaire net perçu ;
- une formation qualifiante ;
- une aide personnalisée à la recherche d’emploi ;

Cette prestation sera assurée par le service public de l’emploi.
On voit les droits, mais où sont les devoirs ? A quelle sauce sera mangé celui qui acceptera ce "contrat" ? S'agit-il d'un PARE nouvelle formule ? Au vu du taux de remplacement annoncé, les devoirs risquent d'être également renforcés. Je ne vois pas des chômeurs accepter de devoir reprendre n'importe quel emploi proposé sous prétexte qu'ils sont bien indemnisés. Attention donc à l'effet d'annonce.

Commentaires des propositions de Royal (2) : le pouvoir d'achat garanti

L’introduction de l’euro, l’augmentation de la fiscalité locale, la hausse des prix de l’énergie et le manque de concurrence dans certains secteurs sont considérés comme étant à l’origine de la vie chère. L’indice des prix ne reflète pas la réalité de la consommation : il est incomplet, il ne prend pas en compte des dépenses nouvelles, et il ne pondère par les dépenses selon les revenus.

Mais la vie chère c‘est surtout le logement : le consensus est total sur la gravité de la situation. Il n’y a pas assez de logements, les logements sont trop chers. Il faut mieux appliquer la loi SRU, adopter une politique active de construction de logements, et mettre en place un service public de la caution : « contre la dictature des agences et des proprios. »

Le surendettement des ménages est également une préoccupation. La publicité pour les prêts à la consommation et les conditions d’obtention des crédits doivent être davantage réglementée. Il est également nécessaire d’offrir de nouvelles formes de crédits solidaires.

Pour la participants des débats, le constat est net : les salaires stagnent et la précarité augmente. La hausse des salaires est économiquement justifiée mais doit être financée. L’Etat doit s’impliquer par une politique volontariste et prendre sa part de l’effort de financement.

Le recours aux heures supplémentaires n’est pas considéré comme une solution adaptée à tous. Elles ne sont pas toujours payées et ne concernent pas tous les salariés. De plus c’est souvent l’employeur qui oblige, pas l’employé qui choisit : « C’est ignorer le monde du travail que de prétendre le contraire. »

Il faut revaloriser les petites retraites et réformer, globalement, le système des retraites. Les principales victimes en sont les femmes (veuves), le monde agricole et l’artisanat.

Enjeux

La vie chère est une réalité vécue par une grande majorité de Français et pas seulement les plus modestes. Les salaires stagnent, les pensions s’amenuisent, les prestations sociales ne compensent pas les aléas de la vie. L’accès de tous à un logement de qualité est devenu difficile pour de nombreuses familles.

Les propositions et mes commentaires :

7- Augmenter les salaires :
- Le SMIC sera porté à 1500 €, le plus tôt possible dans la législature.
- Afin de tirer vers le haut tous les salaires, une conférence nationale sur les salaires, les revenus et la croissance réunissant les partenaires sociaux sera organisée dès juin 2007. Cette conférence sera annuelle.

Augmenter le SMIC à 1500 € répond à une revendication claire : plus de pouvoir d'achat pour les faibles revenus. Difficulté : l'augmentation doit être supportable par les entreprises et ne pas entraîner d'inflation. Pas simple...

Le plus tôt dans la législature. Effctivement, certains ont beau jeu de dire qu'en laissant le mécanisame d'indexation fonctionner, le SMIC sera à 1500 € dans 5 ans...


Un rappel : 1500 €, c'est le montant du brut salarial. Le SMIC est déjà à 1900 € en brut patronal, hors URSSAF. D'autre part, le SMIC et les aides associées jusqu'à 1,6 SMIC entraînent l'existence des trappes à bas salaires dont les smicards ont bien du mal à sortir (ie, ne sortent jamais). Comment concilier la hausse du SMIC souhaitable avec ce risque de généraliser le SMIC pour les bas revenus ? Les aides de l'Etat vont-elles être modifiées également ? C'est ce que j'ai cru comprendre par ailleurs, que le SMIC augmenterait et que les charges diminueraient en contrepartie. On transformerait donc du salaire indirect en du salaire direct : il faut au moins avoir l'honnêteté de le dire. Les salariés auront plus d'argent, mais cotiseront moins. D'où une difficulté supplémentaire à équiibrer les comptes publics. Est-ce bien cela qui est voulu par la guache ?

