30.5.06

Rétrolien : Les chiffres du chômage pour les mal-comprenants

Puisqu'on vous dit que le chômage baisse...

C'est aussi chez Monolecte, et c'est toujours aussi bien !

Dans notre pays, il a été décidé de ne compter que les chômeurs des catégories 1 et 6 et de ne pas faire apparaître dans Le Chiffre du Chômage, tous ceux des autres catégories. Pourtant, ces gens n'en restent pas moins privés d'emploi.
Armés d'une calculette, nous pouvons donc compter l'ensemble des personnes à la recherche d'un emploi :

  • Cat. 1 = 2 282,0
  • Cat. 2 = 431,1
  • Cat. 3 = 279,4
  • Cat. 6 = 501,2
  • Cat. 7 = 89,5
  • Cat. 8 = 137,3

Total chômeurs selon la définition officielle : 3,7205 millions

Ce qui ne correspond pas du tout au chiffre annoncé de 2,9247 millions, soit 800 000 personnes qui sont passées à la trappe.

Rétrolien : Chômage : pourquoi rien ne marche

C'est chez Monolecte, et c'est bien !

Résultat des courses :

On a dépensé un paquet de pognon et personne n'est content :

  1. L'ANPE continue de brasser ses fichiers et d'entasser les chômeurs incasables et est montrée du doigt par tout le monde.
  2. Les chômeurs ne trouvent pas de boulot et n'ont pas les moyens d'accéder à des reconversions qui leur permettraient de sortir par le haut.
  3. Les employeurs ne trouvent pas ce qu'ils cherchent.
Le point d'achoppement de cette gabegie? La formation professionnelle!

28.5.06

Imbécilité politique

M. le président. La parole est à M. Jean-Christophe Lagarde.

M. Jean-Christophe Lagarde. J’entends bien, monsieur le ministre : obtenir la nationalité française est un acte de volonté. C’est comme cela que la France s’est construite. Mais ce constat ne suffit pas. Aujourd’hui, la naturalisation est un véritable parcours du combattant. En Seine-Saint-Denis, pour retirer un dossier, il y a déjà une file d’attente de quatre à cinq heures et il faut arriver tôt le matin, avant quatre heures. Ensuite, pour déposer ce dossier, la préfecture donne aujourd’hui des rendez-vous pour septembre 2007 ! Quelqu’un qui a envie de devenir français devrait pouvoir l’être dans des délais bien plus raisonnables quand il est installé durablement sur notre territoire. Je ne pense pas que cela serait une lourde charge administrative que de délivrer en préfecture une simple feuille permettant de déclencher la procédure. Après cinq passages à la préfecture, un an et demi d’attente et un dépôt souvent refusé sous prétexte qu’il manque un document qui n’avait pas été demandé au départ, certains se découragent.

Je sais, monsieur le ministre, que cet amendement a un caractère plus réglementaire que législatif, mais le Gouvernement devrait autoriser l’information de ceux qui renouvellent leur titre de séjour. Nous devons considérer les étrangers que nous accueillons non comme de simples travailleurs mais, s’ils le souhaitent, comme de futurs Français.

M. le président. La parole est à M. le ministre.

M. le ministre délégué à l’aménagement du territoire. Tout cela est affaire de conviction. Monsieur Lagarde, la France n’est pas un supermarché. Certes, il y a la queue devant certains bureaux administratifs. Qu’il faille moderniser le service public pour qu’il soit plus efficace, j’en conviens. Si, au bout de plusieurs années de résidence dans notre pays, on a au fond de soi-même cette vraie volonté de devenir français, on n’abandonne pas sous prétexte qu’il faut faire quatre heures de queue. Qu’est-ce que c’est que quatre heures pour devenir français ?

M. Jean-Christophe Lagarde. Quatre heures d’attente pour quatre ans et demi de recours administratif !

M. le ministre délégué à l’aménagement du territoire. C’est vraiment un problème de conviction, monsieur Lagarde. Mes grands-parents italiens, qui se sont installés à Nice au début du siècle dernier, ont attendu trente ans, tant pour eux-mêmes que pour leurs enfants nés italiens à Nice, avant de devenir français. Pendant toutes ces années, ils ont dû démontrer leur volonté de s’intégrer, de parler couramment le français, de travailler, de créer un patrimoine, d’envoyer leurs enfants à l’école et de s’occuper de leur éducation. Le jour où ils ont obtenu la naturalisation, ils savaient qu’ils l’avaient méritée. Ils étaient fiers qu’eux-mêmes et leurs enfants soient devenus français.

