27.10.09

Le gouvernement confirme la nomination de Val par Sarkozy

Un lapsus ? Un remord ?

En tous cas, une réalité.

Si Philippe Val a eu son poste à la tête de France INter, c'est donc parce que le président l'a voulu.

Bel aveu de l'indépendance de cette chaîne de radio !

C'est Luc Chatel qui s'est laissé aller à cette confidence :

« Depuis deux ans, nous nous sommes efforcés de renforcer, multiplier les contre-pouvoirs dans notre pays ». assurait- il. Puis, pour étayer son propos, le porte-parole du gouvernement livre trois noms incarnant la politique présidentielle: « Qui est aujourd'hui le directeur du Fond Monétaire International ? Dominique Strauss-Kahn . C'est la France qui l'a proposé. Qui est le président de la Commission des finances de l'Assemblée Nationale ? C'est Didier Migaud, également membre du parti socialiste, cela n'était pas le cas jusqu'à présent ». Sur sa lancée, Luc Chatel ajoute : « Qui est directeur de France Inter ? M. Val, ancien rédacteur en chef de Charlie-Hebdo ».

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23.10.09

Explusés vers l'Afghanistan : le jeu des 7 erreurs

Petit jeu distrayant.
Comparons ce communiqué du ministère des métèques, du drapeau et des expulsions :

Enfin, compte tenu de la situation en Afghanistan, Eric BESSON a mis en place un
dispositif spécifique aux retours contraints vers ce pays :

- Ces mesures d’éloignement ne concernent que des personnes originaires de villes situées à proximité de Kaboul, et qui ne sont pas issues d’une des régions insurrectionnelles du sud du pays.

- Les personnes reconduites bénéficieront à leur retour d’un service d’accueil et de réinsertion mis en oeuvre par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII).
L’OFII assurera l’accueil des personnes reconduites à l’aéroport de Kaboul, et leur remettra immédiatement de premiers moyens de subsistance et de déplacement en Afghanistan. Ceux qui le souhaiteront pourront s’inscrire dans un programme d’accueil et de réinsertion comportant, en plus des premiers moyens de subsistance, un hébergement de quinze jours dans un hôtel du centre de Kaboul, ainsi qu’une bourse de réinsertion de 2.000 Euros. Le représentant de l’OFII effectuera un accompagnement personnalisé de ces personnes.

Avec ces conseils aux voyageurs donnés par le minsitère des affaires étrangères :
La rébellion a étendu ses actions en province dans de nombreux districts du sud et de l’est du pays ainsi que dans ceux limitrophes de Kaboul.
Au-delà du risque sécuritaire immédiat, le risque d’enlèvement (politique ou crapuleux) demeure important, y compris dans la capitale. A partir de Kaboul, toutes les routes sont devenues très dangereuses et les déplacements en voiture ou en transports collectifs doivent être absolument proscrits.
Les voyages sont absolument déconseillés en Afghanistan, dans tous les cas.

La situation sécuritaire est mauvaise. Les attentats-suicides sont de plus en plus fréquents, ainsi que les attentats aux engins explosifs télécommandés. La criminalité, liée notamment à la production d’opium et au narcotrafic, augmente. Les enlèvements d’Occidentaux et d’Afghans, contre rançon ou en échange de taliban emprisonnés, se multiplient. Les assassinats de personnes kidnappées et les victimes d’attentats ne cessent d’augmenter.
Pour les personnes qui se trouveraient à Kaboul, il est recommandé de maintenir une grande vigilance en raison des risques liés au terrorisme et au banditisme, et en particulier de ne pas sortir après la tombée de la nuit, de ne pas fréquenter les lieux à forte concentration d’étrangers, de ne pas se déplacer seul, de ne pas se déplacer à pied, y compris dans les quartiers tenus pour les plus sécurisés de Kaboul.
Il est rappelé que les déplacements autres que professionnels sont à proscrire absolument. Aucun axe routier ne peut être considéré comme sûr et tout déplacement comporte un risque important.
Santé :
L’hygiène est préoccupante compte tenu de la destruction d’une partie des réseaux d’assainissement. Les conditions sanitaires sont précaires, le système hospitalier étant sinistré. Des antennes médicales existent au sein des forces de l’ISAF mais ne traiteraient également que les urgences avérées.
L’eau n’est potable pratiquement nulle part, ne boire que de l’eau en bouteille ou du thé à l’eau bouillie.
Vaccins généralement recommandés : Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite et
Hépatite A (sous réserve d’un avis médical).
La Typhoïde, la rage, et la lèpre sont présentes à Kaboul.

