21.10.05

Les chinois dans l'espace

Les médias nous apprennent que les chinois ont envoyé pur la deuxième fois des hommes dans l'espace.

Les commentaires sur ce sujet sont assez curieux. Personne en France ne semble vraiment prendre au sérieux ces réussites chinoises.

Certains indiquent que les chinois réussissent ce qu'ont déjà fait les russes et les américains il y a presque 50 ans. Les chinois seraient donc en train de combler un fossé de plusieurs dizaines d'années. Rien qui puisse inquiéter les américains ou les russes dans la conquête de l'espace.

D'autres affirment que si les chinois réussissent à s'envoyer en l'air, c'est grâce à de la technologie importée, achetée aux russes ou à d'autres, et que leur réussite n'est pas due à leur savoir-faire, mais à celui des autres. Soit.

Cette condescendance est tout de même symptomatique d'une certaine façon de voir le monde. J'aimerais rappeler à ces commentateurs que l'Europe ne sait pas envoyer un homme dans l'espace par elle-même. Elle a besoin, à chaque fois qu'elle veut participer à ce genre de programme, de s'associer avec les russes. Les astronautes français volent sur des Soyouz, pas dans des Ariane...

J'aimerais rappeler à ces commentateurs que le besoin en sattelites de la Chine et de l'Asie va augmenter à mesure que ces pays souhaiteront se rapprocher du modèle occidental (s'il le souhaitent). Les télécommunications vont encore se développer dans cette partie du monde, et les chinois continueront d'améliorer leurs lanceurs pour envoyer par eux-mêmes leur propres sattelites et si possible ceux des autres !

J'aimerais rappeler à ces commentateurs que la conquête spatiale, fort coûteuse et issue de la guerre froide, est progressivement abandonnée par les Etats-Unis d'Amérique. Les idées grandioses de base lunaire et d'homme sur Mars en 2019 (proposition Bush de 2000, souvenez-vous) ont été oubliées depuis, ou pour le moins repoussées à plus tard. Les russes ne sont actuellement plus capables de se lancer dans ce genre de missions par eux-mêmes. Les chinois, si.

La conquête de l'espace, ce vieux mythe humain, a beaucoup de chances d'être réalisée par les chinois. Pour des idées de grandeur, pour des idées mystiques, mais aussi et surtout pour le business. Les trop rares idées d'exploitation commerciale de l'espace se limitent à des tours à quelques dizaines de kilomètres du sol (quelques centaines au plus), dans des navettes un peu plus grandes. Mais les idées d'exploitation de minerais lunaires, les idées de conquête (au sens ancien et militaire) d'une autre planète (Mars en premier lieu), sont à la démesure chinoise.

Les Etats-Unis et l'Europe prennent le risque de regarder les chinois alunir durablement avant eux. Les Etats-Unis et l'Europe prennent le risque de voir les chinois atteindre Mars avant eux.

J'aimerais savoir comment sera réglé la question de la propriété de la Lune et de Mars, quand les chinois seront là-haut ? Sera t'il encore temps de demander le partage pour intérêt scientifique, comme dans le cas de l'Antarctique ?

L'ONU, si difficilement respectée sur Terre, sera t'elle à même de faire régner la concorde jusque sur la Lune ou sur Mars ? Intéressant sujet, qui n'est pas dans les préoccupations du moment de cette vénérable institution.

Pourtant, la question se posera. Avec ou sans les chinois. Dans dix ans ou dans deux cents ans. Mais inévitablement elle se posera. Il serait bon qu'à ce moment là, les images du 16ème siècle et de son Nouveau Monde reviennent à l'esprit des décideurs, pour éviter de provoquer des conflits inutiles.

YR

16.10.05

CNE, CIT et CSE

Le recours des syndicats à propos de la non-conformité du contrat nouvelle embauche
(CNE) avec la Convention Internationale du Travail n°158 (CIT) et la Charte Sociale Européenne (CSE) sera bientôt examiné par le Conseil d'Etat (CdE).