Qu’est-ce que quatre heures, comparées à un tel délai ? En ce début du XXIe siècle, où l’on relance les gens pour les inciter à devenir français, il faut tout de même vérifier, si l’on veut qu’il y ait encore des repères dans notre pays, que les intéressés aient au fond d’eux-mêmes une véritable volonté d’appartenir à notre grande et belle nation. C’est une question de conviction, je le répète. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l’Union pour un mouvement populaire.)

C'est ici : http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2005-2006/20060216.asp

Pour mémoire, le ministre délégué à l’aménagement du territoire s'appelle M. Christian Estrosi. Retenez son nom !

23.5.06

Le Montenegro éliminé de la coupe du monde de football !

Les monténégrins ont choisi de quitter la Serbie.

Conséquence immédiate : le Montenegro est éliminé de la coupe du monde de foot qui débute bientôt.

En effet, c'est la Serbie-Montenegro qui s'est qualifiée, et qui jouera dans le groupe C.

Avec la défection des monténégrins, quelle visage aura l'équipe serbe ? Jouera t'elle à 8 sur le terrain ?

En tous cas, cela compromet grandement les chances de victoire finale pour cette équipe, qui avait de grandes ambitions pour sa première participation à une phase finale.

21.5.06

Vu de l'Intérieur, la France n'a pas besoin de l'Afrique

Alors que le ministre de l'Intérieur français se déplaçait au Mali récemment, il aurait tenu les propos suivants, selon Afribone.com :
Le deuxième intervenant, une journaliste Sadio Kanté axera son intervention sur le pillage systématique des ressources économiques africaines par la France pour asseoir ainsi son économie. Elle cite des ressources comme le café et l’uranium. La réponse de Sarkozy ne s’est pas fait attendre, soutenant que l’Afrique ne représente que 2% du flux économique de la France. "La France économiquement n’a pas besoin de l’Afrique", a déclaré le ministre français de l’Intérieur.

Arrêtons nous un instant sur cette phrase :
La France, économiquement, n'a pas besoin de l'Afrique.

On trouvera ici des informations sur la balance commerciale de la France avec le Bénin et le Mali.

Ce document (source : douanes françaises) indique également que la France échange peu en volume avec l'Afrique :

- Importations depuis l'Afrique : 12% de 38,4% soit 4,6% du montant global ;
- Exportations vers l'Afrique : 17% de 34,7% soit 5,9% du montant global.

Le ministre de l'Intérieur semble donc avoir raison sur ce point, l'Afrique compte peu dans la balance commerciale de la France... Les échanges commerciaux se font préférentiellement avec l'Union Europénne ; aucun pays africain n'est pami les 20 premiers fournisseurs de la France ; seule l'Algérie compte parmi les 20 premiers clients de la France.

Est-ce pour autant le seul critère à prendre en compte ? Bien évidemment, non. Et balayer d'une seule phrase la remarque de l'intervenant est trop rapide.

Car il faut se demander quels sont ces produits que la France importe depuis l'Afrique. Il faut également se demander si les échanges de biens sont un bon indicateur de l'importance des échanges entre l'Afrique et la France.

L'intervention de M. Kanté portait sur l'uranium. La France est en effet un grand consommateur de ce minerai, puisqu'elle est le pays le plus nucléarisé du monde, si l'on considère la proportion d'électricité d'origine nucléaire dans sa production totale d'électricité. Or l'uranium français provient du Canada et du Niger, principalement.

Ne pouvant trouver la part de l'uranium africain composant les importations françaises, il est difficile de faire la part des choses. Mais Areva NC est présent au Niger, sur le site d'Arlit, dont ont été extraits 80000 tonnes d'uranium depuis les débuts de l'extraction. Cet uranium fournit sans doute principalement les centrales françaises. Dans les années 80, 40 % de la production mondiale en provenait et l'uranium représentait 90 % du montant des exportations du Niger (source Wiki).

D'autre part, les réserves mondiales prouvées d'uranium (c'est à dire les ressources récupérables à moins de 80$/kg U) atteignent un total mondial de 2516 milliers de tonnes, hors Chili et Chine (AIEA/OCDE 2001). Les plus importantes ressources se trouvent en Australie (26%), au Kazakhstan (17%), au Canada (12%), en Afrique du Sud (9%), au Brésil (6,4%), en Namibie (5,7%), en Russie (5,5%), aux États-Unis (4,1%), en Ouzbekistan (3,6%), en Mongolie (2,4%), en Ukraine (1,7%), au Niger (1,2%) et en Algérie (1%). Si on ajoute que la France possède moins de 0,5% des réserves d'uranium, on relativise l'importance stratégique du continent africain pour la France.