8- Revaloriser immédiatement les petites retraites :
- L’amélioration des petites retraites sera la première priorité de la réforme des retraites. Elles seront augmentées de 5%.
- Le minimum vieillesse sera versé mensuellement.
- Le paiement des retraites de la sécurité sociale sera rétabli au 1er jour de chaque mois.

Pas d'avis, à part trouver le moyen de financer cela. Clientélisme envers les personnes âgées ?

9- Revaloriser immédiatement de 5% les allocations aux personnes en situation de handicap.

Idem 8. Pas d'avis, à part le moyen de financer cela. Clientélisme envers les handicapés ?

10- Doubler l’allocation de rentrée scolaire qui sera versée aux familles en deux fois.

Idem 8. Clientélisme envers les familles ayant des enfants scolarisés ?

11- Réduire les coûts bancaires :
- Les tarifs bancaires seront réglementés par l’Etat : les agios et les pénalités liées aux incidents de paiement seront plafonnés et feront systématiquement l’objet d’une facture.
- L’Etat créera un service universel bancaire de base, favorisant les prêts sociaux et le micro-crédit.
- Afin de prévenir le surendettement, la publicité pour les prêts à la consommation sera réglementée et les établissements financiers qui octroieraient un crédit à des personnes non solvables seront sanctionnés. Ils devront participer au règlement des situations de surendettement à parité avec les organismes publics.

Réduire les coûts bancaires est une bonne idée, puisqu'ls ont augmentés de façon vertigineuse depuis quelques années. De là à réglementer le taux des agios, il y a un fossé que franchit la gauche. Une facture ? Oui, mais c'est un coût de plus, donc une augmentation des frais...

Service Universel Bancaire ? Après la CMU, la CBU ? Bonne idée, le microcrédit, mais attention à ne pas en attendre des merveilles. Les études actuelles démontrent que le prix nobel obtenu repose sur des bases mouvantes : le microcréit sert surtout à survivre dans les pays pauvres. Attention à ne pas tomber dans ce travers dans notre pays riche.

Le problème de l'endettement est aussi à régler. La mise en faillite personnelle était une avancée. Y'a t'il vraiment des établissements qui prêtent à des insolvables ? N'est-ce pas déjà interdit ?

Conclusion : à voir dans les faits, mais peut-être trop dirigiste.

12- Lutter contre le logement cher, une sécurité logement tout au long de la vie :

- Augmenter les allocations logement de manière à limiter à 25% le montant des dépenses de logement pour les ménages modestes.
- Construire 120 000 logements sociaux par an grâce à une incitation au livret A . L’Etat pourra se substituer aux maires qui n’appliquent pas la loi SRU.
- Créer un service public de la caution afin que celle-ci ne soit plus un frein à l’accès au logement tout en sécurisant le propriétaire. En contrepartie, les procédures d’expulsion des locataires de mauvaise foi seront simplifiées.
- Conditionner les avantages fiscaux et les aides publiques à une modération des loyers.
- Remettre à la location les logements vacants spéculatifs. Les communes pourront également les acquérir par une procédure exceptionnelle.
- Encourager l’accès à la propriété par l’extension des prêts à taux zéro. Dans le logement social, les locataires qui ont payé pendant 15 ans leur loyer pourront accéder à la propriété.
- Sanctionner financièrement les communes qui ne respectent pas le ratio moyen de un pour mille habitants pour les hébergements d’urgence.

Des mesures en faveur du logement, après les manifs des Don Quichotte et la loi cache sexe en cours de débat, cela tombe sous le sens.

Cependant, la mention de "ménages modestes" me fait tiquer. Les pas modestes pourront donc continuer à laisser une part non négligeable de leurs revenus pour se loger ?

Construire des logements sociaux, bien sûr. S'engager sur un chiffre de 120000 par an, vu la difficulté de financer, puis de trouver des terrains, c'est un pari osé. Reste que c'est un engagement fort. Par ailleurs, il faut être capable de construire des logement sociaux qui proposent des loyers faibles, ce qui est de moins en moins le cas...