Il est reproché au CNE de ne pas respecter l'obligation de justifier d'un licenciement de la part de l'employeur.

Je crains que ce recours ne débouche sur rien. En effet, ni la Convention C158 (Convention sur le licenciement, 1982), ni la CSE ne comportent quoi que ce soit qui oblige l'employeur à justifier son licenciement.

La CIT indique que :
Article 4

Un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service.
Ce texte signifie bien qu'il doit exister un motif valable pour licencier, mais pas qu'il doit être révélé au salarié licencié... sauf si celui-ci estime être lésé, auquel cas, il est indiqué à l'Article 9.2 de la même CIT :
a) la charge de prouver l'existence d'un motif valable de licenciement tel que défini à l'article 4 de la présente convention devra incomber à l'employeur;
De même, il est clair qu'il doit y avoir un motif exprimé au salarié, mais seulement dans le cas d'un licenciement économique :
Article 13

1. L'employeur qui envisage des licenciements pour des motifs de nature économique, technologique, structurelle ou similaire devra:

a) fournir en temps utile aux représentants des travailleurs intéressés les informations pertinentes, y compris les motifs des licenciements envisagés, le nombre et les catégories de travailleurs qu'ils sont susceptibles d'affecter et la période au cours de laquelle il est prévu d'y procéder;
Rien dans le cas d'un licenciement qui n'entrerait pas dans le cadre économique, technique, structurel, etc !

En ce qui concerne la CSE, il en est de même :
Article 24 – Droit à la protection en cas de licenciement

En vue d'assurer l'exercice effectif du droit à la protection en cas de licenciement, les Parties s'engagent à reconnaître:

1. le droit des travailleurs à ne pas être licenciés sans motif valable lié à leur aptitude ou conduite, ou fondé sur les nécessités de fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service;
2. le droit des travailleurs licenciés sans motif valable à une indemnité adéquate ou à une autre réparation appropriée.
A cette fin les Parties s'engagent à assurer qu'un travailleur qui estime avoir fait l'objet d'une mesure de licenciement sans motif valable ait un droit de recours contre cette mesure devant un organe impartial.
Rien non plus dans ce texte de nature à remettre en question le CNE. Il faut bien un motif, mais il n'est pas clair que ce motif doit être connu du salarié !

Le recours des syndicats risque donc bien de ne rien changer, car les textes internationaux en vigueur ne prévoient tout simplement pas le cas du licenciement individuel sans motif.
Seul solution, modifier ces textes. Mais rien n'est plus difficile...

14.10.05

Idée n° 5 : Interdire la prestation de service

L'évolution des modes de gestion du personnel conduit les entreprises à passer de plus en plus de contrats de sous-traitance, avec du personnel mis à disposition "sur site", c'est à dire dans les locaux de l'entreprise cliente.

Cela a conduit au développement de Société de Services, notamment en dans les domaines de l'Ingénierie et de l'Informatique (dont les fameuses SSII).

Ces sociétés fournissent du personnel, souvent pour leur compétences intellectuelles, afin de réaliser des prestations de durée déterminée, des "missions", pendant lesquelles le prestataire est logé dans les locaux de son commanditaire, et pas dans les locaux de son employeur.

Cette pratique, d'abord minoritaire, s'est largement répandue, et de nombreuses sociétés pratiquent le placement d'ingénieurs pour le compte de grandes entreprises.

Ces ingénieurs, souvent jeunes et sans expérience, acceptent des missions de durée variable, dans une zone géographique large, pour laquelle ils ont accepté de signer une clause de mobilité dans leur contrat de travail. Ils se retrouvent ainsi souvent ballotés d'une mission à une autre, sans possibilité de refuser trop souvent le détachement proposé, sous peine de voir leur contrat brisé.

Mais ce qui est le plus choquant dans ce type d'entreprise de prestation, c'est que la frontière entre la prestation et le prêt de main d'oeuvre est très floue.