On pourrait également parler de pétrole ou de gaz naturel.

Concernant le gaz naturel, la situation en 2001 était la suivante : 454 TWh importés, dont 135,8 TWH en provenance de Norvège et 114 TWh depuis la Russie. L'Algérie quant à elle est le 3ème fournisseur (en 2001) avec 113,4 TWh, soit un quart des importations !

Concernant le pétrole, en 2001, les principaux fournisseurs étaient la Norvège (19,5 Mt), l'Arabie Saoudite et le Royaume Uni (11,4 Mt chacun). Le Nigeria, l'Algérie et l'Angola fournissaient quant à eux 5,6 Mt, 4,3 Mt et 3,7 Mt, soient 13,6 Mt sur un total de 86,7 Mt importées (15,7 % du volume total). Là encore, l'intérêt stratégique de l'Afrique semble donc important.

Ainsi, quand le ministre de l'intérieur français se base sur des chiffres de balance commerciale, il omet la dimension stratégique des importations de matières premières, et notamment de ressources énergétiques, dont l'Afrique fournit à la France une part non négligeable.

Ce billet devrait se poursuivre par des réflexions sur l'apport de l'Afrique à la France dans d'autres domaines.

18.5.06

Rétrolien : Chromos'femme

Des larmes sur mon clavier... C'est rare. Et précieux, aussi.

Merci.

C'est .

Que va t'il faire là-bas ?

On nous apprend ce matin que le ministre de l'intérieur est parti en tournée en Afrique, rendre visite au Mali et au Bénin.

Je suis bien aise de savoir que la France envoie un représentant de son gouvernement en Afrique, à l'heure où le développement de ce continent souffre du manque d'aide de la part des pays du Nord.

Cependant, je m'interroge sur le fait que ce soit le ministre de l'intérieur qui se rende dans ces pays en lieu et place du ministre des affaires étrangères, ou même du Président de la République, mieux placés pour traiter de ces sujets...

Que va donc faire là-bas notre intenable ministre ? Se rend-il seulement au Mali et au Bénin en tant que ministre ? Qui lui a confié cette mission ? A qui rend-il compte des dépenses engendrées par son déplacement et à qui fera t'il rapport de son action ?

Si le sujet de son déplacement est bien l'immigration, sujet qui tient à coeur de notre ministre puisqu'il propose en ce moment sa deuxième loi en 3 ans sur le sujet, pourquoi alors se rendre au Mali et au Bénin, pays fort peu pourvoyeurs d'émigrants vers la France, selon l'INSEE. En effet, il y avait en France 1 700 000 immigrés provenant d'Afrique en 1999, dont 1 300 000 en provenance du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie). Ce qui laisse 400 000 immigrés pour le reste de l'Afrique. D'autre part, toujours selon l'INSEE, en 2003, 90 000 immigrés entrés en France provenaient d'Afrique, dont 60 000 provenant du Maghreb, et 30 000 du reste de l'Afrique.

Y'a t'il donc urgence à se rendre au Mali et au Bénin ?

On me rétorquera que les chiffres de l'INSEE sont les migrants officiels, et non les clandestins, et que le ministre de l'intérieur est bien placé pour connaître les flux réels de l'immigration. Il faudrait donc en déduire que le flux d'immigrés clandestins provenant de ces pays est particulièrement important .

D'autre part, on nous informe que le ministre va aller discuter de codéveloppement avec les gouvernements de ces pays. Excellente initiative, puisqu'on peut voir ici que l'aide directe de la France au Bénin s'est élevée à 4,7 M€, en août 2002. L'aide via l'Union Européenne, elle, s'est fendue de 329 M€. Quant au Mali, il a reçu de la France 158 M€ et 7,5 milliards de CFA (soit 11 M€) et rien (?) de la part de l'UE... Ce qui fait peu en 4 ans. Mais je crains que notre ministre ne puisse pas depuis son poste engager quelque dépense, don ou effacement de dette, puisque cela ne relève pas de son champ de compétences.

Je me demande donc si la tournée du ministre ne cacherait pas autre chose... Serait-il possible que le ministre de l'intérieur ait décidé seul de se rendre dans ces pays, sans en référer à qui que ce soit ? Serait-il possible que ce ne soit pas le ministre qui est parti en tournée, mais le futur candidat UMP à la présidence de la France ? Je n'ose imaginer une telle situation, qui relèverait du détournement de fonds publics de l'Etat en faveur d'un parti politique. Que cela arrive au Mali ou au Bénin, c'est dans l'ordre des choses des clichés habituels sur les républiques bananières africaines. Que cela arrive en France ? Vous n'y pensez pas !

