19.2.10

Marianne enceinte... et cocue !


Marianne enceinte ?

Le gouvernement fait sa pub en nous montrant une jeune femme affublée d'un bonnet phrygien blanc (de schtroumpf, dirait un enfant), censée être Marianne, avec le slogan suivant : "La France investit dans son avenir".

Un grand bravo à la boîte de pub qui a trouvé cette métaphore fabuleuse entre Marianne et la France d'une part, et la grossese et l'investissement dans l'avenir d'autre part.

Mais qui a engrossé cette femme (métaphoriquement, bien sûr) ? Le gouvernement, ou le Président de la République lui-même, qui veut son grand emprunt depuis tant de temps ?

L'Etat, donc, va emprunter 22 milliards, ajoutés aux 13 milliards prêtés puis remboursés par les banques en crise, pour mettre 35 milliards dans 5 domaines dits d'avenir.


Marianne cocue...

Mais qui va fournir l'argent ? Ceux qui en ont : le "marché", les fonds de pension, la finance mondialisée, les riches familles françaises...

Et qui va payer les intérêts ? Nous. L'Etat, donc les contribuables français. Marianne, donc.

Pour financer encore un peu plus les riches prêteurs. Ceux qui profitent déjà du bouclier fiscal, ceux qui font la finance mondiale, la finance folle qui a failli sombrer s'il n'y avait eu, là encore, les contribuables de tous les pays pour sauver les richesses privées qui se font sur nos avoirs.

Privatisation de la richesse et réduction du champs d'intervention de l'Etat, qui se désengage de partout sous prétexte de RGPP. Moins de santé publique, moins d'éducation nationale, moins de magistrats... Mais toujours plus de dettes pour les contribuables les moins aisés, les autres profitant des cadeaux fiscaux : bouclier, droits de succession, optimisation fiscale avec les niches toujours plus nombreuses.

Ceux qui vont prêter à la France sont ceux qui la pompent déjà. Et qui vont continuer, avec la bénédiction du gouvernement unipersonnel français, à prendre dans les caisses de l'Etat les intérêts d'un emprunt inutile.

Inutile, car il y a d'autres façons de trouver de l'argent :
  • Rationnaliser les aides aux entreprises : les plus de 500 salariés se goinfrent quand elles sont la pointe de l'iceberg. Les PME souvent aux ordres des gros rament pour se financer.
  • Annuler le bouclier fiscal qui ne profite qu'aux riches, et transfère la solidarité fiscale des poches vides vers les poches pleines.
  • Taxer les flux financiers.
  • Taxer les activités polluantes.
  • Tant d'idées à avoir et à mettre en oeuvre !
Marianne a été baisée. Elle est tombée enceinte, mais elle est cocue.

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16.2.10

La vidéosurveillance ne sert à rien ! Ne la développons pas !

Alors que la LOPPSI, en cours d'adoption par l'Assemblée UMP, vise à tripler le nombre de caméras en France, en étendant le champ d'utilisation possible de la vidéosurveillance (rebaptisée, novlangue oblige, vidéo PROTECTION !), un fait divers vient étayer le fait qu'augmenter le nombre de caméras ne contribue en rien à diminuer la criminalité.
L'idée de la vidéosurveillance est qu'un criminel ne fera rien s'il est dans le champ d'une caméra, puisqu'il pourrait être reconnu, voire être détecté avant qu'il ne commette son crime, selon les nouvelles méthodes d'analyse d'image relevant du rapport minoritaire de K. Dick...
Et hier, dans un lycée de Thiais, dans le Val-de-Marne, qu'apprend-on ?
Un élève de 17 ans d’un lycée de Thiais a été blessé à coups de cutter lundi durant un cours d’éducation physique dans un gymnase jouxtant cet établissement du Val-de-Marne.
Des détails ?
Aux alentours de midi, six personnes, la tête masquée par des capuches et des foulards, ont fait irruption dans le gymnase pendant un cours qui réunissait deux classes de terminale du lycée polyvalent Guillaume-Apollinaire et ont attaqué la victime avant de prendre la fuite, a indiqué le procureur de Créteil Jean-Jacques Bosc.
Touché notamment à l’oreille, le jeune homme a été transporté à l’hôpital parisien de Lariboisière (Xe arrondissement) dans un état qui n’inspirait pas d’inquiétude, selon lui.
«Ils ont d’abord aspergé les élèves avec des bombes lacrymogènes, puis ils ont poursuivi un des élèves à l’extérieur du gymnase et l’ont frappé à coups de batte de base-ball et de cutter», a déclaré à l’AFP Sophie Richard, le professeur de sports qui faisait cours au moment de l’incident. «Il a également fallu gérer les crises d’angoisse et d’asthme des élèves touchés par les gaz lacrymogènes.»
«La victime avait du sang partout sur ses bras», a déclaré Liliane Dewez, gardienne de ce gymnase dont les différentes entrées sont fermées ou surveillées. Les agresseurs sont entrés «en sautant par dessus les grilles», a-t-elle encore déclaré.
Mais le détail qui tue est le suivant :
Vaste bâtiment bordé par une cité HLM, ce lycée polyvalent de 1.500 élèves est équipé d’un dispositif de vidéosurveillance.
Et donc ?
Donc le système de vidéo "protection" était en place dans cet établissement.
A-t'il empêché des gens de sauter la grille ? Non.
A-t'il empêché des gens d'entrer dans le gymnase ? Non.
A-t'il empêché des gens de gazer les élèves ? Non.
A-t'il empêché des gens de frapper un élève ? Non.
Alors ?
Alors il faut PLUS de caméras, c'est LOPPSI qui le dit !
Toutes ces caméras ont un coût pour la société. Mais elles ne servent à rien ou presque. L'efficacité de dissuasion est nulle. L'efficacité d'aide à la résolution des affaires est aléatoire. Ces gens étaient masqués, ils étaient décidés à frapper, la vidéosurveillance les a t'elle dissuadés ?
Partout, des caméras, pour quel résultat ? Aucun.
Et le gouvernement prévoit d'imposer aux maires des communes récalcitrantes l'installation de systèmes de vidéo, au besoin par le préfet. C'était l'amendement CL160 du projet de loi. Il a disparu. Temporairement. Car l'objectif affiché est de multiplier les caméras. Malgré la volonté des citoyens et des maires en charge de la police dans leur commune...
Qu'elle est douce la France d'après !

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