Pour rappel, le Code du Travail indique :
Article L125-3
Toute opération à but lucratif ayant pour objet exclusif le prêt de main-d'oeuvre est interdite sous peine des sanctions prévues à l'article L. 152-3 dès lors qu'elle n'est pas effectuée dans le cadre des dispositions du livre 1er, titre II, chapitre IV du présent code relatives au travail temporaire.
Ce qui fait d'une société de service une véritable société d'intérim. La SSII "place " ses salariés chez des clients, souvent pour faire le même travail que celui réalisé par certains salariés de l'entreprise dans laquelle ils effectuent leur prestation !

Le recours à une société de service s'apparente donc très souvent au recours à des employés intérimaires, lors d'une augmentation ponctuelle de la charge de travail, pour réaliser un projet, une étude, constituer un dossier, faire une campagne d'essais, etc.

Mais c'est trop souvent que les missions s'enchaînent chez le même client, parfois pour des années. Et dans ce cas, le prêt illégal de main d'oeuvre se profile... voire parfois le délit de marchandage, quand le prestataire ne bénéficie pas, du fait de sa situation de prestataire, de la convention collective du client, de son Comité d'Entreprise, des horaires de l'entreprise, voire de ses accords de réduction du temps de travail...

Cela est particulièrement vrai dans le cas de très grandes entreprises, bénéficiant d'avantages sociaux historiques, que les prestataires ne peuvent qu'observer... chez les salariés de son client ! Il y a dans ce cas précis un vrai préjudice pour le salarié prestataire, qui effectue le même travail que ses collègues de l'entreprise cliente, sans obtenir en contrepartie les mêmes avantages.

D'autre part, il existe souvent un discours dans les sociétés de service consistant à faire miroiter au salarié une éventuelle future embauche chez un client. Mais cette pratique est souvent illégale. Une entreprise ne peut pas débaucher un salarié d'une entreprise sous-traitante sans risquer d'être attaquée pour concurrence déloyale, par appropriation de compétences. Cela constitue un délit, d'autant plus si le prestataire possède une clause de non-concurrence dans son contrat !

Bref, il me semble pour toutes ces raisons qu'il serait bon de légiférer pour éclaircir la situation. Soit les sociétés de service réalisent les prestations dans leurs locaux, avec des salariés prenant leurs ordres de leur hiérarchie dans la société de prestation, soit ce sont des intérimaires dont la mission est définie dans le temps et pas renouvelable indéfiniment...

Car sont ainsi maintenus captifs dans les sociétés de service des milliers de salariés qui pourraient être embauchés pour des missions longue durée dans les entreprises clientes. Cela pose en fait la question de la durée des contrats, car ces pratiques de sous-traitance longue durée sont aussi imposées par les contraintes de la gestion des carrières dans les entreprises et d'impossibilité de contrat à durée déterminée longs.

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13.10.05

Réaction aux critiques du SNES sur les "remplacements Robien"

Je découvre avec stupeur les arguments du SNES contre les « remplacements Robien ».

C'est un condensé de peurs ne reposant que sur une vision conservatrice de l'enseignement, et sur la volonté clairement affichée de conserver les statuts existants tout en tirant le meilleur parti des nouveautés (horaires, salaires).
Tous les profs sont ils sensibles à ce genre de discours ?

Comment font donc les autres professions, même de service public, pour remplacer un absent ? Le SNES s'est il renseigné ?

Je propose les actions suivantes pour améliorer le remplacement des profs pour une courte durée :

1°) Le remplacement se fait, dans l'ordre :
- par un prof du même établissement de la même matière
- par un prof d'un établissement voisin, de la même matière
- par un prof du même établissement, d'une matière proche (à définir)
- par un prof d'un établissement voisin, d'une matière proche
- par un prof "remplaçant" (type TZR)

ceci afin d'éviter que çà tombe toujours sur les mêmes, qui ne seront pas toujours volontaires !