16.5.06

Godillots...

Godillot : (Vieux) Grosse chaussure. Du nom d'un manufacturier de brodequins militaires, Alexis Godillot (XIXe siècle).

Que penser du vote public sur la motion de censure déposée par le PS et repoussée aujourd'hui ?

POUR : 190.
Le PS a voté comme un seul homme (150/150) en faveur de la motion.
Le Groupe Communiste également (22/22).
Des non-inscrits (donc des Verts) on voté aussi en faveur de cette motion (7/11).
Et 11 députés UDF (sur 30) ont rejoint le vote de la gauche.

L'UMP n'a t'elle pas voté ? Ou bien a t'elle voté contre ? On nous dit sur France-Info que les rangs UMP étaient clairsemés. Cela semble signifier qu'ils étaient tout simplement absents, puisque leur vote n'était pas requis. Une façon curieuse de soutenir le Gouvernement que de ne pas se déplacer quand il s'explique...

Alors, qu'en penser ?
Rien.

Le Gouvernement reste en place. L'Assemblée démontre encore que le fait d'y avoir une majorité rend de fait inutile l'existence d'une opposition, réduite à faire de l'obstruction ou de la figuration. Quand donc rendra t'on à l'Assemblée un peu de représentativité ? A quand la remise en cause du fonctionnement des appareils politiques ? Un député doit voter dans l'intérêt de ceux qu'ils représentent, pas selon le mot d'ordre du chef du parti auquel il appartient.

Pourquoi donc ce comportement de godillot ? Par pur calcul politque.

Sans le soutien du parti, la plupart des élus perdent leur siège à l'élection suivante. Et comme il n'y a pas de limite au nombre de mandats successifs, les élus tombent dans le piège que leur tend la politique : voter non pour représenter, mais pour conserver la plus grande chance de se maintenir à son poste...

Il suffirait pourtant de limiter le nombre de mandats que peut occuper un citoyen au cours de sa vie pour éliminer en grande partie cette conséquence de l'existence des partis. Sachant qu'il ne joue pas sa réélection, un élu aurait alors une marge de manoeuvre face aux directives de ses chefs de file. Associée au non-cumul des mandats, la limitation du renouvellement (disons à 3 mandats, dont 2 consécutifs au plus), permettrait d'assainir les pratiques de nos "représentants".

Réédition d'un billet du 16 mai 2006

Libellés : ,

8.5.06

Le web alsacien quitte le .fr pour le .eu

Libération nous apprend que le Conseil régional d'Alsace a choisi de passer sur le domaine en .eu.

Le Conseil régional d'Alsace a choisi le 9 mai, jour de la fête de l'Europe, pour faire passer l'ensemble de ses sites web et de ses adresses électroniques sous le nouveau nom de domaine européen «.eu», en lieu et place du «.fr» identifiant la France. Désormais accessible à l'adresse www.region-alsace.eu, l'Alsace sera «une des premières régions européennes à inscrire sa démarche numérique dans un contexte européen», affirme le Conseil régional. Une initiative qui «s'inscrit dans une démarche de construction européenne au quotidien», ajoute-t-il dans un communiqué.
Les noms de domaine en «.eu» ont été lancés le 7 avril par l'Union européenne pour matérialiser l'identité européenne sur la toile mondiale. Ils sont accessibles aux particuliers, aux entreprises et aux institutions établis sur le territoire de l'un des vingt-cinq Etats membres.

Une bien bonne idée de la part des alsaciens, qui sont avec Strasbourg en plein coeur de l'Europe politique et géographique.

A noter que les adresses en .eu sont gérées par EURid, association sans but lucratif, de droit belge, désignée par la Commission européenne pour gérer le nouveau domaine de premier niveau .eu.

On apprend sur leur site que toute personne basée dans l’Union Européenne peut enregistrer un nom de domaine en .eu tant que celui-ci est disponible.

En outre, les critères pour pouvoir enregistrer un nom de domaine sont définis par les règlements CE 733/2002 à l’article 4 qui stipule que :

i) toute entreprise ayant son siège statutaire, son administration centrale ou son lieu d'établissement principal dans la Communauté, ou

ii) toute organisation établie dans la Communauté, sans préjudice du droit national applicable, ou

iii) toute personne physique résidant dans la Communauté.

C'est une idée simple, mais qui a de quoi donner encore un peu plus de réalité à la construction européenne.

Ils arriveront quand même...

"Réseau Foi et Justice ": je n'avais a priori pas de raison d'aller sur ce site.