Remettre sur le marché des logements spéculatifs. Intention louable, mais c'est quoi un logement spéculatif ? Ce qu'il faut identifier, c'est pourquoi les proprios ne louent pas et mettre en oeuvre des mesures incitatives plus que coercitives, sous peine de voir les investisseurs se désintéresser de ce marché et donc voie le nombre de logements diminuer, puisque l'Etat ne peut pas tout.

Caution de l 'Etat ? C'est l'extension du LOCAPASS ou un autre dispositif ? De toutes façons les bailleurs ne sont pas convaincus par LOCAPASS, alors... Comment faire pour qu'un proprio loue en sachant qu'il ne risque pas de ne plus toucher de loyer ou si cela arrive, de récupérer son logement rapidement ? Il faut soit une assurance, soit l'Etat se substitue au mauvais payeur (charge à l'Etat de décider s'il est de bonne foi ou pas), soit il fat appliquer plus sûrement les explulsions et éviter les recours longs. Donc accélérer la justice et faire appliquer les décisions rapidement.

Encourager l'accès à la propriété, effectivement le meilleur moyen pour éviter les conflits avec les bailleurs. Mais comment faire pour sécuriser les remboursements, pour des gens qui ont un risque important de perdre leur revenu ou qui ont des revenus occasionnels ? Le problème reste entier. Ce n'est pas en déplaçant du bailleur vers le banquier le problème qu'on le résoud...

Sanctionner les communes et s'y substituer ? Donc faire appliquer la loi SRU serait un bon début...

13- Mettre en place plusieurs indices des prix reflétant la dépense des ménages (minima sociaux, SMIC, retraites).

Plusieurs indices ? Cela multipliera le nombre de mécontents. Car à quel indice se vouer ? Et si les indices se contredisent ? Un indice, c'est un outil, forcément imparfait. le tout est de l'expliquer et d'en donner les limites.

Conclusion générale : pas convaincu par cette partie, qui me paraît assez clientéliste.

Commentaires des propositions de Royal (1) : la confiance retrouvée

Allez, c'est parti ! Depuis le temps qu'on attendait le programme officiel de la candidate PS, voilà beaucoup de grain à moudre. Je le fais, proposition par proposition, thème après thème.

Dans ce premier billet, la confiance retrouvée.

La "remontée des débats" permet de présenter les principaux thèmes abordés lors des débats citoyens :

Pour relancer la croissance, les participants aux débats se sont prononcés davantage pour des réformes structurelles que pour des politiques macroéconomiques nécessairement limitées par l’ampleur de la dette publique.

Il faut stimuler la création d’entreprises, renforcer l’investissement et la recherche, remédier à la sous-qualification, développer la formation professionnelle, soutenir les PME et renforcer l’efficacité de la dépense publique.

Les enjeux mis en avant sont les suivants :

Un développement durable, une croissance forte, une dette publique maîtrisée, la réconciliation des Français avec les entreprises sont les préalables nécessaires à un retour de la confiance, à l’esprit d’initiative, à un partage effectif des richesses et à une maîtrise de la mondialisation

Propositions qui en découlent et commentaires :

1- Investir massivement dans l’innovation et la recherche : augmentation pendant le quinquennat du budget de la recherche et des crédits publics pour l’innovation de 10 % par an (le budget public de recherche-développement a diminué de 1 à 0,8% du PIB entre 2002 et 2005). Sur les 65 milliards d’aide aux entreprises, seuls 5 % sont orientés vers la recherche-développement : je propose de porter cette part à 15%.

Je ne suis pas certain de saisir l'aspect arithmétique de cette proposition. Une augmentation de 10% par an pendant 5 ans fait une aumentation totale de 1,1 à la puissance 5, ce qui fait 61% en 5 ans.

Si on part de 0,8% du PIB, au bout de 5 ans, on parvient à 1,3% du PIB, soit 0,3 "point" de plus qu'en 2002.

Est-ce bien ce que l'on peut appeler un investissement massif ?