2°) En cas d'absence prévisible :
- assurer la transmission entre absent et remplaçant (sur le temps de travail habituel : pas d'heures sups pour çà )
- éventuellement, préparer le remplacement en faisant intervenir le remplaçant dans la classe de celui qui doit s'absenter avant le départ de l'absent (sauf si les élèves le connaissent déjà par ailleurs)

3°) En cas d'absence imprévue :
- absence très courte (problème personnel : voiture en panne, etc.) : permanence avec les surveillants
- absence plus longue (accident, maladie subite) : faire au mieux avec les personnes disponibles, si aucun "remplaçant" professionnel n'est disponible

Mais tout cela devrait, dans l'esprit du législateur, faire l'objet des protocoles avec les chefs d'établissement... protocoles à l'élaboration desquels le syndicat SNES refuse de participer !

Et puis aussi, juste pour montrer au SNES qu'on peut imaginer autre chose :

1°) Des profs dans les établissements (pas devant les élèves) 35 heures par semaine, 36 semaines par an (prévoir des locaux en conséquence, bien que les salles vides puissent servir), préparant leurs cours et corrigeant leur copies dans leur cadre habituel de travail, disponibles pour des questions, du soutien, pour rencontrer les parents, les autres profs...

2°) Les formations continues pendant les congés (le fantôme d'Allègre plane...)

3°) La possibilité pour un enseignant de passer sans frein d'un niveau à un autre, entre collège et lycée et post-bac (mais les enseignants le souhaitent t'ils ?)

4°) Un seul niveau de profs du secondaire (fin des agrégés, définir éventuellement un statut pour les enseignants post-bac ? Ou comment se mettre à dos une partie de la profession...)

5°) Encouragement à la mobilité des profs entre niveaux : fini les profs à vie, inamovibles, ayant fait main basse sur la première/terminale d'élite, qui leur permet de faire leur horaire complet avec deux classes excellentes, pour lesquelles le programme n'a pas varié depuis des années...

6°) Encouragement à la mobilité des profs entre établissements : renforcement de le mixicité sociale chère au SNES, échanges fructueux de points de vue et de méthodes entre profs venus de divers horizons...

7°) etc. etc. etc.

Je ne vais pas me faire des amis avec ce genre de propositions !

11.10.05

Sondages

Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, ils font flores. Les "enquêtes d'opinion", les "baromètres", en bref les "sondages".

Le sondage est un terme assez nouveau, qui renvoie à l'idée de sonde, de moyen d'investiguer, aussi bien un corps que les profondeurs marines.

Je ne m'étendrai pas sur la manipulation qui consiste à présenter le résultat d'un sondage comme une représentation fidèle de la totalité d'une population. Les sciences sociales et les mathématiques sont là pour rappeler le caractère illusoire d'une telle description, d'autant plus sur un échantillon faible d'un millier de personnes.

Le sondage est, comme la météo ou le CAC40, un outil de remplissage de papier ou de couverture sonore à peu de frais (quoique, çà coute cher un sondage...)

Commenter l'opinion d'un millier de personnes ayant bien voulu répondre à une question est le plus simple moyen d'inférer des comportements et d'obtenir des étais à toutes les théories. Enquêtes et baromètres ne sont là que pour entretenir la machine à produire de l'info en continu.

Produire du sens ? Aucune utilité ! Ce qu'il faut, coco, ce sont des titres, et des chapeaux, et des accroches : "le Premier ministre voit sa popularité baisser, selon un sondage LH2-Libération"

Pas une once de réflexion, mais beaucoup de salive ou d'encre, pour des minutes de chronique ou des articles à peu de frais... Pitoyable !

5.10.05

Service public

Hier, un million de personnes ont manifesté dans les rues de France avec diverses revendications, portant sur le pouvoir d'achat donc le niveau des salaires, les licenciements donc sur le chômage, la précarité, et le service public.

Le service public. Grande notion chère aux français, et à leur "modèle social".