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22.10.09

La politique anti-immigration inefficace et coûteuse

C'est un leit-motiv de la France d'après : on décide à grands coups de mentons avec l'appui médiatique d'une politique quelconque, puis on oublie les moyens qui doivent permettre de l'atteindre.

En matière de politique anti-immigrés, on connaît l'objectif chiffré annuel de reconduites à la frontière, qui comme il se doit, ne peut être qu'augmenté chaque année.

Mais on sait moins que pour atteindre ces objectifs, les moyens manquent cruellement.

En plus d'occuper les forces de l'ordre et d'embouteiller les tribunaux, la traque aux sans-papiers se révèle véritablement inefficace. Certes les chiffres promis sont atteints, ce qui permet aux ministres concernés de plastronner et au gouvernement d'afficher sa réussite. Mais cela à quel prix ?


Un tableau résume la situation :




Ces chiffres indiquent que pour atteindre l'objectif fixé, il faut arrêter 3,75 fois plus de gens que l'objectif !

De plus, il faut maintenant aider (par le dispositif de l'ANAEM) plus du tiers des expulsés !

Comment qualifier un tel résultat ?

Comment justifier de mobiliser autant de moyens pour une efficacité aussi faible ?

L'affichage.

L'affichage par le pouvoir d'un objectif atteint, d'une promesse tenue.

En dépit de la réalité du terrain.

Le Sénat note que :

Si cette évolution devait se poursuivre - malgré les mesures pour améliorer
l'efficacité du système -, il conviendrait alors de s'interroger sur la nature
même et les caractéristiques des objectifs poursuivis.

On ne saurait dire avec plus de tact que cette politique est incompréhensible !

Soit la présence d'immigrés en situation irrégulière - du fait de nos lois - est à ce point insupportable, et il faut alors augmenter l'efficacité et donc les moyens.

Soit l'objectif n'a aucun sens.

Au fait, combien çà coûte ?

Il faut décomposer les coûts entre les coûts des forces de l'ordre, le coût des procédures, le coût de la rétention, le coût de l'aide au retour.

Le coût des forces de l'ordre : 110 000 interpellations, cela prend combien de temps et mobilise combien de policiers ? Le rapport ne le dit pas. Mais cela se compte en millions d'euros.

110 000 procédures ? Même question, sans réponse. Mais encore des millions d'euros.

Par contre, on a des chiffres pour le coût des CRA et de l'aide au retour.

Le coût d'un CRA, c'est globalement 100000 € la place à la construction : 109 920 €/place à Nîmes, 81 611 €/place à Toulouse, 113 090 €/place à Lille, 162 680 €/place à Hendaye.

L'aide au retour volontaire (ARV) concerne les étrangers qui se sont vu notifier un refus de délivrance ou de renouvellement de titre de séjour et qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) ou qui ont fait l'objet d'un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF).
L'Anaem se charge de l'organisation du retour (obtention des documents de voyage, prise en charge du billet de transport aérien et du transport secondaire dans le pays de retour, prise en charge d'un excédent de bagages, acheminement vers l'aéroport de départ) et du versement de l'aide financière (2 000 € pour un adulte seul, 3 500 € par couple, 1 000 € par enfant mineur jusqu'au 3ème inclus, 500 € à partir du 4ème enfant).
Cette aide financière est versée en 3 montants fractionnés (30 % en France avant le départ, 50 % 6 mois après le retour et 20% 12 mois après le retour, les sommes payables à l'étranger étant versées par l'intermédiaire des ambassades et consulats).