Bien sûr le PIB augmentant chaque année (croissance, croissance !), le volume global augmente sensiblement, mais est-ce pour autant massif ?

Pour les aides au PME, 15% de 65 milliards font 9,75 millards, à se répartir entre des millions d'entreprises, çà ne fait pas lourd au final par entreprise...

Conclusion : un bon coup de pouce, mais rien de révolutionnaire.

2- Mettre en place une politique industrielle capable de préparer l’avenir et de réduire les risques de délocalisations avec la création d’une Agence nationale de réindustrialisation.

Création d'un machin de plus pour réduire les risques de délocalisations, dont les effets sont quoi qu'on en dise, plutôt faibles sur l'économie française, c'est plutôt démago. Car rien ne nous dit de quoi sera faite cette politique industrielle capable de préparer l'avenir.

Conclusion : du vent.

3- Soutenir les PME avec la création de fonds publics régionaux de participation et en leur réservant une part dans les marchés publics.

Pourquoi pas ? Même si cette proposition fait aussi partie du programme du candidat UMP, ne boudons pas cette forme d'aide aux PME.

Mais comme j'aime voir le mal partout, j'imagine déjà les grosse boîtes créer des filiales de taille PME pour aller sur ces marchés "réservés". Cynique ?

D'un point de vue économique, cela va aussi à l'encontre de l'efficacité, puisque les PME ne peuvent proposer les mêmes services que les grosses boîtes : superficie financière plus faible, visibilité moindre, risque de faillites, etc.

Quels types de marché réserve t'on aux PME ? Les marchés à enveloppe limitée ? A délai de réalisation limité ? Ouvre t'on ces marchés aux filiales officielles de grands groupes ?

Conclusion : fausse bonne idée car difficile à mettre en place. Fleure le clientélisme en direction des patrons de PME.

4- Donner la priorité à l’investissement des entreprises avec un taux d’impôt sur les sociétés plus bas si le bénéfice est réinvesti et plus haut s’il est distribué aux actionnaires.

Méchant actionnaire bouffeur de bénéfice ! Sauf que ce qui est redistribué n'est-il pas ce qui reste après réinvestissement ?

Et comment financer de futurs investissements sur fonds externes (et non sur fonds propres issus de bénéfices) si les actionnaires se voient privés de dividendes ? Cela ressemble à une mauvaise idée, fondée sur une vision étroite de l'actionnariat...

Conclusion : obliger à investir plutôt que redistribuer ? Encore faut-il qu'il y ait des besoins en investissement, et que les entreprises côtées restent attractives pour pouvoir se financer sur le marché boursier au besoin...

5- Sécuriser le parcours des jeunes créateurs en soutenant la création d’entreprises (simplifications), en généralisant les ateliers de la création dans toutes les régions, en améliorant la protection sociale des entrepreneurs, et en mettant en place un mécanisme de cautionnement mutuel pour ceux qui garantissent les emprunts de leur entreprise sur leur patrimoine privé.

Pas d'avis.

6- Réformer l’Etat : un euro dépensé doit être un euro utile. Une décentralisation aboutie. Des services publics de qualité présents sur tout le territoire et accessibles par Internet. La généralisation des logiciels libres dans l’administration.

Voilà un slogan : un euro dépensé doit être un euro utile. Au delà, celà signifie quoi ? Des objectifs de dépenses, des cost-killers, des contrôleurs de gestion, des économies d'échelle ? A croire que les administrations et collectivités dépenseraient inutilement et dilapideraient les impôts...

Des services publics consultables par internet ? Le mouvement est lancé depuis quelques années déjà. Le souci est alors l'accès à Internet du public. Cette proposition ne peut donc aller que de pair avec une aide à l'accès à Internet pour tous.

Les logiciels libres dans l'administration ? Pourquoi pas, puisqu'il s'agit de faire des économies. Prévoir cependant un coût de formation important pour que les agents apprennent à se servir de ces nouveaux outils, ainsi que des éventuels soucis de compatibilité avec les logiciels propriétaires utilisés par les usagers. Ne serait-ce que pour le bon usage des sites internet des administrations, que les formulaires fonctionnent sur tous les types de navigateurs par exemple.