Alors que la droite omniprésente actuellement au pouvoir en France déroule son programme, celui pour lequel elle a été élue au Parlement en 2002 par une majorité de français, et que la gauche de son côté se perd en combats internes, alors que tous ont déjà les yeux rivés vers l'Elysée en 2007, force est de constater que le débat sur ce qu'est le service public n'intéresse pas nos représentants politiques.

D'un côté, à droite, les tenants de l'état "régalien", limité à son rôle de maintien de l'ordre et de justice, ainsi que de défense.

De l'autre, à gauche, rien, ou tout et son contraire.

Et au milieu de tout çà, des millions de français qui expriment que l'Etat se doit d'assurer un service public concernant également la santé, l'éducation, la culture, l'accès aux besoins élémetaires (eau, logement, emploi...) et peut-être moins élémentaires, mais considérés comme indispensables dans une société "développée" : accès à l'énergie (électricité, gaz, etc.), aux communications (téléphone, réseaux divers, télévision...), aux infrastructures (routes et autoroutes, trains, avions, bateaux...)

Il semble donc qu'il y ait un décalage entre les attentes de la population française et la volonté politique de ses dirigeants.

Alors, faisons le point. Définir ce qui relève du service public, donc des missions de l'Etat, est le préalable à toute démarche politique.

C'est de cette définition que découle directement le budget de l'Etat. C'est de cette définition que découle le rôle des fonctionnaires et agents de l'Etat.

La récente Loi de Finance a entraîné l'ensemble des commentateurs sur le terrain facile du "qui est gagnant sur la réforme de l'impôt sur le revenu ?". Ce qu'aucun commentateur n'a relevé, c'est que la baisse annoncée de l'IR, conjuguée à la baisse mécanique de l'Impôt sur la fortune (plafond de 60% des revenus), c'est autant de recettes en moins pour l'Etat. Et qu'à déficit constant,il va donc bien s'agir de diminuer les dépenses, et donc de réduire le périmètre d'intervention de l'Etat. Qu'un gouvernement de droite, appliquant en cela son programme, se lance dans de telles réductions n'est pas choquant. Ce qui est choquant, c'est le manque de réactions et de commentaires face à ce mouvement de désengagement.

Diminuer le nombre de fonctionnaires, transférer des pans entier de la solidarité nationale aux régions, privatiser des entreprises publiques, tout cela est logique pour la droite. Mais, au vu des réactions dans les rues, cela n'est pas logique pour tout le monde. Qu'attend donc la gauche française pour proposer un prorgamme alternatif ?

Idée n°4 : refuser les quotas dans la lutte contre la discrimination

Alors que le journal "Libération" rapporte aujourd'hui que "A Lyon, élus et entreprises s'engagent sur la couleur", il faut s'interroger sur les choix que fait la France en matière de lutte contre la discrimination.

La Constitution française reprend la Déclaration des Droits de l'Homme, et indique dans son Article 1 que :
Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
Elle indique également dans son Article 4, que :
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Cela a donné naissance à la loi sur la parité, qui impose un certain nombre de contraintes aux paris politiques, dont la formation de listes comportant autant de femmes que d'hommes. Cependant, cette mesure n'a eu que peu de résultats au niveau national, les femmes étant placées en position éligible au Parlement restant minoritaires. L'effet a par contre été bénéfique pour les communes concernées (critère de population).

Par contre, il est de notoriété publique que l'équité entre hommes et femmes est loin d'être atteinte, aussi bien dans la représentation publique que dans le secteur privé, où les femmes sont peu présentes à des postes de dirigents. Elles sont également moins bien payées à niveau égal, et sont les premières à travailler à temps partiel pas forcément choisi.

En ce qui concerne la discrimination dont souffriraient les personnes handicapées, la loi leur réserve un quota d'emploi dans les entreprises de taille suffisante. On est ici en présence d'un quota.

La sexualité est également reconnue comme faisant partie du domaine privé, et les discriminations que subiraient les homosexuels sont répréhensibles.