L'aide au retour humanitaire (ARH) s'applique à tout étranger, y compris les ressortissants de l'Union européenne qui ne peuvent bénéficier de l'aide au retour volontaire. L'Anaem prévoit l'organisation du retour et une aide financière de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant.

Pour 2008, on a 8 350 ARH et 2 134 ARV.

Au total, le rapport indique qu'en 2008, la LFI prévoit des crédits de 27,61 M€ pour le fonctionnement des lieux de rétention et de 39,6 M€ pour les crédits d'éloignement. Les CP consommés pour les crédits d'éloignement, non examinés spécifiquement dans le cadre de cette enquête, se montent à 33,6 M€ (36,3 M€ en 2007, 41,5 M€ en 2006).

La chasse aux sans-papiers à un coût ! Ramené à 30 000 expulsés, cela représente 10 000 € par expulsé, rien que pour le fonctionnement des CRA !

La masse salariale calculée pour le fonctionnement des CRA s'élève en 2008 à 44,743 M€ !

Malheureusement, le rapport ne fait pas la somme de tous ces chiffres. Pour ne pas effrayer le citoyen ?

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21.10.09

Jean Sarkozy à l'EPAD : Fillon et Lefebvre sont-ils menteurs ou incompétents ?

On savait que le premier ministre ne servait plus à rien depuis l'accession au pouvoir de Sarkozy Ier.

Mais de là à dire des âneries ?

A propos de la nomination du fils de Sarko Ier à la tête de l'EPAD, Fillon s'est fendu de ce commentaire :
"J'entends toute la journée sur les ondes depuis hier soir, dire que le président est nommé. Le président n'est pas nommé. Il est élu et il est choisi, c'est la loi qui le dit, parmi les élus du conseil général des Hauts-de-Seine."
Sauf que.

Sauf que Décret n°58-815 du 9 septembre 1958 créant un établissement public pour l'aménagement de la région dite "de la Défense" dans le département de la Seine
indique clairement que le président est certes élu, mais pas parmi les élus du conseil général :

Le président du conseil d'administration est élu par le conseil d'administration.

Le président est élu pour la durée de son mandat d'administrateur. Il est rééligible.

Et le Conseil d'administration ?

L'établissement public est administré par un conseil d'administration composé de dix-huit membres :

1° Neuf membres représentant les collectivités locales et établissements publics suivants :

Deux représentants du département des Hauts-de-Seine désignés en son sein par le conseil général.

Un représentant de la ville de Paris désigné par le conseil de Paris.

Un représentant de chacune des communes de Courbevoie, Nanterre et Puteaux désigné par les conseils municipaux.

Un représentant du Syndicat des transports d'Ile-de-France désigné par le conseil d'administration de cet organisme.

Un représentant de la chambre de commerce et d'industrie de Paris désigné par le conseil d'administration de la compagnie.

Un représentant de la région d'Ile-de-France désigné en son sein par le conseil régional.

2° Neuf membres représentant l'Etat désignés à raison d'un membre par chacun des ministres chargés respectivement de l'urbanisme, des transports, de l'aménagement du territoire, du logement, de l'économie, du budget, de l'industrie, des collectivités locales et de la culture.

Donc le Conseil général du 9-2 élit deux représentant au CA de l'EPAD.

Puis les 18 membres choisissent un président parmi eux.

Ce que dit Fillon n'est donc pas complètement faux. Il démontre juste qu'il parle de quelquechose qu'il ne maîtrise pas. Ce qui fait peut-être de lui un excellent Premier Ministre, mais dénote une légèreté certaine...

Quand au porte-parole de l'UMP, il ne fait pas mieux :

"L'UMP regrette que le PS parle de nomination pour l'Epad, en sachant parfaitement qu'il s'agit d'une élection, que la loi prévoit que ce soit un élu qui doive en prendre la présidence, et qu'à ce titre, tous les conseillers généraux sont légitimes à être candidats."

On peut donc être élu au Parlement et ne pas savoir lire un décret... Merci de cette démonstration !

Alors ? Menteurs ou incompétents ?


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