Il aura fallu un lien trouvé sur Rezo pour que j'y atterrisse, et je dois dire que le texte de J. Lacourt, intitulé "lettre ouverte à M. Sarkozy", explique tellement bien pourquoi l'immigration choisie est un leurre qu'il ne sert à rien de le réécrire autrement.

Ils arriveront quand même parce que les gouvernements français et européens n'ont jamais vraiment souhaité que les paysans d'Afrique de l'Ouest (80% de la population) puissent vivre du travail de leur terre.
Ils arriveront quand même parce que vos collègues chargés du développement l'ont trop souvent réduit à des aides budgétaires ou à des prêts ponctuels.
Ils arriveront quand même parce que, quittant la campagne, ces jeunes ne trouvent dans les villes sous-équipées ni travail, ni considération, ni perspectives d'avenir.
Ils arriveront quand même parce que finalement vous en avez besoin.

Voici le mois de mai, où les feuilles (d'impôts) volent au vent...

Contribuable, vous avez reçu votre déclaration d'impôt sur le revenu. Nouveauté de l'année, elle est préremplie, c'est à dire que l'administration fiscale a déjà porté sur la déclaration les revenus dont elle sait que vous les avez perçus, car ils ont transité par des caisses nationales diverses. Ainsi, vos salaires, vos allocations chômage, vos indemnités de maladie, etc. sont déjà portées sur la déclaration. A vous de compléter ou de modifier au besoin.

Jean-François Coppé s'est fendu d'un discours sur le sujet. Il le dit lui-même, la déclaration préemplie constituerait "une véritable révolution industrielle pour l’administration des impôts".

Effectivement, il met en avant le considérable travail des administrations pour coordonner "pas moins de 94 millions d’informations à traiter".

A cette innovation s'ajoute la reconduction de la télédéclaration, c'est à dire la déclaration des revenus à distance, par le biais d'intenet. Cette année, un délai assorti d'une ristourne est encore attribué aux télédéclarants.

La question qui me vient à la lecture de ces mesures est : à qui cela profite t'il ?

I. La déclaration pré-remplie

En premier lieu, on peut penser que les contribuables sauront gré à l'administration de faire le travail à leur place, en évitant le fastidieux acte de remplissage, consistant pour la plupart des gens à porter le montant de leur salaire et le nombre de parts auxquelles ils ont droit. Cependant, le mode d'emploi fourni par le ministre délégué au budget rappelle qu'en gros, les contribuables devront faire exactement la même chose qu'avant : trouver leur fiche récapitulative de revenus du mois de décembre, et vérifier que le montant porté sur la déclaration par l'administration est bien le même que celui qu'ils y auraient eux-mêmes portés. Gain de temps pour le contribuable : zéro. Et dans le cas où le montant n'est pas le bon, le temps passé à remplir la décalration reste identique à précédemment. Sans compter que certains contribuables ont des revenus autres que leur salaire ou bien des frais réels, par exemple. Pour cela, pas de révolution en vue non plus, puisque l'administration ne peut estimer ces revenus ou ces abattements.

Concernant les administrations, le travail en amont pour récolter et recouper le sinformations est considérable et est salué par le ministre. Soit. En quoi ce travail supplémentaire permet-il d'améliorer la collecte de l'impôt, si souvent décriée ? Difficile à dire...

II. La déclaration pré-remplie, c’est aussi sur internet

Le ministre nous indique que la télédéclaration est encore possible cette année, en mentionnant un délai supplémentaire et 20 € de rabais.

Dans ce cas, le but du ministre est plus clair. Sous le vocable de modernisation de l’État, il est manifeste que c'est la recherche du coût moindre qui est visée. Moins de papier, moins de délai, c'est plus d'efficacité pour l'administration à moins de frais. Soit.

On peut toutefois déplorer que ce type de déclaration à distance ne soit possible que pour les détenteurs de liaison internet, donc des personnes déjà privilégiées par rapport à la moyenne. Pourquoi donc donner encore 20€ à ceux qui ont déjà une ordinateur et une connexion internet ? La fracture numérique est donc creusée par ceux là mêmes qui ont été élus sur le programme contraire...

7.5.06

M'y remettre

Je découvre que Nickel Moumoute me référence sur son blog.

Une raison supplémentaire de me remettre à ce blog, qui sommeille, alors que tant de choses se commettent en mon nom, moi qui suis citoyen français.

Alors que la presse fait pousser son marronier quinquennal à grand renfort de fumier, le travail législatif de nos représentants continue, sur des thèmes aussi variés que la gestion des matières radioactives, le respect du droit d'auteur, l'accueil des étrangers...