Enfin, et c'est là que je rejoins enfin le sujet de l'article de Libération d'aujourd'hui, la discrimination sur la "race", ou en tous cas sur des critères de couleur de peau, d'accent, ou de tout autre signe qualifié d' "ethnique" est également répréhensible.
Mais comme disait Coluche, "il y en aura qui seront noir, petit et moche. Et pour eux, ce sera très dur."...
Face aux constats répétés de l'existence de discriminations fondées sur tous ces critères, la France a beaucoup légiféré, et a modifié sa Constitution.

Mais le fond du problème n'a pas été tranché. Certains d'ailleurs utilisent aujourd'hui le terme de "tabou" à propos de ces questions.

Il n'y a pas de "tabou". Il y a juste un manque cruel d'éducation citoyenne !

Qu'il soit encore possible d'entendre en France que certaines personnes sont moins aptes que d'autres, ou moins bienvenues que d'autres à certains postes ou fonctions, sous des prétextes touchants à leur origine, religion, sexe et sexualité, ou capacités physiques (liste non exhaustive...) est indiscutablement choquant. Que le remède proposé soit l'adoption de quotas est pour moi encore plus choquant.

Cela révèle la faillite de la société française à éduquer ses citoyens à accepter la différence, à penser que ce qui qui est différent est source de découverte, de progrès intellectuel et de progrès social.

Refuser les quotas dans la lutte contre la discrimination.

Le remède des quotas ne saurait être qu'un pis-aller, une solution explicitement transitoire destinée à corriger les erreurs d'une société sclérosée et conservatrice, mais n'est en aucun cas une solution respectant la société française. Il s'agit d'un coup de bâton, d'un coup de semonce, destiné à montrer à la France combien elle ne se ressemble pas, combien elle se refuse la vérité : la France est multiple, elle est composée de millions d'individus différents mais animés par la même culture. C'est cela que la France doit savoir faire passer à ses citoyens, surtout vers ses jeunes générations et vers ses nouveaux arrivants.

L'utilisation des quotas me paraît dangereuse, et ne saurait constituer une solution durable à la discrimination réelle que rencontrent les noirs, les basanés, les homos, les femmes, les handicapés (liste non exhaustive : on peut y ajouter les vieux, les gros, les clochards...)

J'irais même jusqu'à demander le retrait de la loi sur la parité, si je n'avais pas si peur d'être très mal compris.

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1.10.05

Idée n°3 : une équipe d'Europe dans les compétitions internationale

Les JO 2008 auront lieu à Pékin, et les JO 2012 à Londres ; la coupe du monde de football 2006 en Allemagne, celle de 2010 en Afrique du Sud ; les championnats du monde d'athlétisme 2007 auront peut-être lieu au Japon.

Actuellement, pour tous ces évènements, les pays, les nations, concurrent sous leurs couleurs.

Un bon moyen de faire l'Europe dans les têtes serait de voir des athlètes, des joueurs de foot, des sportifs de toutes disciplines, défendre les couleurs européennes.

En athlétisme, cela conduirait à réduire de façon importante le nombre de représentants, puisque le quota actuel est de 3 ou 4 athlètes par nation et par discipline.

En football, on verrait disparaître d'un coup 13 équipes du tableau final, qui pourrait donc être ramené à de plus justes proportions : 32 équipes, cela fait quand même beaucoup...

Mais surtout, cela identifierait l'Europe au niveau mondial, avec un retentissement beaucoup plus grand que tous les volontarismes politiques. Plus personne n'oserait dire : "l'Europe, quel numéro de téléphone ?", puisqu'elle serait sur tous les podiums, sur tous les écrans de télévision du monde.

Une équipe d'Europe dans les compétitions internationales.

Bien entendu, on pourrait passer par une période transitoire, pendant laquelle l'équipe d'Europe viendrait concourir avec les autres nations européennes.

La sélection des sportifs formant l'équipe d'Europe serait ouverte à tous les ressortissants de l'Union Européenne, qui pourraient choisir de représenter l'Europe ou leur propre nation.

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